Un seul genre: le genre humain (Genèse 2,18-25)
2024-01-23
Les humains que nous sommes partagent ce besoin de rencontrer du «même» d’un genre particulier: un «même» opposé, à la fois semblable et toujours différent. Un vis-à-vis en somme, un vrai, qui à la fois résiste à nos tentatives de projection et nous donne de vivre l’expérience de la communion. Les humains que nous sommes ont besoin surtout de quelqu’un à aimer, ici et maintenant dans l’épaisseur des jours. C’est ce que le Christ est venu révéler: sa nature profonde, l’humain la tient de l’aube de ses origines. Or, aimer quelqu'un, «c'est le lire», disait Christian Bobin. «C'est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le cœur de l'autre, et en le lisant le délivrer… Lire ainsi l'autre, c'est favoriser sa respiration, c'est-à-dire le faire exister.» Non, il n’est pas bon pour l’humain d’être seul. Il a besoin d’un autre qui le révèle à lui-même. Et si la grammaire a inventé le genre féminin, le genre masculin, et parfois même le genre neutre, le livre de la Genèse, lui n’en connaît qu’un seul: le genre humain. Un genre qui est fait pour aimer. Un genre qui, à partir du moment où il a rencontré une aide, quelqu’un qui lui soit un vis-à-vis, n’a plus jamais honte d’aller de par le monde, même s’il est mis à nu.
Elisabeth Schenker
Prière:
Devenir une seule chair avec un autre dont le regard un jour nous a fait exister, peu d’êtres en font l’expérience, mais toi, Seigneur, tu es celui dont le regard d’amour nous permet à tous de pouvoir aller même nus, sans en avoir honte.
