Un jugement qui n’est qu’amour (Jean 5,19-30)
2022-07-12
C’est à ces paroles que s’accrochent encore parfois celles et ceux qui n’arrivent à renoncer à cette question d’un jugement ultime qui nous attendrait au-delà de la mort: «Les morts qui ont fait le bien sortiront de leurs tombeaux, pour une résurrection de vie. Ceux qui auront pratiqué le mal sortiront aussi, pour une résurrection de jugement.» Alors, si devant l’injustice de ce monde, notre soif de justice est bien légitime, lire quelque parole du Christ en les détachant de la croix et de sa résurrection ne lui rendent jamais justice. Sans détour, Jésus le dit – et il va le vivre –, Dieu n’est pas un juge: c’est lui, le Fils, qui est sa voix, qui est son visage. Et c’est bien à lui que tout jugement a été remis: un jugement qui répond à la volonté du Père… qui n’est pas juge. Dont la toute-puissance, et c’est lui qui nous l’a appris, est toute-puissance d’amour. Car que croyez-vous qu’elle soit, au fond, cette volonté? Qu’il en soit bêtement au ciel comme il en est sur terre: à l’aune d’un donnant-donnant trop humain, d’un salut au mérite? Ou qu’il en soit sur terre comme il en est vraiment au ciel, même s’il nous est bien difficile d’imaginer que ce soit possible, malgré la bonne nouvelle de Jésus-Christ: à l’aune du salut qui jaillit sans jamais faillir, par pure grâce?
Elisabeth Schenker
Prière:
Ton visage, Seigneur, est celui du Dieu d’amour. Ta voix celle du souffle qui me guide vers ta justice, celle qui fait rejaillir la vie, celle qui toujours ressuscite du lien.
