La nuit sur l’aire (Ruth 3,1-18)
2022-07-08
Le livre de Ruth nous présente des gestes et des attitudes dont la signification nous est difficile. Et l’image de l’exégète accueillant un texte biblique comme un «hôte étranger» est bien d’à-propos! Faisons donc preuve de la même ouverture envers cet hôte étranger que celle encouragée dans ce livre. La démarche de Noémie reste troublante cependant: la ferait-elle passer pour une vulgaire entremetteuse? Notre société contemporaine, avec ses facilités, peut nous faire manquer la nécessité impérieuse qui occupe Noémie: assurer une descendance à sa famille! Le titre que choisit la TOB pour introduire cet épisode, «la nuit sur l’aire», souligne à la fois la beauté et l’ambiguïté du récit. Mais ce qui est décisif est le rôle attribué à Booz, celui du «racheteur». L’argument est complexe du fait qu’il combine deux coutumes différentes: celle du go’el qui a le devoir d’éviter la perte du patrimoine familial et le lévirat, qui demande au frère d’un mari défunt de susciter une postérité à sa veuve. Mais arrêtons-nous sur la beauté d’un euphémisme, lorsque Ruth s’adresse à Booz: «Etends ton aile sur ta servante» (v. 9). C’est clairement un geste de protection qu’elle demande et l’engagement d’une union conjugale. Elle le dit avec des mots dont même notre distance culturelle n’empêche pas d’apprécier la poésie et la tendresse.
Eric Imseng
Prière:
La tendresse n’est pas étrangère au lien que tu tisses avec nous, Seigneur. Que nous sachions offrir cette douce image de toi à notre prochain.