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Le mot qui tue (Matthieu 5,21-26)

2023-07-14

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«Pan! T’es mort!», s’exclame le jeune meneur de jeu. Et voilà un gamin exclu, condamné à rester sur le carreau pour le reste de la partie. Chez les adultes, une insulte peut être tout aussi mortelle, socialement ou psychiquement. Traiter quelqu’un de «raka» (le mot grec qu’on traduit souvent par «imbécile», donc «faible», «en béquilles»), c’est au sens propre lui dire: «Toi: loque, débris, ruine.» Quant à «môré», l’autre nom d’oiseau cité par Jésus, il dit: «Toi: fade, insipide, hébété, sot, fou.» La colère peut tuer d’un mot, stigmatiser et détruire. Le jugement de Dieu, affirme Jésus, est plus sévère à ce genre d’atteinte à la personne que celui des humains. Certes, il est de saines colères (voir Jésus dans la cour du Temple!), des luttes contre l’injustice et le mal. Mais si la colère porte au mépris, à l’insulte, à l’exclusion, elle est justiciable devant Dieu. Et du coup, avant toute velléité de se tourner vers Dieu (si ce n’est pour lui demander son aide!), ce sont la discussion, les excuses peut-être, la réconciliation, qui permettront de retrouver une relation sans colère, même si l’on reste ou campe sur ses positions. Etre frères et sœurs en Dieu ne signifie pas que l’on doive être d’accord. Comme l’exprime cette phrase que l’on attribue à Voltaire: «Je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire.» S’aimer en Dieu tout en opposant nos points de vue.

Sophie Mermod-Gilliéron

Prière:  

Mon Dieu, quand ma colère me dépasse, viens à mon aide pour que je retrouve la sérénité et le chemin de la réconciliation et de la vie.

Pensée du jour

Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. (Luc 10,20)

Lire la suite Proposé par : Pain de ce jour