La victoire de la pagaille (Juges 7,16-8,3)

2022-06-24

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Enfin vient le jour de l’affrontement décisif avec les Madianites. Ruse et cri de guerre: «Epée pour le Seigneur et pour Gédéon.» Sauf que Gédéon n’a pas à tirer son épée. Le lecteur peut voir dans son imaginaire l’horreur d’une armée paniquée qui s’entretue. Il peut imaginer aussi cette parodie de bataille avec Gédéon «le vaillant guerrier» debout avec son cor, sa torche et sa cruche cassée, médusé et ridicule. Gédéon est cependant considéré de manière positive. C’est son initiative et son intelligence qui permettent de résoudre un conflit de fierté et de jalousie par une sorte de confusion thérapeutique. La maigre victoire des hommes d’Ephraïm, auparavant mis de côté, sur les débris de l’armée madianite, pouvait les rendre amers. Gédéon sème la confusion dans leur amertume et amène la réconciliation au moyen d’un proverbe reconnu de tous: le grappillage – le travail de seconde main – d’Ephraïm vaut mieux que la vendange – le gros œuvre – de la tribu de Gédéon.

Eric Dubuis

Prière:  

Mon Dieu, tu sais combien il m’est important d’avoir une vie forte et assurée comme dans un camp retranché. Et tu sais aussi combien il m’est important de ne pas être laissé pour compte par rapport aux autres. Mais quand tu me dis que les premiers deviennent les derniers et que les derniers sont premiers, la pagaille que tu sèmes ainsi est salutaire. J’ai besoin de ton action déroutante.