Un Dieu qui parle (Esaïe 45,18-25)
2023-12-15
Dans ce texte, tel un refrain, revient l’auto- proclamation de Dieu créateur des cieux et de la terre, vivement opposé aux idoles et aux faux dieux qui ne sont que vanité. Par- delà son attribut de créateur, le trait le plus marquant du Dieu-Un consiste dans le fait qu’il a «parlé» à la descendance de Jacob. Les maîtres mots qui jalonnent le texte sont «juste – justice – sauver». Ils sont le prolongement du fait que Dieu a parlé. Lorsque nous entendons les termes «juste» ou «justice», cela nous renvoie immanquablement à des notions juridiques. Dieu serait donc magnanime et équitable dans ses jugements. Vu sous un angle religieux, cela nous renvoie à la Loi de Dieu et au décalogue, au respect ou à la transgression de ses commandements. Dans la pensée de l’Ancien Testament, cette justice divine n’a pas ces connotations juridiques: Dieu est juste parce qu’il «communique» et entre ainsi en relation avec notre humanité. C’est ce que ne font pas précisément les idoles. Ce trait spécifique de Dieu est révélé au début du texte dans la proclamation «Dieu a parlé». Et chose remarquable, «sauver» ou le salut est la conséquence immédiate de cette parole de Dieu adressée à l’humanité. Dans le contexte historique d’Esaïe, ce salut généralisé s’est traduit ponctuellement par la libération des Judéens qui ont pu quitter Babylone, retourner dans leur pays et y reconstruire leur temple.
Pierre Wyss
Prière:
Seigneur, je veux faire silence devant toi! Parle-moi et je vivrai.
