La grâce de Dieu qui libère
Le 31 octobre 1517, Martin Luther placardait sur la porte de l’église de Wittenberg ses 95 thèses contre le commerce des indulgences. Ce geste lui vaudra d’être excommunié par le pape Léon X. Il ne savait pas qu’en s’opposant frontalement à l’autorité de l’Eglise, il allait déclencher une réforme qui bouleverserait le monde.
Comme beaucoup de ses contemporains, Luther était obsédé par la question du salut. Que faire pour échapper à l’enfer ? Comment gagner sa place au paradis ? Alors que la confession, l’ascèse et les bonnes œuvres n’arrivent pas à calmer ses angoisses, Luther fait une découverte qui va changer sa vie, la grâce de Dieu : Dieu n’est pas un juge qui condamne les uns pour leurs fautes et récompense les autres pour leurs mérites. Ce fut pour Luther une véritable révolution : le salut est un don de Dieu et non le résultat de nos efforts.
De nos jours la perspective de l’enfer n’effraye plus personne, de même que la promesse du paradis n’alimente plus que le délire des djihadistes. Pourtant, si les préoccupations de nos contemporains ne sont plus les mêmes qu’il y a 500 ans, une question demeure : suis-je vraiment libre ? Les conditionnements qui nous rendent prisonnier des modes et des conventions, les aliénations subies ou acceptées, la course effrénée vers la réussite, la recherche continue de la perfection, la quête illusoire du bonheur, tout cela nous éloigne de notre être profond, et de Dieu, nous empêche d’être nous-mêmes et fait de nous des éternels insatisfaits.
Par sa vie, sa mort et sa résurrection le Christ nous a libéré du péché et de la mort. Le Dieu de l’Evangile est un dieu qui pardonne nos fautes, nous relève de nos échecs, nous libère de nos enfermements et nous guérit de l’angoisse de vivre. A la croix Jésus- Christ vient nous visiter, nous rejoindre dans notre humanité souffrante et nous appelle à le suivre. C’est là le message de Luther et le cœur de la prédication chrétienne.
Daniel GEHRING, novembre 2025