Psaume 61
2022-03-20
Du bout du monde vers toi je crie, le cœur abattu: mène-moi vers le rocher trop haut pour moi! Je trouverai asile dans ta tente pour toujours, je m’abriterai au secret de tes ailes. Prière d’un exilé, qu’une distance infranchissable sépare de son enracinement. Qui est-il? Peut-être David fugitif. Peut-être un prêtre évincé, dont la réintégration dépend du bon vouloir du roi – d’où l’intercession pour lui (6-7), curieusement insérée. Ou un exilé à Babylone (Ps 137). Qu’importe… Les psaumes ressemblent à des autoroutes de prière, dont le revêtement, damé par d’innombrables passages, est d’autant mieux «roulant» pour nous. Désir de Dieu. Vocabulaire et formes variant, c’est toujours la même soif de rencontre et de partage avec le Vivant. Etanchée, elle révèle ce qu’en était l’ardeur: c’est pourquoi la louange est imbriquée à la supplication. Devenu proche par son Fils, Dieu abolit les distances et hauteurs qui nous exilent du prochain. La foi en lui est notre citoyenneté spirituelle jusqu’aux extrémités de la terre.
Prière:
Echo dans les textes de ce dimanche «De loin, son père l’aperçut et, pris de pitié, courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.» (Lc 15,11-24) «Elus, sanctifiés, aimés par Dieu, revêtez donc des sentiments de compassion, de bienveillance, d’humilité…». (Col 3,12-17) Cantique «PsC» n° 389; «Alléluia» n° 33-04