Qui sont les bêtes sauvages? (Marc 1,12-13)
2024-01-04
Rempli de la force de l’Esprit et de cette parole fondatrice: «Tu es mon Fils bien-aimé», Jésus se retrouve seul au désert, face au Satan. Et le mot «aussitôt, vite» va rythmer le début de son ministère, comme une urgence qui le pousse et le met à l’épreuve. Face à l’adversaire, va-t-il rester ancré dans cette approbation donnée par Dieu? S’enraciner dans sa vocation de fils qui est aimé sans condition? Ou va-t-il dériver vers la tentation de se faire lui-même ou de chercher d’autres approbations, d’autres filiations, de prouver sa valeur en servant d’autres allégeances? Ce combat intérieur de 40 jours est imagé par deux présences: les bêtes sauvages qui sont avec lui et les anges qui le servent. Une manière de dire que la part spirituelle et la part pulsionnelle sont assumées ensemble par Jésus. Esaïe a écrit en 11,6: «Le loup séjournera avec l’agneau», et Jésus vit cette paix intérieure, cette union, improbable à nos yeux, en demeurant avec sa propre voracité, sa propre violence, sans se laisser envahir. Il nous indique une voie de résolution des conflits, non celle de vouloir être le plus fort, le plus rusé pour écraser et dominer, mais celle d’assumer sa propre part destructrice, en l’aimant et en restant à ses côtés. Jésus sort du désert grandi, fortifié, parfaitement un en Dieu; il est né à sa vocation.
Laurence Mottier Cochet
Prière:
Seigneur, apprends-moi à vivre avec mes bêtes sauvages et celles des autres, non en attaquant ou en fuyant, mais en restant unie à ton souffle de paix.
