La joie d’avoir mis un homme au monde! (Jean 16,16-23a)
2022-04-02
Au 4e siècle, Jean Chrysostome remarque dans son Homélie sur saint Jean (79.1) cette bizarrerie que nombre de commentateurs ne relèvent pas: en toute logique, ce n’est pas un homme (anthrôpos) qu’une femme met au monde, mais bien un bébé ou un nouveau-né (voyez la fin du v. 21). Et Jean Chrysostome commente: «Ce serait d’après moi une nouvelle allusion à la résurrection.» En effet, tout dans ce passage oriente vers la résurrection du Seigneur, à l’exception peut-être de cette petite parabole de l’enfantement dont on ne comprend pas bien sa raison d’être ici. Alors, laissons notre regard changer de perspective et prendre de la hauteur. La naissance d’un homme, dans la bouche de Jésus et de l’évangéliste Jean, c’est précisément ce à quoi nous toutes et tous sommes appelés, c’est le but ultime de tout cheminement spirituel. Naître à nous-mêmes, devenir cet homme nouveau ou cette femme nouvelle, ce fils ou cette fille de Dieu que nous ne sommes pas pleinement lors de notre naissance ni bien souvent durant une bonne partie de notre existence. La résurrection du Christ préfigure et rend possible notre propre résurrection. Un chemin long et difficile de toute notre vie humaine, mais qui sans cesse nous fait passer de l’affliction à la joie.
Marc Balz
Prière:
Accompagne-moi, Seigneur, jour après jour sur le chemin de vie auquel j’aspire intensément et que tu espères tant pour moi. Qu’avec toi, je puisse vivre chaque journée que tu me donnes debout.
