Vous trouverez ici des témoignages de paroissiens-nes, tout d'abord recueillis durant la période COVID, puis ensuite d'autres parus dans notre journal paroissial.

Christian, historiquement, quel a été ton rapport avec l’EERV ?
Pour moi, l'EERV est une institution avec laquelle je n'ai pas beaucoup de contacts, même que je suis régulièrement informé des différentes activités.  De loin, j'ai parfois peu de compréhension pour certaines décisions ou pour la collaboration entre les différents organes. Je me suis longtemps demandé à quoi servaient réellement les contributions financières annuelles. Ce n'est que la semaine dernière que j'ai reçu des informations plus précises et je suis d'avis que nous soutenons un service public important, du moins en partie. Néanmoins, cette contribution devrait être revu et les possibilités financières de chaque paroisse devraient être prises en compte.

Et comment t’es tu retrouvé président du Conseil ?
A un moment donné, nous avons constaté que certains travaux étaient nécessaires à la maison de la paroisse. Cela demande beaucoup de temps et parfois une présence sur place. Comme Eric Messeiller ne pouvait pas assumer les deux tâches en tant que président du Conseil, nous nous sommes organisés de manière à ce qu'Eric s'occupe des transformations de la Maison de la Paroisse et que j'assume la présidence du Conseil.

Qu’est-ce que tu préfères dans cette activité ?
C'est surtout l'agréable collaboration avec les conseillers, conseillères et les ministres. Les réunions se déroulent toujours de manière harmonieuse et chacun peut donner son avis et celui-ci est respecté. Même en cas de divergence d'opinion, il est toujours possible de trouver un compromis. Même si nous sommes parfois confrontés à des doutes ou à des difficultés, il est toujours satisfaisant de voir par la suite ce que nous avons pu accomplir ensemble. La collaboration avec la région, les autres paroisses ou les organes politiques est également très intéressante  ainsi que les discussions et les échanges avec les paroissiens.

Qu’est-ce qui t’es le plus pénible à faire ?
Il s’agit des réunions à l’extérieur de la paroisse, qui sont parfois un peu longues. Malheureusement, il est parfois difficile de se réinventer et de trouver de nouvelles activités. Souvent on retombe dans d’an-ciens schémas et procédures que nous avons déjà effectués dans le passé. Il y a souvent eu des situations  où nous ne voyions pas de solutions et ne savions pas comment procéder (départ de ministres, nouvelles organisations et priorités, Covid…). Mais je pense que Dieu nous a toujours guidés et nous a montré le chemin pour continuer.

Que dirais-tu à quelqu’un qui se demanderait s’il doit entrer au Conseil ou non ?
Pour moi, travailler dans un conseil de la paroisse  est  un  service  rendu à la communauté ou on peut aider à répondre aux besoins de l’église locale et soutenir les ministres. On peut aussi participer à préserver et à transmettre les traditions, des valeurs et les rituels religieux qui sont d’une grande importance pour les paroissiens. Sans parler de transmettre l’évangile. Servir dans un conseil de paroisse peut aussi fournir une expérience de bénévolat qui peut également avoir un impact positif sur d’autres domaines de la vie. Dans l’ensemble, il y a de nombreux aspects positifs à s’impliquer dans un conseil d’une paroisse et les raisons peuvent varier d’une personne à l’autre. Cependant, il offre la possibilité de faire partie d’une communauté engagée et d’apporter des changements positifs dans sa propre paroisse.

Merci Christian.

Le témoignage de Christian Hanhart, président du Conseil de paroisse, est publié dans le cadre du renouvellement des Conseils au printemps prochain. Intéressé-e ? Des questions à poser ? Des hésitations ? N’hésitez pas à contacter un-e des ministres ou Christian lui-même.

Dans son message du dimanche 20 août à Orny, Bernard Gobalet nous a raconté l’histoire de cette belle chanson de Gilbert Bécaud, qui trouve son origine dans ces quelques mots désespérés d’une actrice célèbre plongée dans un chagrin d’amour. En contre-point d’un tel sentiment, j’ai entendu là une interpellation joyeuse face à la nouvelle tranche de vie qui s’ouvre devant moi.

J’ai reçu la vie - encore une fois - le 29 juin dernier. Alors que j’ignorais tout de la nature du mal qui la menaçait si sévèrement, la découverte de l’obstruc-tion presque complète et le traitement immédiat de l’artère principale qui irrigue la musculature de mon cœur m’ont sauvé. Des frissons rétrospectifs à digérer, encore un peu à ce jour, avec Antoinette.

«Et maintenant, que vais-je faire ?!»
Suivre scrupuleusement les prescriptions de mon cardiologue (avant tout la rééducation actuelle par la marche quotidienne à bon rythme) ...et tout ce qui m’était déjà cher avant, rafraîchi par cette sorte d’injection de rappel ! En présence du Seigneur et dans sa louange, rien d’autre que tout ce qui mérite d’être entrepris et vécu intensément chaque jour reçu : essentiellement dans les liens familiaux, amicaux et communautaires, dans la nature et la qualité des choix du mode de vie dans notre monde contemporain, sans gêne de n’y apporter que la goutte d’eau du colibri !

Bertrand Pellet, La Sarraz

Rémy Pingoud, de Ferreyres, coordinateur d’Action-Parrainages pour la région Venoge, nous parle de son activité...

Mon parcours aux CFF a duré 45 ans. Il m’a conduit dans différentes gares de Suisse romande, à Raron, à Bâle, à Genève, à la Direction générale à Berne -où sont nées nos deux filles- à Paris à la représentation générale des CFF, de nouveau à Berne puis retour au pays, à Lausanne.

C’est à ce moment-là que j’ai pu davantage me consacrer à la foi chrétienne et à l’EERV. Conseiller paroissial, puis président du Conseil paroissial, puis conseiller régional après une législature comme municipal dans ma commune d’origine, Ferreyres, où j’habite toujours avec mon épouse. Réduisant mon temps de travail aux CFF, j’ai été élu Conseiller synodal pour la législature 2009-2014.

Depuis, à la retraite complète, grand-père cinq fois, j’ai à cœur de mettre mon expérience et mes compétences au service de ceux qui en ont besoin. Pour commencer, en faisant partie du comité régional de Connaissance 3, l’Université pour les seniors. Ensuite, j’ai été élu président de l’Association de proches-aidants du canton de Vaud.

En 2021, pour remplacer M. Pierre-André Diserens qui est à l’origine en 2014 de l’Action-Parrainages dans la région de la Venoge, j’en ai repris la coordination.

Depuis 2019, après avoir parrainé pendant quatre ans une femme Érythréenne célibataire qui vit maintenant à Lausanne de façon autonome, c’est une famille de huit personnes qui m’a été confiée, dont sept habitent à La Sarraz : la maman, qui travaille à  Yverdon, le papa, qui s’occupe de ses quatre enfants de six à quatorze ans et une nièce de dix-huit  ans.  La gentillesse de ces personnes est un cadeau pour qui veille à leur faciliter la vie chez nous, vie qui leur pose quelques complications qu’il s’agit de simplifier, d’expliquer, d’illustrer, d’accompagner et de traduire en mots simples.

