Quel regard portons-nous à nos tous proches? (Matthieu 5,27-32)
2023-07-15
Voici des mots très tranchants. Arracher un œil, couper une main. Difficile d’entendre de telles exigences. L’idée qu’il vaut mieux renoncer à une partie de soi plutôt que de perdre l’entier de sa vie est très compréhensible. Mais n’est-elle pas irréaliste face à l’imperfection de nos vies? Ce qui fait sens, c’est l’attention à l’autre, l’autre étant la personne toute proche. Commettre l’adultère ou lui remettre une attestation de rupture, c’est faire du tort à son conjoint, sa conjointe. Il s’agit en positif de prendre soin des personnes qui nous sont les plus familières. J’y vois le besoin de ne pas seulement être parfait en société, mais de parfaire notre regard à la maison également. D’ailleurs, le verbe «regarder» est un verbe essentiel: «Ce regard est conçu comme un véritable geste qu’anime une intention précise du ‘cœur’ ou de la volonté» (Pierre Bonnard). Le regard extérieur provient de l’intérieur et implique une volonté qui va produire une action. Ainsi, au-delà de la prescription contextuelle, ce passage nous pose la question de quel regard nous portons sur notre prochain. Avec quelle intention le regardons-nous? Est-il un objet pour notre bien ou voulons-nous son propre bien?
Laurence Bohnenblust-Pidoux
Prière:
Pour mes proches, je te prie. Garde en moi la clarté. Que mon cœur ne s’endurcisse pas, mais que je porte mon regard sur leurs besoins et que je maintienne vive mon attention à leur égard.
