Nouvelle année, nouveau regard !

Et si la spiritualité, finalement, n’était rien d’autre qu’un changement de regard, qu’une manière nouvelle de voir le monde ?

Car la véritable métamorphose n’arrive pas au moment où les choses se transforment, mais lorsque notre manière de les recevoir s’élargit, s’apaise, s’ouvre. 

Il s’agit ici de pratique intérieure – celle qui apprend à cultiver la paix en soi, afin de faire un pas en arrière. Chaque jour, nous sommes placés devant une question essentielle : est-ce que nous subissons notre vie, ou nous la choisissons ? 
Sommes-nous vraiment aux commandes de notre existence ou jouons nous simplement un rôle écrit d’avance ? 
La tradition réformée a souvent interrogé cette tension, entre libre arbitre et prédestination. Pourtant, au-delà des débats, demeure une certitude : nous avons, chacun, une part de responsabilité dans la manière dont nous regardons le paysage de nos existences, ceux que nous aimons, mais également nous-mêmes. Romains 12.2 : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence. » 
Il m’arrive souvent de penser à la montagne. Vous savez, à cette expérience simple : lorsqu’on se déplace de quelques mètres et qu’on découvre un paysage qui change du tout au tout. Le même lieu, la même lumière, et pourtant un horizon tout autre. Ce n’est pas la montagne qui a bougé, c’est notre angle de perception. 
Avez-vous trouvé le nom de la montagne qui figure sur la photo en haut de cet article ? 
Observez bien, je vous donnerai la réponse à la fin. 

Ainsi en est-il de nos existences : la plupart de nos souffrances viennent de ce que nous restons figés dans un seul point de vue, une seule façon d’envisager la situation. Nous croyons parfois que tout est fermé, alors qu’un simple pas de côté suffit parfois à révéler un autre chemin. 
Dieu, lui, contemple toutes les faces de la montagne. Son regard embrasse nos vies dans leur totalité. Là où nous voyons un mur, il discerne une ouverture. Là où nous voyons une impasse, il perçoit un sentier. Là où nous voyons l’échec, il perçoit déjà la promesse d’un recommencement. Son regard est bien différent du nôtre : il ne s’arrête pas à l’apparence, mais pénètre la profondeur. Il voit ce que nous ne voyons pas encore. 
Et si la foi consistait justement à apprendre à voir un peu plus comme lui ? Dans Esaïe 55.8, nous lisons : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Eternel. » La spiritualité, c’est peut-être cela : apprendre à se déplacer de l’intérieur pour y découvrir d’autres espaces. 

Alors, qu’allez-vous choisir de regarder en cette année nouvelle 2026 ? 
Puissiez-vous, dans les mois qui viennent, être vraiment aux commandes du gouvernail de vos journées, tout en laissant Dieu vous déplacer, afin d’élargir vos tentes intérieures. Esaïe 54.2 : « Etends l’espace de ta tente, déploie les toiles de tes habitations, ne retiens pas ; allonge tes cordages, affermis tes piquets ! » Puissiez-vous apprendre à prendre de la hauteur, à contempler vos parcours sous un jour nouveau. Avez-vous trouvé de quelle montagne il s’agit ? Le Cervin. 

Article rédigé par la pasteure Geneviève Butticaz, paraissant en page 27 du journal Réformés, dans le cahier régional de l'édition décembre 2025 - janvier 2026.


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N'imitez pas vos pères! (Zacharie 1,1-6 "v. 4a")

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