C’est une perle de sagesse que j’ai ramassée dans un récit de l’Ancien Testament au cœur de cette série extraordinaire « Des arbres qui marchent ». Elle est si belle que j’ai envie de vous la partager.

Après de longues années de séparation Esaü retrouve son frère Jacob. Dans les premiers échanges, ils parlent de leur situation. Esaü déclare qu’il est dans l’abondance (il a beaucoup, beaucoup) et Jacob lui répond sur le même ton qu’il a tout ce qu’il lui faut.

On pourrait penser que leur situation est la même. Et pourtant la différence entre eux est essentielle. Si je dis que je suis dans l’abondance, je laisse entendre que je peux avoir encore plus. Si j’affirme que j’ai tout ce qu’il me faut, je me déclare en paix, en harmonie avec ce que j’ai. Alors que dans le premier cas je reste dans un registre de comparaison, dans le second je me place dans celui de la gratitude. Et la différence entre le premier qui court après le bonheur et le second qui vit dans la reconnaissance de ce qu’il a, après décision de ne pas vouloir encore plus, s’appelle… la joie.

La joie qui est bien différente du bonheur, dont la quête sans fin rend inéluctablement malheureux. Aujourd’hui, l’immense majorité des habitants de notre pays ont tout ce qu’il faut pour satisfaire leurs besoins essentiels, mais la plupart d’entre eux pensent qu’ils seraient plus heureux s’ils avaient plus. Ce faisant, ils oublient que rien n’est dû mais que tout est don, et passent ainsi à côté du plus important : la joie.

 Jean-Christophe Jaermann

 

Pensée du jour

Genèse 43,15-25

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