Votre diacre commence toujours ses cultes par une histoire tirée de sa bibliothèque. Vous les trouverez ici. Bon voyage.

C'est l'histoire d'un arbre, qui s'était pris d'affection pour un petit garçon qui venait tous les jours dans ses branches.L'enfant adorait jouer dans l'arbre et l'arbre était heureux. Mais le temps passa et le petit garçon grandit. Il vint de moins en moins souvent et l'arbre restait de plus en plus seul.

Un jour, le garçon revint voir l'arbre, qui lui dit: «Approche-toi et balance-toi à mes branches!» Mais l'adolescent lui répondit: «Je suis trop grand pour grimper aux arbres, maintenant. J'ai besoin d'argent, peux-tu m'en donner?». L'arbre dit: « Je n'ai pas d'argent, mais prends mes fruits et va les vendre au marché, ainsi tu auras de l'argent et tu seras heureux! ». C'est ce que fit l'adolescent, l'arbre était heureux, mais il resta ensuite à nouveau seul pendant des années et redevint triste.

Un jour, l'adolescent réapparut, c'était un homme. «Approche-toi mon garçon et grimpe à mon tronc!» lui dit l'arbre tout joyeux. «J'ai trop de travail et je n'ai plus le temps de grimper aux arbres!» répondit le jeune homme devenu adulte. «Je suis marié, je vais avoir des enfants, j'ai besoin d'une maison. Peux-tu m'en donner une?» «Je n'ai pas de maison, mais si tu veux, tu peux couper mes branches pour t'en construire une. Alors tu seras heureux.» L'homme coupa toutes les branches de l'arbre et les emporta pour construire sa maison. L'arbre en était heureux mais resta à nouveau seul.

Bien des années plus tard, l'homme revint voir l'arbre. Devenu vieux et blasé des choses de la vie, il demanda à l'arbre de pouvoir prendre son tronc pour se construire un grand bateau et partir au large. L'arbre pensa: avec cela, il sera enfin heureux. Alors il accepta, le vieil homme scia le tronc et s'en fut construire son bateau.

Encore des années après, un très vieil homme revint voir l'arbre... «Je ne peux plus rien te donner, lui dit ce dernier, je ne suis qu'une souche!» «Je n'ai plus besoin de rien, répondit le vieillard, si ce n'est d'un coin tranquille où me reposer, car je suis très fatigué!» Il s'assit alors sur la souche de l'arbre pour se reposer. Il était enfin heureux. Et l'arbre aussi était heureux!

Un Maître d’oeuvre, employé depuis longtemps au sein d’une très grande entreprise de construction, se voit un jour confier le mandat d’édifier une belle villa, avec un très gros budget, plus que de coutume, et selon le plan qu’il choisira ! Une belle marque de confiance, manifestement !

Les travaux commencèrent rapidement, mais profitant de cette confiance aveugle, le Maître d’oeuvre décida d’en faire son profit. Il commença par acheter des matériaux de seconde qualité, confia les mandats à des artisans pas vraiment réputés pour leur travail, mais travaillant à bas salaires et utilisa les plans très moyens d’une villa qu’il avait déjà réalisé.

Bien entendu, les économies ainsi réalisées allaient directement dans la poche du Maître d’oeuvre, au détriment des commanditaires de la villa !

Quelques mois plus tard, la villa fut achevée. Elle avait pleins de défauts, dûs à la mauvaise qualité du travail ainsi qu’au désintérêt du Maître d’oeuvre. Il fallut rapidement pallier au plus visible, sans pour autant réparer les dégats! On appelle ça: mettre un emplâtre sur une jambe de bois ! Le maître d’oeuvre s’était arrangé pour que tout cela tienne qques années, le temps pour la garantie d’être échue... mais aussitôt après, il se demandait bien si tout cela n’allait pas tout simplement s’écrouler... Qu’importe, il n’aurait plus de responsabilités et aurait gagné un maximum d’argent sur ce dossier !

Lorsque tous les défauts furent enfin bien cachés, les travaux de cette villa pourrie furent déclarés terminés et l’entreprise organisa une grande fête de fin de travaux. Tout y était, l’apéro, les petits-fours, même un peu de décoration. Le directeur-général de l’entreprise de construction prit alors la parole et annonça qu’en remerciement de 25 années de bons et loyaux services, c’était au maître d’oeuvre, que cette villa était destinée !

