Chaque semaine, des voix issues de différentes traditions religieuses du Nord vaudois partagent une réflexion, une méditation ou un éclairage sur l’actualité et la vie spirituelle.
À travers Faits Divins, Croire aujourd’hui ou Le Billet, ces textes proposent des regards variés et inspirants, invitant chacun à nourrir sa pensée, sa foi et son engagement au cœur du monde.
Un regard spirituel sur notre monde, chaque semaine.
Fait Divin: Prière d’automne
16 octobre 2025
Comme la feuille au gré du vent
Elle vagabonde notre prière d’automne
Depuis longtemps, le blé a quitté les champs.
Les pommes murissent et leur parfum rayonne.
C’est la saison des pruneaux et de poires
Bientôt les raisins iront vers le pressoir
Nous sommes émerveillés par ta création !
Toi qui fais danser les saisons.
Apprends-nous la paix, la gratitude et la raison
Sous la pluie d’or qui tombe doucement
Monte vers toi notre chant reconnaissant
Amen
E.J.

Le Billet: La prière de table est-elle une pratique ringarde ?
9 octobre 2025
Qui prie encore avant de manger ? Plus grand monde semble-t-il.
Pourtant, maintenant qu’il est prouvé scientifiquement que la gratitude a un effet positif sur notre santé et notre bien-être en renforçant notre système immunitaire, elle aurait de quoi redevenir à la mode.
Par ailleurs, avec l’essor du développement personnel ces dernières années, cette pratique pourrait peut-être avoir toute sa place.
Pour profiter des biens faits de la gratitude en lien à la nourriture, aucun besoin de prendre des compléments alimentaires, faire de l’exercice ou entamer une énorme réflexion sur soi-même.
Il suffit de prendre conscience, à voix haute ou non, de ces trois choses : ce qu’il y a dans notre assiette, la provenance des aliments, et qui les a préparés.
Cette prise de conscience permet alors de réaliser tout ce qui a été accompli pour que notre assiette soit remplie devant nous, et provoque un sentiment de gratitude.
Cela rejoint ce qui devrait être au cœur de la prière de table. Et cela va au-delà d’une pratique uniquement chrétienne. Les Amérindiens ne remerciaient-ils pas les esprits des plantes et des animaux qui les nourrissaient, à travers des offrandes, des prières ou des danses.
Alors oui, si prier avant de manger est peut-être un peu ringard, prendre conscience de ce que l’on a dans son assiette … ça c’est actuel ! Se demander si c’est bio, de la région, de saison, ou équitable, ce sont des questions écologiques qui sont d’actualité ; mais pas que.
Et remercier la personne qui a cuisiné ? J’ose espérer que c’est encore et toujours d’actualité, que l’on soit chrétien ou non. Alors, finalement, même s’il n’y a pas un texte qui commence pour « Dieu » et qui finit par « Amen », combien sommes-nous à pratiquer la prière de table, sans nous en rendre compte ?
Laure Fontannaz, pasteure stagiaire à Pâquier-Donneloye
Fait Divin: Accordons-nous un instant
25 septembre 2025
Dans les tumultes de la vie, accordons-nous un instant de réflexion.
Qu'un souffle de calme enveloppe nos esprits, nous invitant à la contemplation et à la gratitude.
Que nos cœurs s'ouvrent à la lumière de la compassion, illuminant notre chemin et celui des autres.
Que nos paroles soient empreintes de douceur et nos actions guidées par la bienveillance.
En cette quête de sens, que nous trouvions la force de pardonner et la volonté d'aimer sans limites.
Que notre existence soit une prière silencieuse, témoignant de notre profond désir de paix et d'harmonie.
Amen.
A.L
Le Billet: Prendre soin de notre maison commune
18 septembre 2025
En cette saison de la création qui dure du 1er septembre au 4 octobre, j’avais envie de partager avec vous quelques extraits de l’encyclique « Laudato si’ » (Loué sois-tu), écrite par le pape François en 2015. Un texte qui continue à interpeller, bien au-delà des frontières de l’Église. François l’adresse à « chaque personne qui habite cette planète ». Eh oui, nous sommes tous concernés, puisque notre « maison commune » ne va pas bien : « Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles. »
Notre terre souffre et les êtres humains avec. François rappelle qu’une vraie approche globale est nécessaire : une « écologie intégrale » qui prend en compte tant les problèmes de l’environnement que les problèmes de la société, car tout est lié : « Une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement. »[…] « L’humanité a besoin de changer.[…] Un grand défi culturel, spirituel et éducatif, qui supposera de longs processus de régénération, est mis en évidence. »
Devant l’ampleur du problème, on peut se sentir découragé. À quoi ça sert de faire des efforts en tant qu’individu ? Mais François nous encourage à ne pas baisser les bras :« Il ne faut pas penser que ces efforts ne vont pas changer le monde. Ces actions répandent dans la société un bien qui produit toujours des fruits au-delà de ce que l’on peut constater. » Chaque personne est invitée à réfléchir à ses habitudes de consommation, à discerner ce qui est nécessaire et ce qui est superflu. Pour le bien de la planète, mais aussi pour mieux s’ouvrir à la vie : « Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. »
L’encyclique se termine par cette exhortation pleine d’espérance : « Dieu qui nous appelle à un engagement généreux, et à tout donner, nous offre les forces ainsi que la lumière dont nous avons besoin pour aller de l’avant. […]Il ne nous abandonne pas, il ne nous laisse pas seuls, parce qu’il s’est définitivement uni à notre terre, et son amour nous porte toujours à trouver de nouveaux chemins. Loué soit-il ! »
Dana Fell, animatrice d’EERV
Croire aujourd'hui: Plus qu’assez ! ou quand le "trop manger" devient « péché capital"
11 septembre 2025
La gloutonnerie a été considérée par les Pères de l’Eglise comme un des "sept péchés capitaux". Cette expression semble étrange, voire d’un autre temps. Non seulement il s’agirait de "péché", mais en plus "capitaux", laissant entendre que l’on serait candidat au bucher dès lors que, à peine sorti de table, on lorgne un morceau de salami ou de chocolat.
