Paix et fidélité (Esther 9,29-10,3)
2022-10-15
L’accent a précédemment été mis sur le retournement de situation en faveur des juifs, sur «le passage du tourment à la joie et du deuil à la fête» (9,22). Les derniers versets soulignent en revanche qu’avant la victoire, il y eut jeûne et cris de détresse (9,31): à l’annonce de ce qui se tramait contre eux, les juifs avaient en effet manifesté leur désespoir (ch. 4,1-4). Puis Esther et les siens avaient jeûné avant qu’elle ne se présente au roi afin de tenter le tout pour le tout (ch. 4,16-17). C’est peut-être une manière de rappeler la fragilité de nos existences, tout entière dépendante du «Destin» (9,24), et l’importance de ménager des espaces pour accueillir en nous une espérance et une confiance solides, comme le fit Esther en jeûnant. Si Dieu n’est pas nommé, il n’en est pas moins implicitement présent dans les deux notions fondamentales de paix et fidélité (en hébreu shalom et emet, 9,30) qui apparaissent ici: il en est l’origine et l’aboutissement, lui seul leur donne consistance dans la durée. Paix et fidélité, telles sont du reste des conditions indispensables pour construire la cohésion d’un groupe humain et chercher ensemble le bien commun. Dans l’exercice de ses hautes fonctions, Mardochée semble avoir favorisé ces objectifs-là, pour les siens en tout cas (10,3).
Anne Sandoz Dutoit
Prière:
Seigneur, en toi seul je me confie et j’espère. Apprends-nous à exercer nos responsabilités dans un esprit de service. Guide-nous dans la recherche du bien au-delà des intérêts particuliers.