Un jour mourut un pauvre bon paysan qui vint à la porte du paradis. En même temps mourait un riche, grand seigneur qui monta aussi au ciel. Saint Pierre arriva avec ses clefs, il ouvrit la porte et fit entrer le grand seigneur ; mais sans doute n’avait-il pas vu le paysan, car il le laissa dehors et ferma la porte.

Le paysan entendit la joyeuse réception que le ciel faisait au grand seigneur avec chants et musique. Quand le bruit se fut apaisé, Saint Pierre revint et fit entrer enfin le pauvre homme. Celui-ci s’attendait qu’à son entrée, le chant et la musique allaient recommencer, mais tout resta tranquille. On le reçut de bon coeur, les anges allèrent au devant de lui ; mais personne ne chanta.

Il demanda à St-Pierre pourquoi la musique n’allait pas pour lui comme pour le grand seigneur, et si les inégalités sur terre régnait ainsi également dans le ciel ? Mais non, répondit St-Pierre, tu nous es aussi cher qu’aucun autre et tu goûteras, tout comme celui qui vient d’entrer, les joies du paradis ; mais vois-tu, des pauvres paysans comme toi, il en entre tous les jours ici, tandis que des riches et grands seigneurs, il n’en arrive pas un tous les cent ans au paradis !

Un jour, un homme rencontra un ange. Comme c'est une rencontre peu courante, l'ange proposa à l'homme de lui donner le pouvoir de visiter son propre coeur. Intrigué, l'homme accepta et il se retrouva aussitôt minuscule, en face de son propre coeur, sur lequel il vit une faille provoquée par une vieille blessure d'enfance qui l'avait fragilisé.

Il choisit d'entrer par cette faille, et se trouva ainsi devant une zone morcelée par plein de brisures, conséquences de toutes les déceptions et douleurs endurées, et qu'il n'avait jamais soignées. Cependant, toutes ces fentes avaient leur utilité, elles permettaient au coeur de mieux s'oxygéner.

Plus loin, toujours dans son propre coeur, l'homme traversa une zone encrassée de calcaire, c'est là qu'il avait inutilement entassé la richesse, le pouvoir, l'hypocrisie, etc. C'est aussi là que coulaient les eaux tumultueuses de ses préoccupations inutiles. Suivant le cours de l'eau, l'homme arriva dans des grottes chaudes aux formes harmonieuses. C'est là qu'il avait stocké l'amour reçu et l'amour donné au cours de sa vie.

Finalement, il arriva au coeur du coeur, baigné d'une douce lumière. Un lieu à la fois intime et infini. L'homme était bouleversé, car au coeur de son coeur, il y avait la source de l'amour, il y avait Dieu. Ce fut alors que l'ange ramena l'homme d'où il venait. Dès lors, l'homme garda les pieds bien sur terre, mais son coeur, lui, resta à jamais avec Dieu.

Il y a bien longtemps de cela, dans un petit village au coeur de l'Afrique, un homme d'âge mûr était profondément triste. Sa femme venait de mourir, il avait perdu son travail et ne savait pas s'il arriverait à nourrir ses enfants suffisamment. Il alla voir le plus vieil homme du village pour lui demander conseil. Car en Afrique, à l'inverse des pays du Nord, on pense que les Anciens ont de la sagesse à nous transmettre...

Il arriva donc vers le vieil homme et lui dit:

- Saint homme, je suis dans le malheur, j'ai perdu ma femme et mon travail, je ne sais si je pourrais nourrir mes enfants à l'avenir. Dieu se tait et je suis là au bord de la route, comme un chien perdu. Quand me répondra-t-il ?

- Encore faut-il que tu l'écoutes, dit le vieillard.

- Mais comment écouter quelqu'un qui ne me parle plus ?

- Dieu parle quand il veut et comme il veut. Va à l'église, et prie donc.

L'homme malheureux fit ainsi et il alla prier Dieu... sans vraiment le prier. Il sermonnait et faisait des reproches à Dieu :

- Où étais-tu tandis que je souffrais? Dans tes jardins ? Je t'ai invoqué mille et mille fois, ton silence était lourd comme des pierres, ne sais-tu donc pas ce que c'est, que de souffrir ?

Et l'homme retourna chez le vieux pour lui confier ce qu'il avait dit à Dieu.

Le vieil homme lui dit ceci :

- Mais comment peux-tu espérer parler avec quelqu'un que tu rabroues ? Que peut attendre de son père, le fils qui l'insulte ? Retourne à l'église et change tes paroles !

