L’échec n’est pas le péché (Genèse 4,1-7)
2024-01-28
Quel peut être le véritable enjeu de ce récit: le refus de Dieu ou la réaction de Caïn? L’échec de Caïn était-il forcément un jugement divin? La littérature du Nouveau Testament n’est d’ailleurs pas tendre avec Caïn… et elle a tranché contre lui. Et je me demande si la fin malheureuse qu’il a donnée à sa frustration a pu y contribuer: l’offrande d’un homme qui commettra un meurtre pouvait-elle être bonne? Quoi qu’il en soit, la question importante pour nous sera de nous interroger sur notre propre réaction lorsque les circonstances nous sont défavorables. Le revers, l’échec, seront-ils des occasions de nuisance ou de croissance (v. 7)? Nous sommes clairement avertis du drame que peut engendrer notre colère. Mais le meurtre de Caïn n’était pas une fatalité. L’invitation du SEIGNEUR à dominer le péché – sa pulsion négative et mortifère –, c’est lui-même et nous avec lui qui choisissons de la réveiller. Abel a quelque chose de la vulnérabilité du juste (son nom signifie «petit vent, souffle fragile»), mais elle n’est pas insignifiance. Faire mourir Abel, l’innocent, que la lettre aux Hébreux salue comme ayant eu une foi meilleure, n’est peut-être pas un jugement moral sur Caïn? Leur opposition n’est pas aussi franche que l’on pense. Et si la foi d’Abel disait en réalité la voie de la confiance des humbles plutôt que de la vertu des forts?
Eric Imseng
Prière:
Seigneur, il est si aisé de juger autrui. Accorde-moi un cœur humble et patient qui cherche en toute circonstance le bien et la vérité. Cantique «PsC» n° 345; «Alléluia» n° 43-04