La première rentrée scolaire de trois enfants, puis la deuxième avec quatre enfants quand on ne connaît rien des bâtiments scolaires, ni des enseignants, ni des villages avoisinants n’est pas une sinécure. Mais cela se fait toujours dans la bonne humeur. Comme accueillir une marraine qui apporte de l’appui scolaire pour les enfants. Appuyer les démarches du papa qui cherche un jardin, celui de la cure en l’occurrence, aider à y voir clair dans les questions administratives, trouver des possibilités de stages, favoriser la recherche de locaux pour recevoir leurs amis et leur famille, trouver une médecin généraliste, entre autres, constitue une aide pratique qu’ils méritent bien. Et le café que prépare la maman est le meilleur du monde…

Pour rappel, notre région compte 37 parrains et marraines dont 7 couples qui aident 30 parrainés adultes et 38 enfants, ainsi que 6 jeunes (MNA*) qui composent 18 familles ou adultes d’Érythrée, quatre de Syrie, trois d’Afghanistan, trois du Kosovo, une de Guinée, une du Kenya et une d’Éthiopie. Et nous gardons de bons contacts avec les Ukrainiens et ceux qui les accompagnent.

(Pour plus d’infos : 021 866 66 37)
* Mineurs Non Accompagnés

«Au vainqueur je donnerai de la manne cachée et un caillou blanc ; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît sinon celui qui le reçoit.» Ap.2:17

Dans l’antiquité, lorsqu’il y avait un procès, le jury disposait de 2 cailloux : un blanc et un noir. Noir pour coupable et blanc pour innocent, un signe de grâce. Pour libérer un esclave, son ancien maître lui remettait un caillou blanc en signe de liberté. Lorsqu’un noble invitait quelqu’un à sa table, il lui remettait un caillou blanc gravé à son nom en signe d’accueil. Le conte du Petit Poucet parle de cailloux blancs semé le long de la route qui permirent de retrouver son chemin. Un caillou blanc est donc un repère. Lorsque nous avons vécu un événement qui marque inoubliablement notre parcours de vie, nous disons : «Cette journée est à marquer d’une pierre blanche.» Signe lumineux destiné à marquer notre mémoire. (Références tirées du livre de Thierry Lenoir : «40 petits cailloux».)

Je m’intéresse, dans notre belle région du Pied-du-Jura, également aux cailloux qui ont été manipulés et utilisés par les générations qui nous ont précédées sur ces terres. Ces gens ont utilisé des techniques qui nous paraissent désuètes mais qui ont été des étapes indispensables à l’évolution de notre société. Même si cette évolution peut poser problème. Les silex, les poteries romaines et helvètes, des tuiles sur lesquelles est inscrit le nom d’une personne. Un menhir percé d’un trou de 3 cm, traversé aux équinoxes par les rayons du soleil levant.

Qui étaient ces êtres humains ? Certainement des gens comme vous et moi qui s’adaptaient à leur environnement. Mais surtout, quelles étaient leurs croyances, leur foi ? L’être humain a toujours vénéré les divinités qui lui sont supérieures et invisibles.

J’essaie de me mettre à la place de ceux qui ont fabriqué et utilisé ces objets. Ces cailloux sont des témoins des générations qui ont habité la région. Tous avaient des croyances, partie intégrante de l’ADN humain. Le mal-être de notre société est proportionnel à l’athéisme qui l’anime aujourd’hui. L’être humain, depuis la nuit des temps, recherche la spiritualité. Mais choisit-il toujours à bon escient ses sour-ces d’inspiration ? Car avec des cailloux, on peut aussi blesser son prochain.

Charly Affolter, Ferreyres

ESPOIR OU ABANDON

Le COVID-19 a eu le mérite de découvrir la fragilité de l’être humain. En effet, les contraintes sanitaires qui perturbaient les loisirs et le travail ont poussé certains à des réactions bizarres. Violences envers les autorités, tensions dans les familles…

Les citoyens avaient de la nourriture en suffisance. Ils auraient dû avoir plus de temps pour réfléchir à notre destinée, et pourquoi ne pas prévoir des temps plus difficiles ? Pourtant l’humanité a connu d’autres confinements : la grippe, la peste et toutes les guerres.

L’homme ne vivra pas de pain seulement mais aussi de l’Esprit de Dieu qui est promis à tous ceux qui le demandent. Dieu attend notre démarche, car nous sommes ses bras sur terre. À quelqu’un qui demandait : « Montre-moi Dieu ! », un pasteur répondit : « Regarde les humains et tu verras en chacun d’eux une parcelle de Dieu. »

Dieu fit l’Homme semblable à Lui. C’est grandiose, c’est dire combien Il compte sur nous. Je vous avoue que je trouve cela un peu flatteur. Que manque-t-il à l’Homme pour nouer cette relation, qui, je pense, lui redonnerait confiance en l’avenir ? Y a-t-il un espoir pour l’avenir de l’humanité ? Je ne doute pas que Dieu n’abandonnera pas sa promesse.

Si notre société, nos Églises, vivent des temps difficiles, le projet proposé reste d’actualité. Dans l’Ancien Testament, combien de situations semblaient désespérées et l’esprit était là, parfois juste pour quelques personnes de foi. Mais pour cela, il faut accepter cette main tendue et des réponses peuvent surgir, mais dans le temps choisi par Lui.

Pourquoi rester optimiste ? Le monde évolue aussi vers des constats positifs :
- cela fait 70 ans que les guerres mondiales ont cessé, il n’y en a pas eu d’autres ;
- la peine de mort a été abolie dans la majorité des pays chrétiens ;
- il y trois siècles, on brûlait encore des sorcières à L’Isle ;
- le sanctuaire celtique du Mormont nous apprend qu’il y a 2100 ans, des humains étaient offerts en sacrifice.

Dieu n’a pas changé ses plans. Nos Églises, des interventions isolées de chrétiens ont pour mission, de par leur attitude et leurs prières, de ramener cet esprit dans le cœur de l’humanité qui, enfin, pourra ne pas vivre de pain seulement.

J’y crois car c’est stipulé dans la Bible, qui est parole de vérité.


Charly Affolter, Ferreyres

Témoignage paru dans la "Feuille de la paroisse" de juin 2022

Je m’appelle Denis Steffen et suis l’organiste titulaire du temple de La Sarraz depuis maintenant presque 4 ans. 23 ans, mathématicien EPFL, je travaille à Genève dans le domaine du négoce d’énergie.

La question que tout le monde me pose en général : « mais pourquoi l’orgue ? » Il y a plusieurs éléments qui ont porté mon choix sur cet instrument :

Premièrement, sa place dans les églises et son rôle dans les offices. J’ai toujours chanté dans des chœurs, donné des concerts et j’étais impressionné par ce si grand instrument qui, tantôt accompagnait délicatement les foules, tantôt faisait éclater un tonnerre de sons.

De plus, la liturgie chrétienne, basée autour du chant grégorien et des cantiques allemands réformés, se prête parfaitement à l’art de la fugue et de la variation, convenant à l’orgue à merveille. Ainsi, les chorals variés pour orgue, sur un thème de choral allemand, fugues à 4 ou 5 voix sur des motifs grégoriens ou la musique baroque française, calquée sur la liturgie d’une messe, font de l’orgue un acteur majeur de la vie spirituelle et liturgique. Ceci tant pour mettre en avant certains aspects du texte religieux que pour rendre un office solennel, recueilli ou festif.