Le lendemain, l'homme malheureux retourna à l'église pour prier Dieu.

- Mon Dieu si au moins tu pouvais me faire retrouver du travail. Dans ce cas, j'irais en pèlerinage, je te prierais tous les jours, et je verserais 10 pièces d'or afin que l'on puisse réparer le toit de l'église.

Quand il répéta ses mots au vieux sage du vieillard, celui-ci se fâcha :

- Ce que tu viens de dire à Dieu est encore pire, voyons ! Hier tu l'insultes, aujourd'hui tu veux le corrompre ! Crois-tu qu'on négocie, qu'on marchande avec Dieu comme dans un souk ? Retourne à l'église et change tes paroles !

Le surlendemain, l'homme malheureux retourna à l'église. Pendant longtemps, il ne sut que dire et regarda la croix fixement. Après deux heures de lourd silence, il partit chez le vieux sage. En chemin, il fit une rencontre : il passa devant une très vieille femme qui tendait la main. Un instant, l'homme voulut passer son chemin, puis se ravisant, il lui donna la dernière pièce qu'il avait encore sur lui. La pauvre femme le combla alors de bénédictions. Il arriva alors chez le vieux sage et lui dit qu'il avait été incapable de parler à Dieu, il était ainsi resté devant lui sans parler. Il lui raconta aussi sa dernière pièce qu’il avait donné à la vieille femme.

Le vieil homme lui dit alors:

- Tu as bien fait de ne rien dire, car vois-tu, cette vieille femme, c'est Dieu qui t'a parlé. Rentre chez toi maintenant ; la voisine a apporté à manger pour tes enfants et le menuisier embauche depuis hier !

Il était une foi(s) douze mages qui venaient du pays de Shir. Shir, c’est le pays qu’habitaient les Sères, qui signifie «peuple de la soie». Autrement dit, le pays de Shir, c’était la Chine. Les mages étaient chinois. Les douze mages avaient pour noms : Zaharwandad, Hôrmizd, Austazp, Arak, Zarwand, Arîhô, Artahiat, Atanbôzan, Mihruq, Ahira, Nasardîh et Merôdak !

L’annonce de la venue du Sauveur, sous forme d’une étoile dans le ciel, fut prophétisée par Adam lui-même, par l’intermédiaire de son fils Seth. L’étoile fit donc sa première apparition en Chine, sur la Montagne des Victoires, au-dessus de la Caverne des Trésors. L’étoile descendit du ciel et entra dans la caverne, suivie des 12 mages. Il fléchirent les genoux à cause de l’abondance de la lumière. La lumière leur ordonna de se lever, puis elle se concentra jusqu’à prendre la forme d’un enfant petit et humble. L’enfant-étoile ordonna alors aux mages d’aller à Jérusalem, pour assister à la naissance du Sauveur.

Leur voyage va se dérouler avec l’étoile remontée au ciel pour guide. Après avoir passé par Jérusalem et vécu l’épisode de la rencontre avec le méchant roi Hérode, les douze mages arrivèrent à Bethléem. Ils arrivèrent à nouveau dans une caverne, l’étoile se tenant en dessus, avec des anges de chaque côté. Une voix compatissante leur demanda d’entrer et le glorieux enfant leur dit : «Fils de mes mystères, n’ayez pas peur.» L’enfant-lumière leur tint un long discours qui leur présenta le Royaume des cieux ; les douze mages quittèrent ensuite la caverne, raccompagnés par Marie et Joseph.

Ce texte a été présenté en 2020 par «Allez savoir !», le magazine de l’Uni de Lausanne, par le professeur de théologie Jean-Daniel Kaestli. Ce texte est écrit en araméen, la langue que parlait Jésus, et a été rédigé au début de notre ère. Il est déposé à la bibliothèque du Vatican.

Cela s'est passé il y a plusieurs siècles, dans un shtetl -un village juif- dans les plaines de Russie. Un beau jour, une rumeur s'est répondue rapidement à travers le village : le Messie était enfin de retour, il était en chemin, il arrivait au village ! On n'a jamais su qui avait répandu cette rumeur, peut-être Dieu lui-même, qui sait ? Toujours est-il que l'effervescence dans le village était totale ! Les gens couraient dans tous les coins, chacun nettoyait sa maison, recousait ou lavait leurs plus beaux vêtements, c'était le chaos !

