Chaque semaine, des voix issues de différentes traditions religieuses du Nord vaudois partagent une réflexion, une méditation ou un éclairage sur l’actualité et la vie spirituelle.
À travers Faits Divins, Croire aujourd’hui ou Le Billet, ces textes proposent des regards variés et inspirants, invitant chacun à nourrir sa pensée, sa foi et son engagement au cœur du monde.
Un regard spirituel sur notre monde, chaque semaine.
Croire aujourd'hui: Si la goutte...
23 octobre 2025
Si la note disait : ce n’est pas une note qui fait la musique
… il n’y aurait pas de symphonie.
Si le mot disait : ce n’est pas un mot qui peut faire une page
… il n’y aurait pas de livre.
Si la pierre disait : ce n’est pas une pierre qui peut monter un mur
… il n’y aurait pas de maison.
Si la goutte d’eau disait : ce n’est pas une goutte d’eau qui peut faire une rivière
… il n’y aurait pas d’océan.
Si le grain de blé disait : ce n’est pas un grain de blé qui peut ensemencer un champ
… il n’y aurait pas de moisson.
Si l’homme disait : ce n’est pas un geste d’amour qui peut sauver l’humanité
… il n’y aurait jamais de justice et de paix, de dignité et de bonheur sur la terre des hommes…
Au seuil de la nouvelle saison paroissiale qui vient de s’ouvrir cet automne, ces lignes me paraissent très interpellatrices. Elles font réfléchir sur nos propres attitudes face à ce qu’est l’Eglise qui, étymologiquement signifie assemblée, donc un ensemble de notes, de mots, de pierres, de gouttes, de graines, de gestes d’amour faits les uns envers les autres.
Or, ces attitudes sont diverses, allant de l’indifférence jusqu’à un engagement sans faille. Et quelque part au milieu, celle qui qui dit: « Je n’ai rien contre l’Eglise, j’ai même parfois besoin d’elle lorsqu’il faut marquer ces grands moments de la vie ; mariages, baptêmes, enterrements ». En effet, là, nous savons nous assembler, nous savons constituer ce corps, cet ensemble qui n’existe justement que par le fait d’être, de célébrer, de cheminer ensemble.
Mais combien souvent, nous pensons, parfois sans trop l’avouer haut et fort : « On n’y a pas besoin de moi. Que d’autres se dévouent, plus jeunes, plus disponibles, plus…, plus… » Et pourtant…
Comme la symphonie a besoin de chaque note,
Comme le livre a besoin de chaque mot,
Comme la maison a besoin de chaque pierre,
Comme l’océan a besoin de chaque goutte d’eau,
Comme la moisson a besoin de chaque grain de blé, l’humanité entière a besoin de toi, là où tu es, unique, irremplaçable.
Irremplaçable, indispensable, avec tes forces et tes faiblesses, avec tes qualités et tes défauts, pour que l’Eglise puisse continuer sa marche et son action ; celle de la transmission de l’Évangile à nos enfants et à nos jeunes, celle de solidarité toute concrète envers les plus démunis, celle de l’édification spirituelle de chacun.e de nous. La nouvelle saison paroissiale et régionale vient de démarrer ; les lieux et occasions de jouer sa propre note, de poser sa pierre, de verser sa goutte, de semer son grain de blé… sont multiples et variées… il suffit de faire le pas !
Magda Eggimann, pasteur à la paroisse de PGS
Fait Divin: Prière d’automne
16 octobre 2025
Comme la feuille au gré du vent
Elle vagabonde notre prière d’automne
Depuis longtemps, le blé a quitté les champs.
Les pommes murissent et leur parfum rayonne.
C’est la saison des pruneaux et de poires
Bientôt les raisins iront vers le pressoir
Nous sommes émerveillés par ta création !
Toi qui fais danser les saisons.
Apprends-nous la paix, la gratitude et la raison
Sous la pluie d’or qui tombe doucement
Monte vers toi notre chant reconnaissant
Amen
E.J.
Le Billet: La prière de table est-elle une pratique ringarde ?
9 octobre 2025
Qui prie encore avant de manger ? Plus grand monde semble-t-il.
Pourtant, maintenant qu’il est prouvé scientifiquement que la gratitude a un effet positif sur notre santé et notre bien-être en renforçant notre système immunitaire, elle aurait de quoi redevenir à la mode.
Par ailleurs, avec l’essor du développement personnel ces dernières années, cette pratique pourrait peut-être avoir toute sa place.
Pour profiter des biens faits de la gratitude en lien à la nourriture, aucun besoin de prendre des compléments alimentaires, faire de l’exercice ou entamer une énorme réflexion sur soi-même.
Il suffit de prendre conscience, à voix haute ou non, de ces trois choses : ce qu’il y a dans notre assiette, la provenance des aliments, et qui les a préparés.
Cette prise de conscience permet alors de réaliser tout ce qui a été accompli pour que notre assiette soit remplie devant nous, et provoque un sentiment de gratitude.
Cela rejoint ce qui devrait être au cœur de la prière de table. Et cela va au-delà d’une pratique uniquement chrétienne. Les Amérindiens ne remerciaient-ils pas les esprits des plantes et des animaux qui les nourrissaient, à travers des offrandes, des prières ou des danses.
Alors oui, si prier avant de manger est peut-être un peu ringard, prendre conscience de ce que l’on a dans son assiette … ça c’est actuel ! Se demander si c’est bio, de la région, de saison, ou équitable, ce sont des questions écologiques qui sont d’actualité ; mais pas que.
