Lire ensemble
Lettre à mes enfants éloignés de l'Eglise
Entre mars et juin 2025, un groupe de lecture s'est constitué pour lire “Lettre à mes enfants éloignés de l’Église pour leur raconter ma foi” du pasteur Antoine Nouis.
Dans ce petit livre d’une centaine de page qui se lit facilement, l’auteur aborde des thèmes variés pour partager une réflexion pastorale et personnelle autour de la transmission de la foi. De chapitre en chapitre, autour des thèmes abordés par l'auteur, le groupe de lecture a échangé librement à l'aide de questions posées en amont par les animatrices du groupe.
Un nouveau livre sera proposé à la lecture pour l'hiver/printemps 2026, restez connectés !
Contacter la pasteure Eloïse Deuker pour plus d'informations.
Ecrire un mail Eloïse Deuker / Téléphoner à Eloïse Deuker
Le parcours autour du livre d'Antoine Nouis est maintenant terminé. Une lectrice du groupe, Sylviane Mathey, inspirée par la lecture et par nos échanges a rédigé ce joli conte spirituel. Bonne lecture !
Il était une fois, dans un village niché entre colline et silence, un vieil homme qui s'appelait le Veilleur, jardinier à ses heures.
Il n’enseignait pas, n’imposait rien, mais il savait accompagner avec patience, avec douceur, sans bruit ni éclat.
Il plantait des graines dans son jardin et tisonnait son feu.
Un jour, un Jeune Homme arriva, le pas incertain, l’âme en ruines
- Je suis perdu, dit-il
- Alors marche un peu avec moi dans le jardin, dit le Veilleur.
Ils n’ont pas parlé tout de suite. Ils ont marché, observé, partagé silence et pain, écouté le vent et vérifié le Ciel. Le veilleur n’a pas pris les rênes du cœur du Jeune Homme. Il a juste offert un espace où il était possible d’être pleinement soi, dans un corps fatigué, dans un cœur en désordre, dans les pensées dispersées et dans l’âme assoiffée de paix, d’harmonie et d’amour.
Un soir au coin du feu, le Veilleur tendit une braise au Jeune Homme :
- Ce n’est pas ma lumière que je te donne, dit-il, c’est une étincelle pour allumer ton feu, car tu es un feu à allumer.
Puis fouillant les poches de son vieux pantalon
- Prends aussi ces graines, car tu es aussi un jardin à planter. Elles te donneront des fruits et des légumes qui sauront te nourrir et la beauté de leurs fleurs …
Et le Jeune Homme reprit sa route, la braise nichée au fond de lui et des graines plein les poches. Non pas pour refaire le jardin du Veilleur, mais pour tracer son propre jardin, et avec la braise, allumer son propre feu, à sa mesure, dans son rythme de vie.
Plus tard, d’autres voyageurs vinrent à lui. Il ne les guida pas, ou si peu, Il marcha simplement avec eux, prêtant à son tour silence, pain, braise et graines.
C’est peut-être cela aimer pleinement, marcher ensemble le temps d’un souffle, d’une étape, donner chaleur et graines et l’espace pour cultiver et allumer le feu. Accepter de faire confiance que ce qui a été donné, germera tôt ou tard, peut-être sans nos yeux, ni notre présence.
Sylviane Mathey