Le plus nu de tous les animaux de la terre (Genèse 3,1-7)
2024-01-24
Deux arbres au milieu du jardin: l’arbre de la vie et celui de la connaissance, «désirable pour le discernement». Le serpent entre en scène, le plus nu de tous les animaux de la terre. Ni rusé ni avisé, vous avez bien lu: le plus nu. C’est le même mot. Nu comme l’humain après qu’il a appris à ne faire «qu’une seule chair». Sans cache, sans faux-semblant. C’est ainsi que le serpent interroge la femme, qui a fait sien sans l’avoir entendu l’interdit fait à l’humain. Et il lui siffle mot pour mot ce que le Dieu de notre histoire va dire de sa volonté d’interdire à l’humain l’accès à l’arbre dont le fruit rend immortel. Ce passage est à l’origine de l’un des plus grands malentendus bibliques: celui qui a impacté pour des siècles la chrétienté entière dans son rapport au corps et à la sexualité. Le fait que l’homme et la femme mangent du fruit, voient qu’ils sont nus et cachent leur nudité a été compris comme étant la découverte de leur sexualité. La honte fait alors sa grande apparition, de même que le péché dit «originel», frappant de plein fouet le corps sexué. Pourtant, jamais Jésus n'en parlera, de sexualité. Il n’en dit pas un mot, tout simplement parce qu’originellement, la sexualité fait partie intégrante de la vie affective d’un être. Elle n’est pas faite pour en être séparée. Jésus, c’est d’amour dont il vient nous parler. A nous de le décliner, à l’aune de notre propre discernement.
Elisabeth Schenker
Prière:
Le corps que tu nous as fait, Seigneur, est tout entier merveille de ta création.