L’orgue est souvent considéré comme le « roi des instruments » remplaçant un orchestre complet car il peut faire sonner des notes des plus graves au plus aiguës, du plus fort au plus discret, avoir plusieurs plans sonores différents… Cela jusqu’à faire trembler les murs de l’édifice ! En effet, les orgues sont d’une incroyable variété en fonction des époques, styles, tailles, églises, salles de concert etc… L’organiste doit ainsi s’adapter à l’édifice, à la mécanique, aux sonorités voire même aux éventuels soucis techniques présents…

Il a en revanche une grande liberté de choix pour les mélanges des jeux qui rendent une interprétation unique et spécifique à chaque instrument. On peut donc jouer autant de la trompette que des flûtes, du violoncelle, hautbois, de la voix humaine et j’en passe. Cette grande variété permet de jouer des pièces symphoniques, des toccatas de Bach, mais aussi accompagner les cantiques aux cultes, ou des chœurs et des instrumentistes dans des répertoires extrêmement larges.

La seconde question qui vient à l’esprit de mon interlocuteur ensuite est plutôt : « Alors musique et maths ça va bien ensemble, surtout l’orgue ? »
Et oui, en effet, ce sont mes deux plus grandes passions ! Elles cohabitent très bien pour moi car elles requièrent une grande rigueur et une certaine réflexion intérieure. L’une pour emboîter les pièces de la démonstration d’un théorème, l’autre pour interpréter et être ingénieux dans la manière d’exécuter le morceau. Certaines compositions comme celles de Jean-Sébastien Bach peuvent être imaginées comme ayant une logique mathématique interne et ressemblent donc à une réflexion logique.

Pour finir, je tenais à exprimer la grande chance que j’ai d’être l’organiste à La Sarraz sur ce si bel instrument. Datant de 1911 et produit par la manufacture genevoise Tschanun, il est d’une pure esthétique romantique avec son système pneumatique. En effet, en appuyant sur une touche, ce n’est pas une baguette en bois qui permet l’entrée de l’air dans un tuyau mais bien de l’air qui circule de la touche à la base du tuyau. Cela rend le toucher très souple, agréable et permet de lier aisément les notes entre elles. En revanche, sur certains instruments, un retard peut se faire sentir entre l’appui et le son.

Notre bel orgue Tschanun avec son buffet de style art déco est parfaitement adapté au répertoire romantique du XIXème siècle mais permet également d’explorer des horizons différents avec de la musique contemporaine ou de tenter de jouer de la musique baroque avec des sonorités bien différentes de celles qu’a pu connaître Bach en Allemagne de son temps ! Belle écoute au prochain culte, concert et la tribune est toujours ouverte à tous !

Denis Steffen

Témoignage paru dans la "Feuille de la paroisse" de mars 2022

MOI CAROLINE, MUSICIENNE D’ÉGLISE

Il y a plus d’un demi-siècle que !a musique est entrée dans ma vie ! C’est impressionnant quand j’y pense ! Et cela a commencé, un peu « à l’insu de mon plein gré », lorsque ma mère m’a inscrite à des cours de piano, chez un cousin vieux garçon et rigide de partout… J’ai tenu le coup pendant une dizaine d’année et, à 16 ans, j’ai dit : «  j’arrête et qu’on ne me parle plus de piano ! » Mais... le virus de la musique était encore en moi et je me suis très vite trouvée « en manque ». Alors que je cherchais un instrument sur lequel jeter mon dévolu, c’est mon père qui, après une discussion avec l’organiste de notre paroisse, m’a dit un jour : « et si tu faisais de l’orgue ? » J’ai tout de suite aimé l’idée de cet instrument peu commun, rattaché au lieu si particulier d’une église. J’ai commencé à passer des heures enfermée dans celle du Prieuré de Pully, à déchiffrer quantité de partitions et à tenter de maîtriser, de la tête aux pieds, la complexité de mon nouvel instrument !

Je me souviens très bien de ma première participation à un culte : j’avais joué le cantique « Demeure par ta grâce » ! Très vite, je me suis prise au jeu et j’ai commencé à consacrer tous mes dimanches matins à ce curieux métier d’organiste ! Longtemps, j’ai cru qu’il fallait « éduquer » les paroissiens, en ne leur jouant que le grand répertoire compliqué des chorals et des pièces de l’année liturgique. Je croyais aussi qu’il fallait toujours chanter les cantiques traditionnels et surtout pas ces nouveaux chants style JEM ou autres ! Après un bref passage dans la paroisse de Morges (à Echichens et Monnaz), je suis devenue titulaire de l’orgue de Jouxtens-Mézery, dans la paroisse de Prilly. J’exerçais aussi la fonction de concierge du temple de ce village, ce qui me permettait de gagner très honnêtement ma vie, à l’époque où je comptabilisais facilement deux à trois mariages par samedi !

Après la naissance de mes enfants et mon déménagement à la Sarraz, j’ai fait une pause et je n’ai plus touché d’orgue pendant quelques années. En 2005, j’ai repris du service à Eclépens, puis quelques années plus tard, à la Sarraz et dans tous les villages de la paroisse, sauf… Ferreyres, celui où j’habite !

Durant ces presque 20 ans, mon rôle de musicienne d’église a beaucoup changé : je ne joue plus pour les mariages et de moins en moins pour les services funèbres. Les gens préfèrent entendre de la musique enregistrée ou… carrément ne pas faire de service à l’église… Dommage, car même si je conviens que la technologie permet un choix musical personnalisé, le support d’un instrument « en live », lors d’un culte ou d’une autre cérémonie, me semble toujours plus chargé de l’émotion liée au moment vécu.

Ma formation de rythmicienne m’a permis de découvrir l’improvisation et c’est un moyen que j’utilise de plus en plus souvent pour animer musicalement un culte. Cela me permet de traduire au plus près ce qui se dit et ce qui se vit et je crois que les auditeurs y sont sensibles. De toute façon, mon optique en matière musicale est toujours de souligner ce qui se vit dans le culte et de fonctionner comme un écho à ce qui se dit. Certains de mes collègues n’attachent aucune importance au message et n’écoutent pas le ministre. J’y suis personnellement toujours très attentive et il m’influence beaucoup. Tout au long de mes années de pratique dans la paroisse de la Sarraz, j’ai eu très souvent l’occasion de participer à l’élaboration de cultes « différents », aussi bien à travers le choix de mon répertoire que comme « animatrice » de certains temps de cultes, autres que musicaux. C’est une chose que j’aime beaucoup faire ! Je suis toujours à la recherche du langage le plus juste par rapport à l’assemblée à laquelle je m’adresse. J’essaie d’adapter mon répertoire et de trouver ce qui conviendra le mieux à chaque type de célébration. Vu sous cet angle, c’est un métier très créatif et c’est aussi un aspect que j’apprécie.

Après toutes ces années derrière les touches, je me réjouis de n’être pas encore devenue, ce qui était ma hantise depuis le début , une « gilet-crocheté-chignon », soit une de ces vieilles organistes poussive, poussiéreuse et raide comme un tuyau ! Si je ne suis pas devenue ce genre de personne, c’est aussi grâce au soutien des paroissiennes et des paroissiens qui me marquent régulièrement leur reconnaissance et pour lesquelles et lesquels je me réjouis toujours de jouer et d’imaginer de nouvelles voies musicales pour accompagner la pratique de leur foi !

