J’étais un étranger, et vous m’avez recueilli (Ruth 1,1-22)

2022-07-06

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Le livre de Ruth s’ouvre sur plusieurs drames qui s’abattent sur une famille: la famine, l’exil et, plus dramatique encore, la mort de l’époux de Noémie, ainsi que de leurs deux fils, laissant ainsi trois femmes dans une situation de grande précarité. Désormais – et c’est une des particularités du livre –, une place déterminante est faite au féminin! A commencer par la décision de rentrer au pays, à Bethléem, pour goûter à nouveau le pain de Dieu. Dans ce sombre tableau, la vie reprend des couleurs: l’amertume, portée avec authenticité par Noémie, est apaisée avec simplicité et droiture par la bienveillance de Ruth. Loin de les opposer l’une à l’autre, ce chapitre les fait marcher «toutes deux ensemble» (v. 19), entremêlant douleur et compassion au fil du récit. Un mot va faire toute la différence, celui de fidélité. Il est central dans ce livre et sera incarné par une femme moabite, peuple rejeté par Israël à cause d’une hostilité ancienne (voir Nombres 22). C’est pourtant une femme de cette ethnie qui fera «retrouver le Dieu de la bienveillance et d’amour à Noémie, à Booz et à son peuple» (André Lacocque). Une manière de défier la condamnation des femmes étrangères, par d’autres auteurs bibliques, comme le livre d’Esdras. Un point de vue polémique qui se développera tout au long de ce récit.

Eric Imseng

Prière:  

Seigneur, par ton Esprit, élargis mon cœur envers l’étranger, et libère en moi ce cri de joie qui «proclame le souvenir de ton immense bonté». (Psaume 145,7)