Surgissement au désert (Marc 1,1-8)
2024-01-02
L’Evangile commence au désert, non dans une ville ou sur une montagne, dans une conquête ou une démonstration guerrière. L’Evangile s’origine dans ce lieu vide, aride, solitaire, où le silence souffle une Présence libératrice. Le surgissement du Messie est précédé par une voix et un homme. Une voix qui crie du fond des âges bibliques, celle du souffle du prophète Esaïe sur les ruines de Jérusalem annonçant un retour, un rétablissement, après le fracas de la destruction. Le souffle d’un Dieu qui jamais n’abandonne son peuple. A toutes les époques, cette parole de consolation, au milieu d’un désert de mort, d’un exil douloureux, peut ouvrir un chemin de renaissance.
Un homme, Jean, surgit à son tour, dans le dénuement et la simplicité, et sa parole touche son peuple qui va au désert se plonger dans les eaux d’une renaissance offerte. Sortant des villes trépidantes, des soucis du quotidien, des malheurs et des angoisses, des hommes et des femmes vont au désert s’immerger tout entiers dans cette eau du pardon.
Résonne en moi cette parole du prophète Osée 2,14: «Je l’attirerai au désert pour parler à son cœur.» Ainsi, Jésus ne s’annonce pas lui-même, tel un Narcisse auréolé de sa propre gloriole se mirant dans un mirage de puissance. La bonne nouvelle est cette annonce reçue en prémisses de la part d’un autre, une Parole qui le précède et qui l’enfante, au milieu de son peuple, à la fois en déshérence et en marche.
Laurence Mottier Cochet
Prière:
Seigneur, plonge-moi dans les eaux de mon baptême, immerge-moi dans ta vie et donne-moi de renaître en toi.