Vos lieux de culte

16h46… la nuit, déjà ? Pas de doute, Noël est proche. Mais quelle discrétion ! 

Cette année, les rues se lisent à l’envers, marquées en pointillé par les fenêtres justes éclairées. Et les maisons ressemblent un peu à un calendrier de l’Avent. Pas d’étoiles qui clignotent, de clinquant partout, les vitrines bruyantes de lumières se sont éteintes. Pénurie et appel à la sobriété ont permis ce petit miracle : la lumière délivrée avec parcimonie et précaution me renvoie aux mystères des Noëls de mon enfance.

Mais que n’aura-t-il fallu pour en arriver là ? C’est tout le paradoxe. Un mal pour un bien. Guerre en Ukraine, difficultés d’approvisionnement de toutes sortes, rupture des négociations avec l’Europe, pénurie. On ne peut plus jouer les autruches. Il faut changer ses habitudes, en profondeur ! Retrouver le sens du mot solidarité, le faire rimer avec sobriété et responsabilité pour ne pas devoir les mettre en conflit avec ce mot sacro-saint : liberté.

Ne nous y trompons pas, « sobriété » n’a rien à voir avec « pauvreté ». Cette dernière s’impose, je subis, lutte et désespère. Alors que la sobriété, je la choisis, c’est moi qui cherche et décide ce qui est essentiel pour vivre harmonieusement. Dans les deux cas, il y a, c’est vrai, ce qu’on peut percevoir comme un manque. Mais quelle différence ! Choisir la sobriété, c’est déterminer à quoi je renonce librement. Un choix assumé. Dumbledore le dit à Harry Potter : « Ce ne sont pas nos aptitudes qui nous révèlent, ce sont nos choix ». Les choix sont aujourd’hui drastiques. Ils appellent à la solidarité et au partage. Écoutons Martin Luther King « Vivons ensemble comme des frères, sinon nous mourrons ensemble comme des idiots ».

Personne n’a envie de mourir idiot ! Alors, que vive la sobriété solidaire, pour un Noël lumineux !

Jean-Christophe Jaermann

Pensée du jour

Vendredi saint (Marc 15,33-41)

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