Summum de l’opportunisme (Jean 19,6-16a)
2022-04-14
Ici encore, on voit Pilate, telle une girouette, aller et venir entre les juifs, à l’extérieur, et Jésus, à l’intérieur. Dehors, on n’entend que le slogan redondant: «Crucifie-le!» Tandis qu’à l’intérieur respirent la perplexité de Pilate et le calme de Jésus qui continue de révéler paradoxalement sa vraie identité et le plan de Dieu. Dans la suite des négociations avec les juifs, la problématique de la royauté devient le nerf de la guerre. Pilate ne cesse de désigner Jésus comme «votre roi» de manière provocatrice et ironique lorsqu’il parle de Jésus. A contrecœur, les Juifs sont contraints d’entrer sur ce terrain miné de la royauté pour trouver un chef d’accusation pertinent en vue d’obtenir la crucifixion de Jésus. Ainsi pour eux, Jésus «s’est fait roi» et est devenu par conséquent un ennemi de César. Ils en ajoutent encore une couche par leur terrible aveu en porte-à-faux total avec leurs convictions: «Nous n’avons pas d’autre roi que César!» Ultime parole de ceux qui avaient refusé d’entrer dans le prétoire romain de peur de se rendre impurs! Cette déclaration – qui dans le camp opposé, fait écho au triple reniement de Pierre – est le désaveu de leur foi et de toute leur tradition religieuse. Finalement, derrière le procès de Jésus, c’est le procès du monde incroyant qui se déroule sous nos yeux.
Pierre Wyss
Prière:
Seigneur, ne me laisse pas devenir un renégat quand mes intérêts sont en porte-à-faux avec ma foi!
