Un silence assourdissant (Genèse 19,23-29)
2024-03-01
Assistons-nous à un film catastrophe? En partie oui, et en fait non. Car il a plus à y entendre qu’un simple frisson d’horreur! Le feu et le soufre s’abattant sur ces villes sont connus dans l’Antiquité comme une manifestation du jugement de Dieu. Le récit s’interroge sur l’origine de phénomènes naturels observés, comme le caractère inhospitalier des rives de la mer Morte, ou les concrétions qui ressemblent à des statues de sel, dans la région du Djebel Usdum (au sud de la même région). Alors fallait-il se donner tout ce mal pour expliquer des pierres? Non, bien sûr, ce serait ignorer la valeur des récits bibliques anciens qui appréciaient d’accompagner des faits naturels ou des lieux connus par des narrations emplies de sens éthique et spirituel. Au-delà de la désolation qui vient d’avoir lieu, je suis frappé par le silence d’Abraham à la fin du récit (vv. 27-28). Il observe, il ne dit mot. A quoi pense-t-il: à l’échec de sa négociation? Peut-être n’y comprend-il rien? Mais ce silence me parle haut et fort, comme la grandeur d’un cœur qui reconnaît sa vulnérabilité face aux bouleversements du monde, et demeure confiant, se tenant en silence devant l’impénétrable sagesse divine. Où est-ce que tu étais quand je fondais la terre (Job 38,4)?
Eric Imseng
Prière:
Seigneur, comment trouver ma place face aux détresses du monde, entre faiblesse et lâcheté? Accorde à mon cœur autant de courage que de sagesse pour ne pas m’agiter stérilement, mais pour agir de manière féconde envers mon prochain.