Voyant tout cela, le vieux rabbin rassembla toute son autorité et réussit à rassembler toute la population du village devant la synagogue. « Mes enfants, leur dit il, il semblerait que le Messie va arriver, et il n'est pas possible qu'il tombe sur une tel chaos dans notre village. Je vous propose la chose suivante : chacun va mettre tous ses soucis dans un grand sac et viendra le déposer dans la synagogue. Ainsi, c'est dans le calme que nous pourrons préparer la venue du Messie. » Ainsi fut fait, et tous les habitants du village apportèrent leur sac rempli de souci à la synagogue. C'est dans le calme le plus complet qu'ils finirent les préparatifs pour la venue de l'Envoyé de Dieu.

Les heures passèrent et le petit village juif se trouva fin prêt pour fêter dignement l'arrivée du Messie. Les heures passèrent encore et la fin de la journée arriva. Pas de Messie. Le rabbin renvoya chacun chez soi, en disant: « Il viendra demain ! ». L'attente dura ainsi trois jours.

A la fin du troisième jour, le rabbin rassembla à nouveau tout le village. Le vieil homme leur fit part de sa déception, mais leur dit qu'il ne fallait pas perdre courage. Peut-être le Messie avait-il été retardé ? Peut-être avait-il rencontré un problème en chemin ? En tout cas, il fallait garder l'espoir. En attendant, chaque villageois pouvait, s'il le voulait, aller récupérer ses soucis que tous avaient entassés dans des sacs et entreposés dans la Synagogue.

Seulement voilà : dans cet entassement, impossible à quiconque de retrouver son sac. Et personne ne voulait se charger des soucis d'autrui ! Il fut donc décidé de les laisser tous, là où ils étaient. Et c'est depuis ce jour-là que ce village est empli de sagesse, car les habitants n'ont jamais repris les soucis déposés dans les sacs.

Un automobiliste roulait tranquillement pour rentrer chez lui. Tout-à-coup, sa voiture se comporta bizarrement et il se rendit compte, qu'il devait avoir un pneu à plat. Il s'arrêta et se rangea sur le côté. La route était sombre et peu fréquentée. Il descendit de voiture et s'aperçut qu'il n'avait pas emporté de cric.

La journée avait déjà été mauvaise, de gros problèmes dans son travail. Il se dit que décidément, ce pneu plat était la goutte faisant déborder le vase. En plus, il pleuvait, cela faisait des mois qu'il faisait froid et humide, le printemps ne se décidait pas à venir!

Il était en train de sombrer dans le désespoir quand il vit une lumière: il y avait manifestement une ferme pas très loin d'ici. Il se mit en marche en direction de cette ferme. Mais comme ses pensées étaient noires, il se mit à s'imaginer ce qui pourrait se produire: "Et si personne ne venait m'ouvrir? Et si ces gens n'avaient pas de cric? Et s'ils en avaient un, mais faisaient des histoires pour me le prêter? Et s'ils refusaient carrément de me prêter leur cric?"

A chacune de ces pensées négatives, son angoisse et son agitation augmentait. Et c'est dans un état d'énervement extrême qu'il arriva à la ferme. Il frappa furieusement sur la porte et au bout de quelques minutes elle s'ouvrit. Avant même que le paysan put s'enquérir de ce que voulait l'automobiliste, ce dernier, tellement furieux de toutes les pensées qu'il avait ruminées, asséna un énorme coup de poing au paysan qui s'étala de tout son long. Et l'automobiliste lui cria encore: "Tu peux le garder ton sale cric!"

Gardons-nous de nous laisser envahir par nos ténèbres.

Un jeune disciple vivait avec son maître, dans un temps lointain où les jeunes princes passaient de nombreuses années avec leur précepteur, dont ils apprenaient le savoir et la sagesse.

Après plusieurs années, son initiation arrivant à son terme, il restait, cependant encore une question dont le jeune prince n’avait pas de réponse: « Comment trouver Dieu? » Chaque jour, le jeune disciple posait cette même question à son maître: « Maître, comment puis-je trouver Dieu? » Et chaque jour, le maître lui faisait la même et mystérieuse réponse: « Il faut que tu le désires! »

Après de nombreux mois, le disciple dit à son maître: « Maître, cela fait des mois que je vous pose la même question, et que vous me faîtes la même réponse. Et je désire trouver Dieu de tout mon coeur. Alors pourquoi est-ce que je ne le trouve pas? »

Le maître invita alors son disciple a aller se baigner dans la rivière. Ils nagèrent et se détendirent à loisir. L’eau était bonne, le soleil était chaud. Le maître nagea alors vers son disciple et brusquement, il enfonça la tête du jeune homme sous et l’y maintint fermement. Le malheureux se débattit désespérément pour tenter de se libérer de l’emprise de son maître, mais la force physique de ce dernier rendait ses tentatives impossibles.