Caroline de Rham

« Soyez toujours prêt à rendre compte de l’espérance qui en vous. » – nous dit l’auteur de la lettre de Pierre. S’il y a quelqu’un qui rend compte de son espérance parmi nous, c’est Hedy Della Casa. Avec Anne-Lise Cardoso d’Orny, elles animent le culte de l’enfance dans notre paroisse. Les mercredis midi, elle aime venir avant l’heure pour se préparer dans le calme avant l’arrivée des enfants.

Hedy, comment en es-tu arrivée à témoigner de ton espérance aux enfants ?

Enfant, mon Papa disait avec moi une prière qui m’est restée : « Lieber Heiland, mach mich fromm, dass ich zu dir in den Himmel komm ». « Cher Sauveur bien-aimé, donne-moi la foi pour que je vienne auprès de toi au ciel. » Une prière enfantine, mais elle a suscité en moi un lien avec notre Sauveur. Le lien s’est affermi lorsque adolescente ma Maman m’a encouragée à participer à une rencontre d’évangélisation dans mon village à Meilen près de Zürich. Je me suis levée pour dire oui et recevoir Jésus dans mon cœur, alors que je suis une grande timide !

Arrivée à Morges pour pratiquer mon métier de coiffeuse, j’ai rencontré François et je suis devenue tessinoise par mariage !

Après moult déménagements, nous nous sommes installés à Echichens où sont nés nos deux enfants. C’est dans ce village qu’a pris racine ce qui avait été semé dans mon cœur. Sans que je le cherche, Dieu m’a toujours guidé vers des personnes engagées dans la foi. J’ai pu vivre des rencontres riches en échanges et en prières.

Mon rêve, qui s’est réalisé, était de voir la préparation du Noël d’Echichens ouverte à tous les enfants du village. Je voulais qu’ils puissent entendre la vraie histoire de la naissance du Christ et que sa venue et son amour pour nous est le plus grand cadeau qui soit. Par la suite mes amis m’ont encouragée à être monitrice du culte de l’enfance. C’était important pour moi de me sentir appelée. J’ai ensuite suivi les formations et les enseignements pour les monitrices de la paroisse de Morges.    

Qu’est-ce que tu aimes dans ce culte de l’enfance ?

Dieu a à cœur les enfants et je crois que tout ce qu’ils peuvent recevoir dans ces rencontres, c’est comme des perles précieuses sur leur chemin. J’aime leurs questions, et comme je n’ai pas réponse à tout, je me prépare à y répondre pour la fois suivante. Du coup, ce sont les enfants qui me font approfondir ma foi.

Qu’est-ce qui t’aide à parler aux enfants de ce Dieu que l’on ne voit pas ?

De même qu’on ne voit pas le vent mais qu’il peut faire avancer un voilier, je ne peux voir Dieu mais je peux sentir sa présence. Je le vis concrètement  quand je parviens à pardonner ou à demander pardon. Dieu notre Père nous a créé chacun avec des dons différents. J’aime partager cette image : Quand j’ai le trac avant de parler dans un culte, j’imagine Jésus au fond de l’église, il m’encourage et me dit : je t‘écoute, parle, car je t’aime (cf Esaïe 41.10).

Et hors du culte de l’enfance, quelle place ta foi prend-elle ?

J’accueille l’Esprit Saint pour qu’il m’accompagne dans les choses difficiles de ma vie et qu’il m’aide à écouter. Des paroles d’encouragement me sont alors données.

Quand je reste éveillée la nuit, je prie le Notre Père et je fais halte sur un verset. J’entre ainsi dans une prière personnelle, Dieu est présent ; c’est un somnifère merveilleux !

Si quelqu’un m’interpelle à propos d’une question spirituelle, je lui dis ma confiance en Dieu notre Père et si possible je le bénis au nom de Jésus. L’Esprit Saint que l’on va fêter à Pentecôte, pour moi, c’est Jésus qui vit en nous. C’est un immense cadeau.

Théo est au gymnase, Sacha apprenti pépiniériste et arboriculteur et Mathieu apprenti dans un magasin de sport.

Tous les trois viennent d’Orny et ont fini le catéchisme depuis 2 ou 3 ans.

A 17, 18 ans, ils nous disent ce qu’ils aiment à Pâques et ce que représente pour eux la foi en la résurrection.

Théo, Sacha et Mathieu, qu’est-ce que Pâques évoque pour vous ?

Ils se regardent et les mêmes souvenirs remontent pour tous les trois :

  • Les lapins et les cloches bricolés à l’école enfantine ; les œufs décorés au culte de l’enfance ; les lapins en chocolat cachés par les parents. Pâques, c’est la fin de l’hiver et le printemps qui vient.
  • C’est aussi des jours plus longs et la saison pour être amoureux !
  • Toute la période de Pâques me renvoie au souvenir de ma grand-maman décédée dans ce temps-là.
  • Pâques porte un message d’espoir qui coïncide avec la saison où la vie reprend dans la nature. Je pense au renouveau de la nature et à la résurrection de Jésus.

Comment vivez-vous cette période ?

  • Comme jeunes on a autour de nous beaucoup de gens qui ont d’autres croyances ou qui ne croient pas et c’est pas facile d’avoir la foi. Pâques remet la foi chrétienne au centre. On est amené à en parler et la foi se manifeste plus. Çà donne un point d’appui pour croire.
  • Le temps avant Pâques nous donne l’occasion de nous remettre en question et de prendre des résolutions.
  • Pâques me renvoie une question : Est-ce que je crois au côté définitif de la mort ?

Que retenez-vous de la mort et de la résurrection de Jésus ?

  • Depuis quelques années, je relis la bible en manga dans le temps de Pâques. L’histoire de Jésus est illustrée et bien mise en valeur. Je lis le passage qui va de l’entrée de Jésus à Jérusalem jusqu’à son Ascension et j’essaie d’imaginer comment les choses ont pu se passer.
  • Çà a dû être flippant pour les disciples de trouver le tombeau vide. Ils ont d’abord pensé qu’on avait volé son corps avant de passer à un espoir mêlé de doutes.
  • Au moment où le Fils de Dieu meurt, ses disciples ont dû vivre le désespoir et connaître une grande désillusion. Mais après Pâques ils comprennent petit à petit que Jésus est ressuscité et ça devient magnifique. Être croyant c’est aussi ça : après des doutes, voir sa foi être renforcée.
  • La résurrection de Jésus me donne de l’espoir. La violence et la haine peuvent sembler partout, mais au final, ça ne gagne pas.
  • A Pâques, Jésus qui a pardonné jusqu’au bout est vainqueur au final. Celui qui aime et pardonne gagne au final.

Est-ce facile pour vous de croire à la résurrection ?