Qu’on se le dise ! La gloutonnerie ne consiste pas en cette petite envie qui vous prend lorsque la fringale gratouille le fond de la gorge et de l’estomac. Un gourmet n’est pas glouton !
Si la gloutonnerie est sujette à caution c’est avant tout parce qu’elle pousse à l’excès. Elle est sujette à caution quand on ne mange plus pour vivre, mais qu’on vit pour manger. Que le seul but alors de la vie est de savoir après un bon repas ce qu’on mangera au suivant, et au suivant encore, sans limites et retenues aucunes.
Mais pourquoi dit-on que la gloutonnerie est un péché capital ? Et bien parce qu’elle fausse notre rapport au monde et à la création. Le « toujours trop plein », le « jamais assez » finit par marquer non seulement notre façon de faire et nos habitudes, mais notre être également. La gloutonnerie ainsi comprise malmène l’humain : parce qu’elle induit un trop plein et finit par tuer en nous le désir, lequel est plus profond que la simple envie passagère, ou un geste compulsif.
Les Pères de l’Eglise savaient que personne ne vit seulement de pain, mais de toutes Paroles partagées, celle de Dieu, celle des autres. La gloutonnerie peut alors être un paravent cynique qui empêche l’humain d’être à l’écoute de ce qui se vit autour de lui et qui l’empêche d’être à l’écoute de la Vie, et de Dieu !
Sandro Restauri, pasteur, Chêne-Pâquier.
Fait Divin: La lumière des profondeurs
4 septembre 2025
Faire silence pour me mettre à l’écoute de la Vie,
me mettre à l’écoute de l’Etre.
Etre là et m’ouvrir à la Vie.
M'émerveiller d'Etre.
Un moment pour faire taire en moi le mental, le tourbillon des pensées,
et tout au fond contempler la Lumière.
Dans mes profondeurs sentir la sérénité, la paix qui sont là.
Alors ce silence remontera vers Toi en hommage d'Amour.
JM

Croire aujourd'hui: il y a un temps pour tout
25 août 2025
Peut-être faites-vous partie des personnes qui reprennent un rythme de vie soutenu après la pause estivale. C’est que la rentrée scolaire ne marque pas uniquement les enfants, mais une bonne partie de la société.
Bien souvent, les périodes de reprises sont des occasions de réfléchir à nos priorités, de refaire notre agenda ou encore de réorganiser nos déplacements, avec toujours le même défi : avoir le temps de tout faire, plus ce qu’on aurait envie de faire !!
Le texte bien connu de l’Ecclésiaste (Eccl 3,1-8) nous rappelle qu’« il y a un temps pour tout ». Dans nos vies bien remplies où le temps semble se faire parfois trop rare, on pourrait dire plutôt « il y a de tout dans le temps ». Il y a un temps pour rire et pour pleurer, pour planter et pour arracher les plantes, pour construire et pour démolir, pour garder et pour jeter, pour se taire et pour parler… Tous ces temps sont des temps que nous avons à vivre au fil de nos vies.
Alors vous, de quel(s) temps avez-vous besoin en ce moment ? Si vous deviez faire votre « marché du temps », qu’est-ce que vous mettriez dans votre panier, pour les semaines ou mois à venir ?
L’auteur de l’Ecclésiaste ne mentionne pas que des temps rigolos. Il parle aussi d’un temps pour mourir, tuer, perdre, déchirer, détester, faire la guerre… Mais à la manière dont il présente tous ces temps, il semble vouloir dire qu’il n’y a pas de temps meilleur que d’autres. Tous font partie de la vie, et c’est comme ça.
Peut-être que le critère pour choisir les temps dont nous avons besoin en ce moment, ce n’est pas tant de les considérer comme bons ou mauvais, mais plutôt de les vivre dans la présence de Dieu. Alors, à vos paniers : Dieu nous accompagne chacun.e dans les temps que nous avons à vivre.
