On est entré dans cette semaine particulière pour beaucoup. Pour ceux qui travaillent, qui vont à l’école, elle est plus courte, puisqu’elle s’arrête jeudi soir et ouvre la porte à un week-end prolongé ou des vacances bien méritées… Pour d’autres, dont je suis, elle vient d’abord marquer un temps où le temps, justement, s’écoule différemment. Ce n’est pas qu’il s’écoule plus vite ou plus lentement, mais peut-être est-il plus dense, prend-il un goût de présent plus prononcé.

Le français est formidable quand il joue ainsi sur les mots. Tout d’abord dans le mot présent j’entends le mot cadeau. Cette semaine sainte est un temps « cadeau » dont je ne veux perdre aucune miette, et donc un temps où je veux être présent au présent : « suis-je bien conscient de mon être, ici et maintenant, être physique et spirituel, unique et singulier, de passage et d’éternité ».

Alors cet appel, à chacune et chacun qui lisez ce billet, prenez ce temps particulier pour réfléchir à la Vie, dans la perspective de ce vendredi noir de la crucifixion et de la mort de Jésus qui entre en résonnance avec tous les drames qui se déroulent dans le monde, et le bouleversement du matin de Pâques où retentit l’acclamation « Christ est ressuscité ».

Mort et résurrection ne sont pas une jolie histoire d’Epinal, une espèce de conte féérique que l’on raconte du style « il est mort, et puis il est ressuscité ». La résurrection ne gomme pas la mort, pas plus qu’elle ne l’annule. Ma foi ainsi me fait dire autre chose : la résurrection est la face invisible, lumineuse, vivifiante de la mort de Jésus. Celle que les femmes du matin de Pâques et disciples ont vu, celle qui les fait témoigner et nous avec eux : Oui, Christ est là, Christ est vivant. Ça ne fait pas partie des fake news ! Alléluia

 Jean-Christophe Jaermann

Pensée du jour

Psaume 116,10-19

Lire la suite Proposé par : Pain de ce jour