  • Croire à la vie après la mort, ça peut repousser des gens, moi ça m’attire. Je trouve tout aussi difficile d’imaginer qu’il n’y a rien après la mort que d’imaginer qu’il y a quelque chose.
  • La science a apporté énormément, mais on ne doit pas la laisser casser la place de Dieu et de la prière. Taper ses questions dans Google ne permet pas de trouver la vérité sur tout. La bible offre une autre approche, plus exigeante. Elle demande d’aller chercher les réponses, d’interpréter, de chercher à comprendre ce qui est dit. Je crois à la résurrection !
  • Est-ce le corps ou l’esprit de Jésus qui est revenu à la vie ? Ce n’est pas clair pour moi. C’est une question. Ce que je sais, c’est qu’il est encore là pour nous, il ne nous a pas abandonné.

Merci Sacha, Théo et Mathieu. Joyeuses Pâques à vous.

Que Dieu accompagne toute votre génération dans cette période particulière et vous donne de croire à la vie plus forte que la mort.

La curiosité naturelle de Charly Affolter a éveillé en lui de multiples intérêts. Il aime la nature et l’observe avec attention. Il cherche à comprendre le monde et les autres. Ça l’a aussi amené à chercher Dieu.

Personne ne voit Dieu, mais jusque dans les tribus primitives d’Amazonie on perçoit qu’une puissance est à l’œuvre dans le monde. Dieu est présent à la manière du vent invisible qui pourtant fait bouger les branches des arbres.

Je n’ai pas toujours été croyant. Jeune, j’étais d’une timidité maladive ce qui m’amenait à être toujours d’accord avec les autres. Je crois que Dieu avait un plan pour moi que je n’avais pas compris. Je reçois ainsi le mariage que j’ai pu vivre avec Michèle et les trois enfants formidables qui nous ont été donnés. C’est un cadeau inestimable. C’est une fois marié et ayant des enfants que l’idée de Dieu m’a titillé. Je me suis mis à lire beaucoup. J’ai essayé d’aller au culte, mais plusieurs fois je me suis arrêté à la porte de l’église sans oser entrer. Quand finalement je suis entré, je me suis assis tout au fond et je filais à la fin pour ne rencontrer personne ! J’étais en recherche et traversé par beaucoup de doutes. Contrairement à l’apôtre Paul qui a ouvert les yeux d’un coup, pour moi ça a été une évolution. La foi est venue petit à petit. Probablement que mon père a dû prier pour moi. On m’a ensuite demandé de donner l’école du dimanche et ma foi a grandi.

Y a-t-il une parole biblique que tu aimes particulièrement ?

Quand Dieu dit : « Je t’ai appelé par ton nom ». Il faut être appelé pour vivre la foi. Je crois que l’on est tous appelés mais qu’il y a des sonneries en panne ! Et que Dieu pense aussi à ceux qui ne répondent pas. J’essaie de témoigner de ma foi, mais ce n’est pas facile, ni dans sa famille, ni ailleurs. Il faut parvenir à le faire sans casser les pieds aux gens.

De quoi aimerais-tu être témoin ?

Le message de Jésus est extraordinaire, exceptionnel. Il nous dit l’importance de l’homme. On a tous péché et besoin du pardon, mais Dieu regarde au-delà et fait de nous des collaborateurs, des gens puissants. Je lis actuellement un livre de Daniel Marguerat sur les Actes des Apôtres qui souligne la multitude de miracles que les disciples accomplissent. J’ai moi-même été témoin de la guérison par la prière d’un enfant qui avait une maladie grave au cerveau. Dans le cadre d’un groupe de prière, mon père a discerné que quelque chose clochait dans la situation. Après un échange avec la maman, elle a brûlé toute sa bibliothèque de magie noire. Deux mois plus tard l’enfant était totalement guéri.

En m’impliquant en paroisse, comme visiteur ou dans les groupes de prière, j’ai compris que l’on pouvait être les mains et les bras de Dieu sur terre.

As-tu vécu d’autres expériences qui t’ont marqué ?

Il m’est insupportable d’assister à une injustice, de voir quelqu’un être mis de côté. J’essaie de cultiver le respect et l’attention de chacun. Quand je donnais des cours d’échec, j’ai eu un enfant au comportement épouvantable. Une fois pourtant en le ramenant à la maison je lui ai dit : « Tu es comme ton oncle, tu es un tout bon type. » Il est alors resté silencieux. La semaine suivante, il m’en a reparlé. Personne ne lui avait jamais rien dit de pareil. Il n’a plus été le même enfant avec moi.

Et d’où vient ton intérêt pour l’histoire ?

Je m’intéresse à l’archéologie, mais ce n’est pas pour les cailloux ou les vieux clous. C’est pour les humains, pour savoir comment ils ont vécu, quelle était leur croyance. Bien avant nous, c’est Dieu qui s’intéresse aux humains de partout. Il veut nous garder et nous sauver même malgré nous.  

(Propos recueillis par Luc Badoux)

Sur cette photo prise par son fils en octobre, Charly a reconnu un oiseau migrateur qui passe l’hiver en Afrique du Sud et qui n’avait plus été aperçu dans nos contrées ces 50 dernières années. Admirez l’engoulevent. Pour Charly qui guettait son chant, son retour est l’aboutissement d’une longue attente et un signe d’espérance. Il est bien présent sur cette photo, mais sa présence ne saute pas aux yeux. Il faut le chercher pour le voir, un peu comme avec Dieu…

A Pompaples depuis 1987, Anne-Françoise Vauthey a travaillé comme technicienne en radiologie à Orbe, à Saint-Loup puis au CHUV. Au cœur de sa vie figurent sa famille et sa foi.

 Le plus beau jour de l’année pour moi, c’est le Noël des Mamies avec mes six petits-enfants et leurs deux autres grand-mamans. On entre tous ensemble, accueillis par un sapin, des bougies et une belle musique. On s’assied pour l’écouter dans le calme puis je raconte une histoire en brodant autour de quelques personnages. Mais l’histoire se termine toujours sur la naissance de Jésus. Après ce moment de recueillement, c’est le temps du loto et de l’excitation. On termine sur une crêpe-party et je suis la plus heureuse des grand-mamans.

Depuis toute petite j’ai parlé d’enfants. J’ai fait du babysitting dès 12 ans, été monitrice dans des camps d’enfants dès 14, suivi une école d’éducatrice et donné le culte de l’enfance puis le catéchisme au fil de mon parcours. Une fois à la retraite, la 1ère activité dans laquelle je suis entrée, a été d’aller conter dans des classes enfantines. Les enfants me touchent par le mélange de naïveté et de bon sens qui les habitent.

J’ai de très bonnes relations avec mes enfants avec qui je partage les mêmes valeurs. Mais il me manque de pouvoir aussi partager avec eux la foi chrétienne. La foi m’apporte un regard confiant et positif sur la vie.

Je sais qu’au-delà des accidents, de la maladie, des pertes, il y a toujours un après. Dieu qui a ressuscité Jésus est le Dieu des recommencements. Je l’ai appris au fil des pépins qui me sont tombés dessus. Quand une porte se fermait, un passage s’ouvrait ailleurs. C’est là que j’ai vu la présence de Dieu. Je le vois mettre des cailloux blancs dans nos vies quand il fait nuit noire.

Mon divorce a été un constat d’échec, mais ça m’a permis de redevenir Anne-Françoise.

