Au commencement, un enfant (Esaïe 9,1-6)
2022-12-07
L’enfant paraît, couronné de noms si beaux, si grands qu’ils semblent toucher le ciel. Un fils est donné à des hommes, des femmes prisonnières d’une nuit sans fin, bloqués dans l’obscurité de ces violences et ces découragements qui ponctuent nos histoires. Parce qu’un enfant est né, la lumière jaillit, comme au premier matin. Qui est ce «prince de paix»? Les chrétiens y ont reconnu l’enfant de Noël. Le poème pourrait à l’origine avoir salué quelque souverain du 8e ou 7e siècle parvenu à maintenir à distance les menaces pesant sur la terre de Juda. Même alors, on relève la vulnérabilité, le miracle que l’image de l’enfant à peine enfanté suggère. Elle nous ramène à ce pur commencement où la vie n’est pas encore enferrée dans les jeux de puissance et de violence; au lieu de notre origine et de la bénédiction initiale qui ouvre sur une promesse de la vie fertile, généreuse, partagée, à laquelle nous sommes appelés; à ce temps si fragile de la contemplation où tout est possible et où l’histoire peut commencer. Ou recommencer. Nous sommes conduits dans ce lieu où, nous aussi, nous sommes proclamés enfants d’un Dieu qui nous invite à nous revêtir de sa paix et à grandir sur les fondements de la justice et du droit.
Antoinette Steiner
Prière:
Seigneur, nous te remettons tous les humains en attente désespérée de paix. Donne-nous d’accueillir l’enfant, de faire germer la promesse déposée en chacune de nos vies.