Identité retrouvée (Jean 9,24-34)
2022-08-08
L’enquête se poursuit, l’ex-aveugle est à nouveau interrogé, malmené et injurié. A partir du verset 24, on parle de l’homme et non plus de l’aveugle comme si au fur et à mesure du texte, l’ancien aveugle recevait enfin une identité d’humain. Il peut répondre pleinement de sa vie aux yeux de tous, il s’affirme devant les objections, il est comme recréé à une nouvelle vie. On constate alors les effets de l’action du Christ. Elle bouscule la tradition. Elle n’est pas faite pour être tue ni enfermée. Elle agit, et elle est visible! Et l’action du Christ est salissante. La boue employée salit. Il faut plonger son regard dans la fange, dans la boue, dans la glèbe originelle pour y relire ses origines. Le Christ déblaie les parasites qui se sont incrustés dans le regard de cet homme au point d’obscurcir son jugement, sa vision des choses et des êtres. La boue sèche. Elle se décolle par plaques entières. Elle emporte avec elle les impuretés établies là, depuis longtemps. Le regard se fait différent, plus profond pour percer les mystères de la vie, plus incisif pour répondre aux questions inquisitrices des légalistes, des intransigeants et des fanatiques. Le regard porte au-delà de tout. L’humain est alors restauré dans son juste et simple regard.
Nathalie Schopfer
Prière:
Seigneur, fais que notre regard soit le tien, un regard relevant, vivant et bienveillant.