J’ai à nouveau osé penser, dire, croire. C’est en me retrouvant moi-même, en osant à nouveau être moi-même, que j’ai retrouvé Dieu. Je l’avais perdu 10 ans plus tôt avec la mort de ma maman. Du coup, j’aime beaucoup l’histoire du fils prodigue dans l’évangile de Luc (chapitre 15). J’aime en particulier la réaction du père qui pleure en voyant revenir son fils. A mon sens, il savait que son fils allait revenir. La joie de ce père me touche. Pendant ces 10 ans d’éloignement de Dieu, je ne lui adressais plus la parole, mais je suis convaincue que lui ne m’avait pas lâchée.

(Propos recueillis par Luc Badoux)

Anne-Françoise avec ses petits-enfants à Noël. Manque Eliana, l’aînée.

 

Je suis actuellement en stage au CHUV et suis donc directement en lien avec le personnel. Je sens les soignants très fatigués, avec plein d’incertitudes et en perpétuelle réadaptation. Cette situation est difficile pour eux. Malgré cela, je reste antithétique. Le manque de contacts sociaux me dérange et travaillant actuellement dans un service de gériatrie, les patients me relatent aussi ce vide. Cependant, je comprends également l’importance de ne pas sursaturer les hôpitaux…

Alors, lorsque je rencontre des gens insatisfaits ou des soignants épuisés, je les confies à Dieu en priant intérieurement. Je crois à l’amour inconditionnel de Dieu et trouve beau de pouvoir dire aux gens qu’on les aime. J’essaie de le mettre en pratique en famille pour commencer en disant ces mots si simples : « Je t’aime ».

L’amour de Dieu m’assure de son pardon et m’apporte beaucoup de calme et de réconfort.

Quand, il y a quelques années, je cherchais une place d’apprentissage et que je n’en trouvais pas, c’est en priant que j’ai pu lâcher prise et ne pas vivre dans le souci ! A ceux qui en ces temps cherchent leur chemin, je leur souhaite de prendre conscience que Dieu est là près d’eux et les guident.

Cette foi qui t’habite, est-ce que tu la vis seule avec Dieu ou avec d’autres gens ?

Dans les écoles, il y a des groupes bibliques. J’y ai trouvé des amis qui m’aident à creuser la bible et son message. La bible est pour moi un mode d’emploi de la vie et j’aime avoir le point de vue d’autres croyants sur celui-ci. C’est précieux de découvrir le message de la foi à travers le regard des autres.

C’est quoi pour toi les Kidsgames ?

Un bel évènement auquel j’apprécie chaque année y participer maintenant comme membre du comité et responsable d’un groupe d’enfants. En motivant mon équipe à vivre le fair-play et à avoir du respect pour les autres, j’ai cherché à leur montrer que l’amour de Dieu est pour chacun. J’y ai aussi vu une occasion de déposer dans leur vie les graines de la foi et de leur expliquer comment je la vis.

Et comment se présente la suite pour toi ?

J’ai envie d’être là pour mon prochain. Je serai très heureuse à l’avenir de pouvoir faire de l’humanitaire et d’apporter ailleurs des graines de la foi et de l’espérance qui sont en moi.

Y a-t-il une parole de la bible qui te guide ?

Je retiens une parole de l’apôtre Paul aux Ephésiens (4, 31-32) et j’essaie de l’appliquer même si ce n’est pas toujours évident  :

« Chassez loin de vous tout sentiment amer, toute irritation, toute colère, ainsi que les cris et les insultes. Abstenez-vous de toute forme de méchanceté. Soyez bons et pleins d’affection les uns pour les autres ; pardonnez-vous réciproquement, comme Dieu vous a pardonné par le Christ. »

(Propos recueillis par Luc Badoux)

Saviez-vous que pour conserver les saveurs des tomates, il faut les garder hors du frigo ?

C’est Nathalie Gasser qui me l’a appris. Son CFC de laborantine en chimie en poche, elle suit à Genève une formation de diététicienne-nutritionniste.

Elle aime le sport et la montagne et nous dit comment, à 21 ans, on vit une période comme la nôtre.

« Bertrand Pellet est arrivé dans la paroisse en 1988, suite à sa nomination au poste de médecin-chef à la Maternité de St-Loup. Président de l’Assemblée paroissiale (« la planque, tu as deux séances par années où tu donnes la parole aux autres !»). Époux d’Antoinette, caissière de la paroisse. Immense reconnaissance pour la qualité des liens et l’affection partagée avec leurs 3 fils, 3 belles-filles, et 4 petits-enfants. »

« La scène se déroule peu après le brusque décès d’une amie commune, à table dans une paroisse, en présence de son mari. La question à peine esquissée par une convive, la dame d’en face vole la parole par un très assuré : « c’est comme moi, j’ai une amie qui … ». Avec le recul, j’ai une lecture plus indulgente que sur le moment : sans doute cette personne a été elle-même en déficit d’écoute.

Tout au long de ma carrière, je me suis demandé pourquoi si souvent des femmes qui avaient récemment perdu leur conjoint venaient pour leur contrôle gynécologique. Ça interpelle, non ?!

Finalement j’ai compris qu’en réalité elles venaient pour être écoutées : tellement d’autres à qui je demandais si elles avaient parlé d’un problème à leur médecin m’ont répondu : « mais il n’a jamais le temps d’écouter ! ». Et dans toutes les lettres de reconnaissance bienveillante qui m’ont été adressées à ma retraite, si les qualités de professionnalisme et bonne humeur étaient le plus souvent citées, l’écoute venait largement en tête.

Dans une situation lourde, on peut demander à la personne si elle a de l’aide, dire qu’on ne peut même pas s’imaginer dans sa situation, dire qu’on ne sait pas quoi dire, oser le silence. Pour être vécue, cette capacité d’écoute du médecin devrait encore satisfaire à deux impératifs : d’abord ne pas avoir peur d’être débordé ; si ça fait peur au début, il faut oser poser la question « comment allez-vous ? » d’entrée, même à une dame visiblement touchée par un problème hors contexte. « On a diagnostiqué un cancer à mon mari » – « Oh ! ma pauvre Madame, qu’est-ce qui va se passer pour lui ? ».

D’autre part, une bonne gestion du temps s’impose. Il ne devrait pas être question de prendre un grand retard pour les patientes suivantes, mais de disposer de plages de rattrapage : le vendredi après-midi était réservé à cela, comme à certains examens spécialisés qui prennent plus de temps. Ce n’est pas un problème de dire à une dame : « c’était prioritaire de partager aujourd’hui cette question, j’ai laissé exprès de côté la consultation prévue, mais vous pouvez revenir en fin de semaine et on sera à jour. »

Dans l’écoute, il y a aussi celle de soi bien-sûr, par rapport à sa santé, son besoin de repos. Mais aussi la prise de recul, la réflexion pour confirmer un avis qu’on a ou qu’on va donner. Au travail c’était la relecture des dossiers en fin de journée, ou d’un dossier du lendemain avant une opération par exemple.

Pour souligner l’importance vitale que peut avoir ce temps d’écoute intérieure avant de donner un avis, je pense au récit de la femme adultère, où Jésus doit affronter le piège tendu par les pharisiens. Est-ce l’occasion de dénoncer cette loi inique qui condamne à mort par supplice une femme en dédouanant complètement le partenaire de ce « désordre » ? mais l’urgence est de sauver cette femme ! Il s’accroupit, et écrit sur le sol … là ils ne comprennent pas ce qu’il fait, ils l’interrogent à nouveau. Jésus s’est mis dans une bulle où il peut réfléchir avant de parler. Et ses paroles vont sauver la femme, toucher toutes les personnes présentes, et toutes les générations. »

Observez-bien la qualité d’écoute d’Andrée (96 ans): position du corps, geste de la main, regard, silencieuse ; 

et l’expression souriante de son petit frère Charly (90 ans) … une vie de confiance et d’amour  partagés !

