Sauvé, mais vendu comme esclave ! (Genèse 37,27b-36)
2024-06-05
Les frères ont compris que Joseph avait plus de valeur vivant que mort : il est donc vendu pour 20 pièces d’argent à des marchands ismaélites, en chemin vers l’Egypte. Le voilà sorti d’affaire – et de sa citerne : la vie n’a pas de prix ! Face au vide de la citerne (cf. le tombeau vide de Pâques), c’est la panique ! L’aîné des frères, Ruben, déchire ses vêtements en signe de profond désarroi : « L’enfant n’est plus là ! Et moi, où irai-je maintenant » (v. 30) ? Mais la fratrie ne manque pas d’imagination pour cacher son forfait : en trempant la tunique de Joseph dans le sang d’un bouc, ils font croire à leur père qu’il a été déchiqueté par une « bête féroce » ! Profondément bouleversé, Jacob déchire ses vêtements à son tour, en refusant toute consolation. Mesurons-nous bien les conséquences tragiques de la jalousie : haine, complot, désir de meurtre, cupidité, stratagèmes inventés pour cacher la vérité, douleur inconsolable des proches… Mais en de nombreux passages de l’histoire biblique, il nous est rappelé que le Seigneur, chaque jour, fait justice à ses élus, « quand ils crient vers lui jour et nuit » (Luc 18,7-8). Le Seigneur n’a pas dit son dernier mot : il irradie nos misères par sa grâce, prépare nos heures de vérité et le temps des heureuses retrouvailles. Ainsi, bien qu’abandonné par les siens, Joseph sera finalement réhabilité dans sa vocation de passeur de miséricorde…
Bertrand de Felice
Prière:
Seigneur, je ne suis pas assez digne pour que tu entres chez moi… mais dis seulement une parole, et ton serviteur sera guéri.