Quelques secondes seulement avant de se noyer, son maître releva sa main, libérant ainsi le jeune homme du sort funeste qui l’attendait! Il se redressa, reprit de l’air frais et toussa et recracha l’eau qu’il avait avalée. Par respect, il n’osa pas demander à son maître les raisons de son geste. Le lendemain, ce fut le précepteur qui prit l’initiative de la conversation: « Pourquoi t’es-tu tellement débattu quand je te tenais la tête sous l’eau? » « Parce que je cherchais désespérément de l’air, maître! »

Le maître lui dit alors: « Vois-tu mon jeune ami, quand il te sera donnée la grâce de chercher Dieu aussi désespérément que tu cherchais de l’air, alors tu trouveras Dieu! »

Je suis un âne ! Plutôt vigoureux, comme un âne de Palestine, souffrant peu de la chaleur, me nourrissant de chardons et la forme de mes sabots rend ma marche lente mais sûre. Mon entretien est peu coûteux. Mes seuls défauts sont l'entêtement et la paresse. Quoique en ce qui concerne la paresse, je citerai Talleyrand en disant : "Quand je m'examine, je m'inquiète, quand je me compare, je me rassure !" Bref, j'avance comme l'âne de Jérusalem, dont le Messie, un jour des Rameaux, fit une monture royale et pacifique.

Je ne sais pas grand-chose, mais je sais que je porte le Christ sur mon dos. Et j'en suis fier, encore plus que d'être Vaudois. Je le porte, mais c'est lui qui me mène. Je sais qu'il me conduit vers son Royaume où je me prélasserai sans fin dans de verts pâturages. J'avance à petits pas. Par des chemins escarpés loin de ces autoroutes où la vitesse vous empêche de reconnaître ni monture ni cavalier. Quand je bute contre une pierre, mon Maître doit être bien cahoté, mais il ne me reproche jamais rien. C'est merveilleux comme il est gentil et patient avec moi. Il me laisse le temps de saluer les autres ânes, de rêver devant un champ de colza, d'oublier même que je le porte.

J'avance en silence. C'est fou comme on se comprend sans parler. D'ailleurs je n'entends pas trop quand il me souffle des mots à l'oreille. La seule parole de lui que j'ai comprise semblait être pour moi tout seul, et je puis témoigner de sa vérité : "Mon joug est facile à porter et mon fardeau léger." C'est comme, foi d'animal, quand je portais allégrement sa mère vers Bethléem un soir de Noël ; et comme le disait Jules Supervielle : "Elle pesait peu, n'étant occupée que par l'avenir en elle."

J'avance dans la joie, quand je veux chanter ses louanges, je fais un boucan de tous les diables, je chante faux. Lui, alors, rit de bon coeur, d'un rire qui transforme les ornières en pistes de danse et mes sabots en sandales de vent. Ces jours-là, je vous jure, on en fait du chemin. J'avance, j'avance comme un âne qui porte le Christ sur le dos.

D'après un texte du cardinal Etchegaray

C’est l’histoire d’un jeune trompettiste très prometteur qui devient soliste dans un grand orchestre. C’était au début du 19è siècle. Il se fait un nom en exécutant de façon merveilleuse la partie soliste de la Passion selon Matthieu, de Bach, toujours la même. Il en va ainsi pendant de longues années.

Sur la partition, cependant, il y a une annotation étrange à la mesure 154: “baisser la tête“. Il ne cherche pas à comprendre le pourquoi du comment, et baisse la tête à chaque fois, pendant toute sa carrière.

Et puis un jour, il décide de prendre sa retraite. Il donne un dernier concert avec l’orchestre dans lequel il a toujours joué, l’œuvre centrale étant évidemment la Passion selon Matthieu. Et, comme c’est la dernière fois, il décide que pour une fois, il ne baissera pas la tête. Le soir du concert, le public est nombreux, et tout se passe à merveille jusqu’à la fameuse mesure 154. Là , fier et droit au beau milieu de l’orchestre, le trompettiste tient fermement son engagement, et ne baisse pas la tête…

...et PAN! Il se prend un grand coup de trombone à coulisse derrière les oreilles !