Mon père Charly s’est éteint paisiblement de vieillesse deux semaine plus tard, le 12.10.2020  

Bertrand Pellet

Suspendre quelques temps la vie trépidante qui est la nôtre, pouvoir passer du temps au jardin et prendre soin de nos animaux me fait penser à « La petite maison dans la prairie ». La simplicité de la vie de cette histoire que ma maman me lisait enfant, est proche de mon idéal.

Avec Fabio, nous avons la chance d’avoir des enfants qui, d’une manière générale, se sont bien responsabilisés pour l’école. Ils ne sont pas pour autant entrés dans l’utopie de la « Petite maison dans la prairie ». Ils ont souvent résisté quand on leur demandait quelque chose et je me suis entendu dire quelques fois : « T’es pas ma maitresse » !  Pas facile d’être parents, et de constater que son idéal n’est pas partagé. Comme probablement dans d’autres familles, je me demande comment poser les bonnes exigences et insuffler de la bienveillance dans les relations familiales.

Il y a bien sûr aussi eu de belles choses : l’observation d’animaux au lever du soleil, la réalisation d’une cotte de mailles avec un total de 5kg de fil de fer, d’une maquette d’avion, d’un VTT en carbone … et c’est tous ensemble que nous avons fait une marche de Pâques à l’aurore. Pour stimuler notre foi, j’ai régulièrement lu une image ou une pensée du pasteur Philippe Zeissig.

Et comment as-tu vécu ta foi à titre personnel ?

« Ne plus pouvoir partager des moments d’échange et de prière avec d’autres m’a manqué. Heureusement, je reçois sur mon téléphone un verset biblique chaque jour. Cela m’invite à m’arrêter et à me laisser habiter par la Parole de Dieu pour commencer ma journée. Parfois je prends le temps d’approfondir davantage.

Si je pense à Pentecôte et à l’Esprit Saint, je vois un conseiller qui me donne la possibilité d’accéder au meilleur et transforme mes dispositions intérieures. Lorsque je me laisse habiter par l’Esprit Saint, je vis des conversions intérieures et porte des bons fruits : j’aime au lieu de garder rancune, je persévère au lieu de tout envoyer balader, je crois au lieu de douter, je renonce à la jalousie ou à l’amertume.

En fait, l’Esprit a une place énorme dans mon quotidien de femme, de maman et dans mes défis professionnels. Mais le laisser me guider plutôt que de faire place à la peur ou au doute qui toque à ma porte est un choix à renouveler quotidiennement.

Dans tout cela, une promesse de Dieu à Esaïe m’accompagne : « Quand les montagnes s’éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour pour toi ne faiblira pas et mon alliance de paix ne chancellera pas. »  (Ésaïe 54,10)

(Propos recueillis par Luc Badoux)


Rebekah Della Casa, épouse de Fabio, maman de trois enfants ou adolescents, est aussi ergothérapeute et conseillère de paroisse. Nous lui avons demandé comment elle avait vécu cette période de semi-confinement.

J’ai été une privilégiée du déconfinement. Ma coiffeuse a proposé de venir me chercher à la maison et d’être la 1ère qu’elle coifferait à nouveau. Il faut dire que je suis une de ses plus anciennes clientes. Ca a été un beau cadeau pour pouvoir me regarder dans le miroir.

Je suis infiniment reconnaissante pour la vie que j’ai eue. Il y a eu des hauts, il y a eu des bas, profonds, mais je suis dans la reconnaissance. Je suis bien entourée : je vois les infirmières tous les matins et on a du plaisir à se voir. Il y a la médecin et puis ma famille. La douleur est surmontable. Quand ça va bien, je dis merci, quand ça ne va pas bien, je dis au Seigneur : « Donne-moi un petit coup de pouce. »

La nuit de Noël, j’ai fait une chute qui m’a cassée de toute part. La 1ère chose qui m’est venue après ma chute, c’est les paroles d’un chant : « Je ne sais pourquoi dans sa grâce, Jésus m’a tant aimé. Mais je sais qu’en lui j’ai la vie. Il m’a sauvé dans son amour. »  Ça m’est venu comme des paroles de confiance. Il n’empêche que dans le temps de confinement, quand il faisait gris, j’avais l’impression que je ne servais à rien.

Un de mes points d’ancrage, c’est la parole de Jésus qui dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. »

Un chemin, ce n’est pas une autoroute, il faut regarder où on met les pieds. La vérité est précieuse quand beaucoup de fausses informations circulent. Et la vie, elle est plus que la vie humaine ; avec Dieu, elle n’a pas de fin.

Dans ma situation, je sens bien que chaque jour qui passe me rapproche de la fin. Mais si ma forme physique s’affaiblit, mon moral se raffermit. Le chapitre 16 de l’évangile de Marc parle de la résurrection. Quand on est proche de la fin de sa vie, ce récit nous ouvre à une réalité magnifique. C’est pour moi plein de promesses et ça me donne de la sérénité.

Je suis remplie de reconnaissance pour les gens que j’ai côtoyé, à la fois pour ceux qui sont sur terre et pour ceux qui sont en haut.

Parfois, tout ça paraît théorique parce qu’on a été élevé dans la foi. Mais quand on l’expérimente, c’est magnifique. Régulièrement, je fais l’expérience de la présence de Dieu. Dans ma situation, ce n’est pas une force qui me guérit, mais une force qui me tient debout.

En fin de vie, il faut regarder en-haut. Mon Père est là, il m’attend. J’ai confiance.

(Propos recueillis par Luc Badoux)

A 93 ans, Bluette Delafontaine est habitée par une espérance magnifique. Malgré sa faiblesse physique, elle aime la vie et c’est de la force qu’elle nous transmet. Je lui ai demandé comment elle vivait ce temps particulier.

J’ai travaillé à la maison avec des horaires réduits. Au début, j’ai apprécié de ne pas avoir à faire les trajets jusqu’à Bulle et j’y ai vu une opportunité d’entreprendre ce que je n’ai jamais le temps de faire. J’ai enchaîné les séances par Skype qui a été un outil très utile. Mais à la longue, le manque de contact humain spontané me manque. Ce qui se passe dans les couloirs, ce qui vient avant et après une séance s’avère précieux. Je me réjouis donc de revoir mes collègues.

Être à la maison ce printemps a été l’occasion pour moi de voir la nature se développer, d’entendre les oiseaux comme jamais et de voir un ciel parfaitement bleu.Un grand merci à Dieu est monté en moi. Tout comme pour la situation privilégiée de la Suisse et la santé de ma famille. Les 2000 personnes faisant la queue pour de la nourriture à Genève nous rappellent que tous ne sont pas logés à la même enseigne.

En famille, nous avons apprécié de nous retrouver les quatre à la maison et d’avoir du temps pour échanger autour des repas. Nous avons aimé faire à manger et la vaisselle à tour de rôle.

