Fausse route (Juges 8,22-35)

2022-06-25

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La première partie des Juges est scandée par un motif: les fils d’Israël firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur! Dieu les livra… Ils crièrent… Dieu suscita pour eux un sauveur… En dépit de ces «juges», la situation devient de plus en plus sombre et un autre motif apparaît: «chacun fait ce que bon lui semble» (par ex. 17,6). Parallèlement, les sauveurs eux-mêmes portent leur part d’ombre. Cela commence avec Gédéon. Déjà dans le passage 8,4-21 (non commenté), Gédéon se transforme en vrai guerrier ou plutôt en homme assoiffé de sang dans une vendetta familiale. Mais l’essentiel «de ce qui est mal aux yeux du Seigneur» est l’idolâtrie. Gédéon fait fabriquer un éphod (un objet cultuel ou même une statue divine). On pense ici à la similitude avec l’épisode du veau d’or (Ex 32). Et ce qui est décisif, ce n’est pas le support matériel, mais l’image mentale qui la précède. Dieu devient l’image de notre désir de sécurité ou de bien-être, ou alors il devient l’image de notre peur du manque ou de la mort. L’idolâtrie se trouve dans cette continuité entre Dieu et notre désir, Dieu et notre peur. La foi au contraire est en discontinuité avec notre désir et notre peur; elle est un saut dans la confiance. Le piège dans lequel Gédéon tombe va conduire aussitôt à la terrible histoire d’Abimélek.

Eric Dubuis

Prière:  

Mon Dieu, je suis habité par le désir de sécurité et la peur du manque. Je m’adresse à toi et bientôt tu deviens le succédané de mon désir et de ma peur. Apprends-moi plutôt à me tourner vers toi dans la confiance simple et nue.