Chanter pour entrer dans l’histoire du salut (Esaïe 12,1-6)
2022-12-09
Proclamez, chantez! Ceux qui sont ainsi invités à la reconnaissance sortent à peine d’un long temps de désarroi et de déroute. L’exil est terminé, une voie est réouverte. La louange est pourtant autre chose qu’un cri de victoire après un dénouement heureux. A l’image de notre histoire ou nos histoires qui ne cessent de bégayer, le livre d’Esaïe enchaîne d’ailleurs sur de nouveaux oracles évoquant colère divine, dévastations et désespoirs humains. Loin de ces vagues, le psaume réserve cependant un temps à la pure reconnaissance. Peut-être aussi pour «reconnaitre» (son) l’histoire, y retrouver une place, un cap. «Le Seigneur a été pour moi le salut!» En prononçant ces paroles qui font écho au cantique de Moïse après la libération d’Egypte et le passage de la mer, on affirme que les humains ne sont pas abandonnés à leurs impasses; on se souvient aussi du lieu où les croyants sont appelés à se tenir, par beau et par mauvais temps: du côté de ceux qui sont opprimés, niés, mais dont la voix n’a pu être tue et doit, en même temps que la louange, être portée parmi les peuples et par toute la terre. Il faut chanter, pour réveiller l’espérance enfouie et se rappeler que le désert même peut cacher une source. On peut ensuite se remettre à marcher vers une terre, une ville, une humanité renouvelées. Parfois dans la paix et avec courage, parfois ballottés et désespérés. Mais pas errants!
Antoinette Steiner
Prière:
J’ai confiance et je ne tremble plus, car ma force et mon chant, c’est le Seigneur.
