La réalité dépasse la fiction (Genèse 22,1-8)
2024-03-05
Drôle de chemin! Voici qu’est enfin né le fils qu’attendaient Abraham et Sara. Et c’est ce fils dit soit l’unique (mais cela pose question, car Ismaël vit encore, même exilé), soit le chéri (selon la version grecque), qu’Abraham reçoit l’ordre de sacrifier totalement. Ordre incompréhensible pour tout parent et qui donne l’image d’un Dieu cruel, voire sadique! Image qui provoque souvent la discrimination de l’AT chez les chrétiens. Et Abraham, malgré tout, obéit et emmène son fils. Comme il avait obéi à l’ordre de tout quitter (famille, lieu d’origine) sans savoir où l’emmenait Dieu. Ici non plus, il ne sait pas. Certes, il sait qu’il s’agit d’un sacrifice où l’on brûle tout, mais il en ignore tout de la raison et du but. De plus, il comprend bien que c’est également son avenir familial qui est en jeu, comme c’est aussi celui de la promesse que Dieu lui-même lui a faite. Alors pourquoi obéit-il? A la suite des questions légitimes d’Isaac, son père répond: «Dieu saura voir l’agneau pour l’holocauste» (v. 8). Mystère qui dit peut-être que la demande infinie du don du premier-né exprime l’infini de Dieu lui-même. Abraham y répond en montrant son infinie confiance. La fiction aide à comprendre cette réalité liée à la promesse.
Albert-Luc de Haller
Prière:
Seigneur, pardonne ma confiance parfois limitée, même en toi, et soutiens ma recherche d’une relation vivante avec les autres et avec toi.