La bénédiction pour le fils aîné (Genèse 27,1-29)
2023-06-03
Rébecca organise un traquenard ahurissant dont vont être gravement victimes son époux Isaac et son fils Esaü, au profit de son fils Jacob, «gagnant» et complice. Mère et cadet le paieront eux aussi, séparés pour toujours et marqués pour le reste de leur existence par leur méfait. Rébecca entend son vieil époux au bord de sa mort préparer sa bénédiction sur leur aîné. Il faut garder l’indivision de l’héritage patriarcal, c’est la tradition. Mais dans cette famille conduite par la parole du «Dieu d’Abraham et d’Isaac» (28,13), c’est d’autant plus nécessaire qu’il s’y inscrit l’avenir certain d’un futur peuple et d’une terre promise à (très) long terme. Or, renonçant à son destin de fils aîné pour une peccadille du présent, Esaü a, de fait, bafoué cette promesse. Alors, Rébecca réoriente à sa façon. Jacob résiste, puis accepte. Et Isaac, malgré sa méfiance obstinée, cède et bénit Jacob, car «l’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ que le Seigneur a béni». ‘Ressources de la terre en abondance; domination sur les nations et peuples serviteurs; maîtrise sur ses frères obligés à parfaite obéissance; effets de bénédiction sur ses bénissants ou de malédiction sur ses maudissants’. Tout est dit!
Isabelle Juillard
Prière:
Ta Parole, Seigneur, nous surprend et nous choque. Pourtant, c’est bien avec nous, avec nos vices et nos tourments, que tu réorientes le cours de tes voies.