De nouveaux vitraux pour le temple de Saint-Légier
Le temple de Saint-Légier La Chiésaz s’est récemment paré de nouveaux vitraux, fruits d’un projet à la fois audacieux et collectif. À l’origine de cette aventure, Marguerite Colombo, une mécène profondément attachée à ce lieu depuis son enfance. « Nous vivions au-dessus de la marbrerie familiale, au bord du lac, raconte-t-elle. Grâce au métier de mon père, nos yeux d’enfants ont vu les marbres devenir des éléments de décors souvent d’une grande beauté. »
Très tôt, elle apprend à développer le goût de l’esthétisme. Les fins de semaine passées à la Chiésaz, auprès de sa grand-mère qui habitait face au temple, marquent durablement son imaginaire. « Grâce à tous ses coins et recoins, les endroits sombres où nous cacher, nous transformions le temple en aire de jeux fantastique… La voûte étoilée du plafond de l’église nous aspirait. » Des décennies plus tard, revenue vivre à Blonay, elle retrouve ce lieu de son enfance avec émotion. Quelque chose la frappe néanmoins : les vitraux d’alors, ternes et monochromes, semblent en décalage avec la beauté de l’ensemble. « Les fenêtres haut placées aux carreaux fanés me donnaient l’impression de ne pas faire partie du temple. »
Comme s’ils avaient toujours été là
La mécène décide d’offrir ces nouveaux vitraux, mais nous sommes en pleine période de Covid. « Fort heureusement, pour certains, la pandémie réveille l’imagination et l’envie de créer », sourit Marguerite Colombo. Elle confie leur conception à Pierre Pantillon, artiste musicien, passionné de vitraux mais non verrier de métier. Ensemble, ils imaginent une œuvre ouverte sur l’extérieur, vivante et lumineuse. Il faut également convaincre les autorités, car le temple de Saint-Légier est propriété de la commune. Convaincu par le travail de Pierre Pantillon, le canton de Vaud donne son accord après quelques séances. Le travail peut alors commencer. L’artiste choisit ses couleurs avec symbolique : le rouge, pour l’amour et le sang du Christ, le bleu, celui de Marie et du Père et la transparence, rare dans l’art du vitrail, symbolise l’Esprit Saint. « Conçus comme une suite, les cinq vitraux racontent à leur façon la crucifixion et la résurrection », détaille Marguerite Colombo. Aujourd’hui, ces vitraux s’intègrent si naturellement au temple que beaucoup ont le sentiment qu’ils ont toujours été là, signe que le pari est réussi.
Une création collective
Si ces vitraux ont pu voir le jour, c’est aussi grâce à une véritable aventure humaine. Comme le souligne Pierre Pantillon, « je n’aurais jamais pu réaliser seul un tel projet ». Autour de la mécène et de l’artiste, de nombreuses personnes ont uni leurs savoir-faire : « le maître verrier, le serrurier, l’architecte, les artisans du bois et du métal, les autorités communales et cantonales, les paroissiens et leurs pasteurs », énumère Marguerite Colombo. Tous ont œuvré dans un esprit de compagnonnage et d’entraide.
L’inauguration de ces cinq nouveaux vitraux aura lieu dimanche 2 novembre, dès 10h.
Au programme des festivités :
- 10h, culte
- 11h, partie officielle
- 11h30, apéritif dinatoire
- 12h30, atelier initiation vitrail
- 14h30, concert
Cliquer sur une photo pour ouvrir le diaporama. Crédit photographique : Marguerite Colombo