Eh bien avec Dieu, c'est parfois comme cela aussi.Il a créé des protections, des barrières, des lois aussi, pour nous empêcher de nous faire du mal les uns aux autres. Mais comme nous croyons tout mieux savoir que Lui,il nous arrive régulièrement de nous prendre des coups sur la tête… et en plus, on l’en rend le plus souvent responsable  !

Savez-vous qu'avant que le corps du 1er humain, Adam, n'ait été créé, Dieu avait créé l'âme. L'âme de vie. L'âme existait déjà, elle était là, légère, elle pouvait s'envoler, parcourir l'univers d'un bout à l'autre. Elle était libre et heureuse.

Lorsque l'Eternel créa Adam, le 1er homme, il a appelé l'âme afin qu'elle rentre dans le corps d'Adam. Mais l'âme n'était pas d'accord, elle ne voulait pas de cette prison de chair. Dieu fut alors très embarrassé et il inventa la musique, qu'il confia aux anges, afin d'amadouer l'âme.

Celle-ci fut sensible à la merveilleuse musique des anges. Elle finit par s'attendrir et Dieu pu la placer dans le coeur de l'homme, qui, aussitôt, se mit à battre.

Et voilà pourquoi nous tous, même les tout-petits-enfants, chaque fois que nous entendons chanter ou jouer de la musique, nous ne pouvons nous empêcher de nous laisser entraîner par le rythme primordial. C'est notre âme qui s'agite, qui s'élève, car elle se souvient du temps où elle était libre !

Nous sommes en Espagne dans la ville de Séville au plus fort de l'Inquisition. Une grande émotion régnait, car on venait de retrouver un enfant mort. Mort assassiné et le corps abandonné au milieu de la rue. La Pâque juive approchait, et les juifs, comme d'habitude, furent accusés d'avoir tué cet enfant pour récupérer son sang afin de l'utiliser dans la fabrication du pain azyme. Sous l'Empire romain, on jetait les chrétiens aux lions, car on les accusait de sacrifier les enfants pour la Sainte-Cène... Quand l'Eglise est devenue religion officielle, il ne lui a pas fallut longtemps pour accuser elle-même d'autres religions de ce genre d'imbécillités...

Le Grand Inquisiteur ordonna immédiatement l'arrestation du chef de la communauté juive, le rabbin Illiel. Ce fut fait et le rabbin fut jeté en prison. Evidemment, le Grand Inquisiteur n'avait aucune preuve. Il fit cependant comparaître le rabbin, prit un air inspiré, leva les yeux en direction du ciel et lui dit ceci : "J'ai décidé de m'en remettre à Dieu Tout-Puissant et aux signes du destin. Aussi vais-je glisser deux papiers dans une boîte. Sur l'un, j'écrirai le mot : coupable. Sur l'autre, je n'écrirai rien du tout. Si tu retires le 1er papier, alors il faudra y voir un signe de la justice divine, une décision du ciel, et tu seras immédiatement exécuté ! En revanche, si tu retires le papier blanc, alors je déclarerai les juifs innocents et tu seras libéré sur-le-champ."

Mais l'Inquisiteur était un homme fourbe. Il voulait absolument la mort du rabbin et le massacre des juifs, car le démon de la haine l'habitait. Il avait donc écrit le mot "coupable" sur les 2 papiers glissés dans la boîte ! Cependant, le rabbin n'était pas tombé de la dernière pluie et il s'attendait exactement à cette fourberie.

Le Grand-Inquisiteur tendit la boîte au rabbin Illiel en lui ordonnant de tirer un des deux papiers. C'est ce que fit le rabbin, mais immédiatement, il s'empressa de l'avaler ! Le Grand-Inquisiteur était furieux et il s'emporta : "Qu'as-tu fait ? Tu as voulu tricher ! Tu ne t'en sortira pas comme ça ! Comment savoir quel papier tu avais tiré, maintenant ?"

Le rabbin Illiel, très calme, lui répondit ceci : "Et bien c'est ma foi très simple, il te suffit de regarder celui qui est resté dans la boîte et tu sauras lequel j'ai tiré et mangé !"