Et remercier la personne qui a cuisiné ? J’ose espérer que c’est encore et toujours d’actualité, que l’on soit chrétien ou non. Alors, finalement, même s’il n’y a pas un texte qui commence pour « Dieu » et qui finit par « Amen », combien sommes-nous à pratiquer la prière de table, sans nous en rendre compte ?
Laure Fontannaz, pasteure stagiaire à Pâquier-Donneloye
Fait Divin: Accordons-nous un instant
25 septembre 2025
Dans les tumultes de la vie, accordons-nous un instant de réflexion.
Qu'un souffle de calme enveloppe nos esprits, nous invitant à la contemplation et à la gratitude.
Que nos cœurs s'ouvrent à la lumière de la compassion, illuminant notre chemin et celui des autres.
Que nos paroles soient empreintes de douceur et nos actions guidées par la bienveillance.
En cette quête de sens, que nous trouvions la force de pardonner et la volonté d'aimer sans limites.
Que notre existence soit une prière silencieuse, témoignant de notre profond désir de paix et d'harmonie.
Amen.
A.L
Le Billet: Prendre soin de notre maison commune
18 septembre 2025
En cette saison de la création qui dure du 1er septembre au 4 octobre, j’avais envie de partager avec vous quelques extraits de l’encyclique « Laudato si’ » (Loué sois-tu), écrite par le pape François en 2015. Un texte qui continue à interpeller, bien au-delà des frontières de l’Église. François l’adresse à « chaque personne qui habite cette planète ». Eh oui, nous sommes tous concernés, puisque notre « maison commune » ne va pas bien : « Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles. »
Notre terre souffre et les êtres humains avec. François rappelle qu’une vraie approche globale est nécessaire : une « écologie intégrale » qui prend en compte tant les problèmes de l’environnement que les problèmes de la société, car tout est lié : « Une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement. »[…] « L’humanité a besoin de changer.[…] Un grand défi culturel, spirituel et éducatif, qui supposera de longs processus de régénération, est mis en évidence. »
Devant l’ampleur du problème, on peut se sentir découragé. À quoi ça sert de faire des efforts en tant qu’individu ? Mais François nous encourage à ne pas baisser les bras :« Il ne faut pas penser que ces efforts ne vont pas changer le monde. Ces actions répandent dans la société un bien qui produit toujours des fruits au-delà de ce que l’on peut constater. » Chaque personne est invitée à réfléchir à ses habitudes de consommation, à discerner ce qui est nécessaire et ce qui est superflu. Pour le bien de la planète, mais aussi pour mieux s’ouvrir à la vie : « Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. »
L’encyclique se termine par cette exhortation pleine d’espérance : « Dieu qui nous appelle à un engagement généreux, et à tout donner, nous offre les forces ainsi que la lumière dont nous avons besoin pour aller de l’avant. […]Il ne nous abandonne pas, il ne nous laisse pas seuls, parce qu’il s’est définitivement uni à notre terre, et son amour nous porte toujours à trouver de nouveaux chemins. Loué soit-il ! »
Dana Fell, animatrice d’EERV
Croire aujourd'hui: Plus qu’assez ! ou quand le "trop manger" devient « péché capital"
11 septembre 2025
La gloutonnerie a été considérée par les Pères de l’Eglise comme un des "sept péchés capitaux". Cette expression semble étrange, voire d’un autre temps. Non seulement il s’agirait de "péché", mais en plus "capitaux", laissant entendre que l’on serait candidat au bucher dès lors que, à peine sorti de table, on lorgne un morceau de salami ou de chocolat.
Qu’on se le dise ! La gloutonnerie ne consiste pas en cette petite envie qui vous prend lorsque la fringale gratouille le fond de la gorge et de l’estomac. Un gourmet n’est pas glouton !
Si la gloutonnerie est sujette à caution c’est avant tout parce qu’elle pousse à l’excès. Elle est sujette à caution quand on ne mange plus pour vivre, mais qu’on vit pour manger. Que le seul but alors de la vie est de savoir après un bon repas ce qu’on mangera au suivant, et au suivant encore, sans limites et retenues aucunes.
Mais pourquoi dit-on que la gloutonnerie est un péché capital ? Et bien parce qu’elle fausse notre rapport au monde et à la création. Le « toujours trop plein », le « jamais assez » finit par marquer non seulement notre façon de faire et nos habitudes, mais notre être également. La gloutonnerie ainsi comprise malmène l’humain : parce qu’elle induit un trop plein et finit par tuer en nous le désir, lequel est plus profond que la simple envie passagère, ou un geste compulsif.
Les Pères de l’Eglise savaient que personne ne vit seulement de pain, mais de toutes Paroles partagées, celle de Dieu, celle des autres. La gloutonnerie peut alors être un paravent cynique qui empêche l’humain d’être à l’écoute de ce qui se vit autour de lui et qui l’empêche d’être à l’écoute de la Vie, et de Dieu !
Sandro Restauri, pasteur, Chêne-Pâquier.
Fait Divin: La lumière des profondeurs
4 septembre 2025
Faire silence pour me mettre à l’écoute de la Vie,
me mettre à l’écoute de l’Etre.
Etre là et m’ouvrir à la Vie.
M'émerveiller d'Etre.
Un moment pour faire taire en moi le mental, le tourbillon des pensées,
et tout au fond contempler la Lumière.
Dans mes profondeurs sentir la sérénité, la paix qui sont là.
Alors ce silence remontera vers Toi en hommage d'Amour.
JM