Danse de mort (Jean 8,46-59)
2022-08-04
Jésus a planté sa vie dans la terre de Dieu pour aller au cœur de l’humain; il sera planté dans la terre des humains pour révéler le cœur de Dieu. C’est l’une des clés de lecture de notre évangile pour approcher la figure de Christ. De Dieu, Jésus tire sens et substance pour sa prédication et ses signes: de là il témoigne de la vérité, indique la direction à privilégier sans prendre toute la place. La vérité du Christ est dans l’espace laissé à l’autre par ses mots, au souffle de l’Esprit. C’est un mouvement de vie contre toutes les occlusions spirituelles, les pesanteurs institutionnelles, les concrétions religieuses, les sédimentations traditionnelles. Alors, forcément, cela dérange au point que s’ébroue autour de Jésus une ronde mortelle. Une fois déjà, on avait voulu lever la main sur lui; cette fois, on ramasse des pierres. Les tenants de l’autorité font comprendre au Galiléen que, s’il a une certaine liberté d’enseigner sur l’esplanade du Temple, il ne faut pas exagérer. Alors quand affleure le blasphème au gré d’une parole plus qu’audacieuse (v. 58), les esprits échauffés passent à l’acte. Mais l’importun s’est éclipsé. Ses mots, eux, sont restés. Non dans les pierres, non dans la poussière du sable, mais dans l’insaisissable des cœurs enthousiasmés ou troublés par ses paroles. Qu’en est-il présentement du vôtre?
Blaise Menu
Prière:
A toi, Jésus, le Christ, je remets mes inquiétudes spirituelles et mes insatisfactions du quotidien, car je trouve dans tes «Je suis» les ancrages précieux de ma vie, où je réapprends chaque jour la confiance.