La mort en marche (Jean 10,31-42)
2022-08-13
En une petite suite de six commentaires, brièvement disjointe par la semaine écoulée, l’allusion pop culture n’aura peut-être pas été saisie au bond, mais voici: depuis le début du mois, chacun a été titré d’un épisode du Prisonnier, fameuse série anglo-saxonne de la fin des années 60. Très décalée, elle proposait en pleine ébullition européenne une réflexion piquante sur la liberté et la vérité. En allusion critique, on l’a associée aux extraits d’évangile qui ont ouvert août et dont les thèmes étaient délicats. Hier, on a laissé Jésus dans une poétique pastorale en plein Temple. Or, les prédateurs ne sont jamais très loin, prêts à bondir. Surtout quand on flirte avec le blasphème, ce crime imaginaire brandi chaque fois qu’on se trouve offensé, outragé soi-même plus que le dieu qu’on prétend défendre. Mais le motif est avancé avec une paresse spirituelle remarquable lorsque le Galiléen reformate le religieux aux fondements et se rit de ceux qui prétendent détenir l’autorité religieuse. Dans l’évangile selon Jean, la deuxième présence de Jésus à Jérusalem et ses moments d’enseignement au Temple manquent de mal finir. Suivant un calendrier propre à cet évangile, la troisième sera fatale. Tout cela ne pouvait que mal se terminer. Mais on ne sortira pas de la scène en même temps que Jésus sans lancer un «Bon jour chez vous!» – et comprenne qui pourra: soit la bienveillance, soit l’ironie.
Blaise Menu
Prière:
Dieu des commencements et des recommencements, des reprises et des inédits, tu ne cesses de nous surprendre. Au plus simple, tu nous bénis: «Bon jour chez toi!»