Mauvaise foi ne fait pas loi (Genèse 31,33-54)

2023-06-12

Lire le texte

Une petite phrase amère a fusé un soir, jusque dans le boudoir d’un couvent: «Chacun chez soi et Dieu pour tous!» Elle résume bien la manière dont Jacob et Laban éteignent le feu d’une relation tordue par des années de truandages et de mensonges. Encore faudrait-il dire «dieux», en ce qui les concerne, car à ce stade de leur histoire, ils en ont encore beaucoup. Certes, mettre un terme définitif à une relation est une solution radicale pour régler tout conflit, et peut-être parfois n’y en a-t-il pas d’autres, à vues humaines. Peut-être même est-ce nécessaire tant que règne la mauvaise foi, de part et d’autre. Cette rupture pourtant ne nous laisse jamais indemnes, car nous ne sommes pas des êtres voués à l’oubli. Nous sommes des êtres de mémoire, profondément tissés par les relations de celles et ceux qui nous précèdent, par les relations que nous avons su ou pu forger. Jésus le dira autrement: la vérité va vous rendre libres (Jn 8,32). Vérité sur Dieu en tout premier lieu: quel est mon Dieu, et quel est l’espace que je lui laisse, en toute bonne foi, dans ma relation à moi-même? Au creux de ma relation aux autres? Car c’est là, au cœur de chacun des nœuds que nous ne savons défaire et qui nous aliènent, que nous pouvons reconnaître en toute vérité notre infini besoin d’être sauvés.

Elisabeth Schenker

Prière:  

Seigneur de toute paix, sauve-moi de toute mauvaise foi, de toute amertume. J’ai besoin de ta lumière pour reconnaître le vrai de mon être, et de ton amour pour savoir le vivre en toute vérité.