Cécile Pache, pasteure à Yvonand
Le Billet: Le Chabbat de la Consolation
18 août 2025
Chaque été, à la mi-août ou presque, une voix se lève dans la tradition juive. Elle ne parle pas de soleil ni de vacances, mais de consolation. Ce « Chabbat Na'hamou », littéralement « le Chabbat de la Consolation », ouvre une période de sept semaines de réconfort spirituel, après trois semaines de deuil et de souvenirs douloureux.
Tout commence par cette injonction étonnante : « Consolez, consolez Mon peuple », prononcée par le prophète Isaïe. Pourquoi répéter deux fois le mot ? Serait-ce que certaines blessures demandent une double dose de douceur ?
Nous vivons dans un monde saturé de bruit et d’informations, mais souvent bien pauvre en paroles de consolation. Or, la consolation n’est pas simplement un apaisement émotionnel. C’est un acte éthique. Consoler, c’est reconnaître la souffrance de l’autre sans la minimiser. C’est dire : tu n’es pas seul, et même dans le désert de ton existence, une voix peut se faire entendre.
Isaïe parle d’une voix qui crie dans le désert : « Préparez le chemin de l’Éternel ». Dans une lecture universelle, cela peut se comprendre comme une invitation à redresser nos routes intérieures, à aplanir les montagnes de notre orgueil et combler les vallées de nos manques. La consolation devient alors un mouvement : non pas seulement une attente passive que les blessures cicatrisent, mais une marche vers une restauration possible.
Ce texte ancien nous rejoint dans notre présent fragile. Il nous rappelle que toute puissance humaine — politique, militaire, médiatique — est comme l’herbe qui sèche. Mais une parole juste, une parole qui console, reste.
Consoler n’est pas fuir la réalité. C’est l’habiter autrement, avec un cœur élargi.
Eliezer Shai Di Martino
Rabbin de la CILV

Croire aujourd'hui: Au-delà des bonnes intentions
18 août 2025
Qui ne rêve pas d'une vie meilleure ? D'un monde plus juste ? Cette soif de bonheur pour nous et les autres nous unit tous. Pourtant, entre le désir et la réalité, le fossé est immense. Les uns remettent à plus tard : « Quand j'aurai le temps, quand les enfants seront grands... » D'autres sombrent dans le pessimisme : « On ne peut rien y faire, c'est foutu ! » Et les plus volontaires ? Ils agissent... souvent pour empirer les choses, comme cette belle-mère qui veut sauver le couple de son fils ou ce collègue qui nous « remonte le moral » au pire moment. L'apôtre Paul connaissait ce dilemme : « Je veux le bien, mais je ne parviens pas à l'accomplir » confie-t-il dans sa lettre aux Romains. La question se pose : sommes-nous réellement capables de faire le bien ?
Il y a eu un homme qui a réussi là où nous échouons : Jésus. Pas symboliquement, concrètement. Il a nourri les affamés, guéri les malades, réintégré les exclus. Son disciple Pierre témoigne : « Il allait de lieu en lieu, faisant le bien. » Son secret ? « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu'il voit le Père accomplir. » Jésus a pu changer le monde parce qu'il accomplissait parfaitement la volonté de Dieu. Qui mieux que le constructeur automobile peut réparer la voiture ? Qui mieux que le Créateur peut réparer le monde ?
Et nous dans tout ça ? « Sans moi, vous ne pouvez rien faire », prévient Jésus. Dur à entendre quand ce désir de bien faire nous brûle ! Mais voici l'espoir : ce désir n'est pas un trait de caractère, c'est un appel de Dieu déposé dans notre cœur. Jésus nous dit : « Vous êtes la lumière du monde. » Pas demain, maintenant. Non pas seuls dans notre coin, mais ensemble, comme son corps. Lui qui continue d'agir aujourd'hui nous invite à prendre part à son œuvre. Êtes-vous fatigués de vos bonnes intentions qui tournent court ? Il existe un autre chemin.
Thomas Keller, pasteur de la Paroisse de Grandson
Fait Divin: Miroir…
18 août 2025
Dans ce miroir, l’église de Montagny-près-Yverdon est déformée.
Seigneur, trop souvent j’ai une image de la communauté « Eglise », faussée, parce que telle personne dit ceci, et telle autre ne me plaît pas ; ou tout simplement parce que ne la connais pas!
Oui, notre communauté locale, notre Eglise ne sont pas parfaites, elles ne correspondent pas toujours à ce qu’elles devraient être… A ce que je voudrais… ce que Tu voudrais qu’elles soient!
Donne-moi d’accepter les choses telles qu’elles sont, de savoir percevoir où j’ai envie d’être. Et pourquoi pas, de m’engager afin que ma communauté locale soit bien vivante, un vrai lieu de vie, d’échange et de partage.
A l’heure de la reprise des activités, Seigneur, bénis nos paroisses, toutes celles et ceux qui s’y engagent, ou vont rejoindre ou animer les diverses activités tant pour le enfants, les jeunes, que les adultes.
Amen !
ACR