Ce qui a été plus difficile au début, c’est de ne pas savoir comment notre fille en maturité bilingue en Allemagne et notre fils en fin d’apprentissage allaient terminer leur année. Je me sens proche de tous ceux qui font face à de l’incertitude et je comprends que ce soit source d’inquiétude.

Au plan paroissial, j’ai apprécié les newsletters et les séquences Youtube de notre paroisse et d’autres paroisses. Je sens que les paroissiens ont envie que la vie paroissiale continue. J’apprécie de voir les paroissiens participer par le chant ou un témoignage. Mais j’attends impatiemment de savoir quand la vie de l’Eglise pourra enfin reprendre.

Dans cette attente, je vous partage une partie d’une confession de foi du pasteur allemand Dietrich Bonhoeffer, emprisonné puis exécuté par les nazis. Je l’ai reçue de mes grand-parents et elle m’a toujours accompagné.

«Von guten Mächten wunderbar geborgen, erwarten wir getrost, was kommen mag. Gott ist bei uns am Abend und am Morgen, und ganz gewiss an jedem neuen Tag.»

« Magnifiquement protégé par les puissances du Bien, nous attendons avec tranquillité ce qui peut venir. Dieu est auprès de nous le soir et le matin, et certainement chaque nouveau jour. »

(Propos recueillis par Luc Badoux)

Christian Hanhart préside actuellement le conseil paroissial. Il habite à La Sarraz avec sa femme Silvia et ses grands enfants et il nous dit comment il a vécu cette période particulière.

Je n’ai pas cessé de travailler ni de voir des collègues de travail. Ma situation est donc différente de beaucoup d’entre nous.

Le plus gros changement pour moi a été de ne plus pouvoir saluer les gens normalement, de ne plus pouvoir échanger de chaleur humaine.

Au plan familial, on se réjouit du jour où on pourra à nouveau mélanger les générations. Cette période révèle l’importance de la famille. Ces relations nous manquent quand on ne peut plus les vivre normalement.

Les jeudis soir, je suis allé sonner les cloches en signe de solidarité avec les professions de la santé et tous ceux qui travaillent pour nous approvisionner. Pendant que les cloches sonnaient, seul dans l’église, toujours aussi belle, j’ai pu prendre le temps des penser à ceux qui étaient confinés chez eux. J’en ai profité pour vivre des moments de prière privilégiés.

C’est facile dans de tels moments de comprendre que l’homme n’est pas tout-puissant et que la présence de Dieu nous aide dans la vie.
Je garde toujours à l’esprit l’importance de l’amour et du pardon dont Jésus a fait les dimensions essentielles de notre foi chrétienne.
Je pense régulièrement à la force du pardon qui permet d’avancer plutôt que de rester bloqué quand on vit des relations difficiles.

 A la fin de notre échange, Etienne a tenu encore à ajouter :

« Je pense beaucoup aux personnes confinées, en particulier à celles qui vivent seules, sans pouvoir sortir.
J’imagine leur besoin de savoir quand tout ça va prendre fin. Je les salue et les embrasse de façon toute particulière. »

(Propos recueillis par Luc Badoux)

Etienne Morier-Genoud, paroissien et municipal à Eclépens nous dit comment il a vécu cette période particulière

Début mars, j’ai passé 10 jours au Rwanda pour DM-Echange et mission. La population là-bas m’a paru bien consciente des enjeux autour du virus. Le dimanche matin, on devait se laver les mains devant l’église alors que ce n’était pas encore le cas en Suisse. Par ailleurs, les Rwandais ont l’habitude de vivre au jour le jour et se savent vulnérables. En Suisse, on compte que les choses vont se dérouler comme prévu. Nous voilà pris au dépourvu. Nous avons l’habitude d’être en sécurité ; ainsi, quand depuis là-bas, j’ai appris la fermeture des écoles en Suisse, j’ai eu de la peine à y croire, j’ai pensé qu’on exagérait. J’ai mieux compris quand mon mari m’a dit qu’il préférait que je ne rentre pas de Genève en train.

Et comment vis-tu depuis ton retour ?

Ça a été l’occasion de parler en famille de nos besoins élémentaires : boire, manger, avoir un toit. J’ai aussi pensé à l’histoire de Job. Ses amis lui parlent de punition comme certains le font autour de ce virus. Mais à la fin du livre, Dieu intervient et ordonne à Job de regarder autour de lui, de prêter attention à la force du soleil qui fait se lever le jour, à la puissance des vagues de la mer, aux provisions de pluie et de neige dans le ciel et à la naissance des bouquetins dans les rochers. Il demande à Job si c’est lui qui organise tout cela et l’amène à l’humilité. Il lui fait prendre conscience qu’il y a beaucoup de choses qu’il ignore comme c’est notre cas autour de cette épidémie. Du coup, j’ai apprécié de passer du temps dans la nature, et de voir la puissance de Dieu à l’œuvre avec le printemps. J’ai aimé réaliser cette puissance de Dieu dans le temps de Pâques.

Finalement, j’ai beaucoup pensé à une parole du prophète Esaïe que ma maman nous répétait quand on était pris par l’agitation :

« C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. » ( Esaïe 30,15 )

(Propos recueillis par Luc Badoux)

Au moment où le semi-confinement a commencé en Suisse, Sylviane Léderrey était en Afrique. Elle nous dit comment elle a vécu son retour à La Sarraz.

Chaque printemps je guette les premiers chants d’oiseaux. Je ne les vois pas, mais je me régale de les entendre.

L’autre jour, j’ai entendu un oiseau chanter pour la première fois. Ça venait d’un cèdre à côté de mon appartement. Après l’avoir enregistré, j’ai écouté des chants enregistrés sur un CD et je l’ai reconnu : c’était un Accenteur mouchet. Un oiseau que j’entendais pour la première fois, quelle joie !

J’ai du temps pour jouer de la flûte et répéter certains morceaux. En temps normal, je pratique aussi la danse en cercle. C’est une activité qui me manque beaucoup. Difficile pour moi de ne pas bouger. Alors je me console en allant faire un tour en vélo … sur mon balcon où j’ai installé le vélo d’appartement.

Il reste que cette période n’est pas facile.

Une de ces dernières nuits, je ne suis pas parvenue à m’endormir. Je me suis relevée pour écouter un livre audio. Mais je n’y étais pas, je n’ai pas réussi à écouter. J’avais besoin de penser à autre chose, alors j’ai composé dans ma tête une prière pour Pâques. Le matin, elle était toujours là et je l’ai transcrite en braille.

Matin de Pâques, jour glorieux

Christ est vainqueur, victorieux

Le tombeau vide l’a prouvé

La mort n’a pas pu le garder

Elle est vaincue à tout jamais

Christ est vraiment ressuscité

Marie l’a vu, l’a reconnu

Matin de Pâques, jour glorieux

Christ est vivant, victorieux. »

(Propos recueillis par Luc Badoux)

Comment passent les journées quand on vit seule, que l’on appartient à la catégorie des personnes à risques et que l’on a perdu la vue ? J’ai posé la question à Eliane et je vous partage son témoignage. Je l’ai reçu comme une ode à la vie.

Pensée du jour

Demander le discernement (Genèse 32,2-13)

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