Comme l'Inquisiteur avait écrit "coupable" sur les deux papiers, il fut bien obligé de montrer qu'il était écrit "coupable" sur celui qui restait... et donc logiquement, aux yeux de tous, le rabbin n'avait pu que tirer le papier qui prouvait son innocence. C'est ainsi que ce jour-là, à Séville, toute la communauté juive fut sauvée !

Un écrit non-biblique nous dit que dans cette période entre Pâques et l’Ascension, quelqu’un s’approcha de Pierre et lui dit : « Pierre, nous savons tous que Jésus viens de Dieu et qu’il enseigne le chemin de la vérité. Mais je tiens à te dire que vous les disciples, qui vous appelez apôtres ou communauté, ne me plaisent pas du tout. J’ai constaté que vous n’êtes pas bien différents des autres hommes. J’ai d’ailleurs eu une altercation avec l’un de vous. Et puis, tout le monde sait que l’entente ne règne pas toujours. Je voudrais suivre Jésus, devenir chrétien, mais sans la communauté, sans l’Église, sans tous ces apôtres.

Pierre le regarda avec douceur et attention. « Ecoute-moi bien, lui dit-il, je vais te raconter une histoire. Un jour, quelques amis étaient en train de bavarder quand la nuit tomba. Ils empilèrent un grand tas de bois pour faire un feu, puis ils s’assirent autour du brasier, bien serrés les uns contre les autres pendant que le feu les réchauffait et la lueur de la flamme illuminait leur visage. A un moment, l’un d’eux voulut quitter le cercle pour s’isoler. Il retira un tison ardent du feu et alla s’asseoir loin des autres. Mais le morceau de bois, incandescent au début, se consuma bien vite et s’éteignit, laissant la place à l’obscurité et au froid. L'homme réfléchit, se leva en prenant son morceau de bois éteint et vint le remettre dans le brasier de ses compagnons. Le morceau de bois s’enflamma aussitôt. L’homme reprit sa place dans le groupe de ses amis. Il se réchauffa et la lueur de la flamme illumina à nouveau son visage. »

Pierre conclut en disant : « Réunis, les charbons brûlent, séparés, ils s’éteignent. »

Shalom! Je peux vous aider ? Des clous ? Si je vends des clous ? J’en fabrique depuis des années ! Vous êtes à la fabrique de clous de Jacob. C’est moi qui vends le plus de clous dans tout Jérusalem. J’ai ici des gros clous, des petits clous, des clous pour le bois, des clous pour la roche. Je vends même des clous de fantaisie pour les dames, en or. Les meilleurs clous de tout l’empire romain.

Alors ? De quoi avez-vous besoin ?... Des clous de crucifixion ? Faudrait plutôt vous adresser au journal « Réformés », moi je ne vends plus ce genre de clous-là... Pourquoi ? C’est une longue histoire, Monsieur... Vous voulez l’entendre ? Vraiment ? Bon, d’accord... Vous savez, il n’y a pas si longtemps, les clous de crucifixion, c’était ma spécialité. Je les fabriquais solides comme pas d’autres ! Je fournissais même toutes les garnisons romaines de la région. Au printemps dernier, un vendredi, un soldat est arrivé tout essoufflé à la boutique, très tôt le matin. Il m’a dit que son centurion avait besoin de neuf clous de crucifixion. Il a ajouté qu’il y aurait une grande crucifixion de dernière minute, ce matin-là. Comme je n’avais pas le nombre exact, je lui ai promis d’en fabriquer sur-le-champ et de les apporter moi-même sur le site.

Normalement, je n’assiste pas aux crucifixions. Je trouve ça trop violent, trop cruel – et puis, la vue du sang me rend malade - Mais là, c’était une urgence. Alors dès que j’ai eu fini, je me suis rendu sur la colline de Golgotha, pour les porter au centurion. Une fois sur place, j’ai vu une grande foule agitée. J’ai dû jouer des coudes pour me frayer un chemin. Les gens criaient à tue-tête. Tout le monde avait l’air en colère – je ne savais pas trop pourquoi - Mais je n’ai pas posé de questions. Moi, je faisais mon boulot et je voulais retourner à ma boutique au plus vite. Finalement, j’ai trouvé le centurion et je lui ai remis mes clous.

Quand je me suis retourné pour partir, j’ai vu l’objet de leur mépris, de leur colère. C’était le fils de Joseph, le charpentier de Nazareth... Jésus. Il allait se faire clouer sur une croix. Je n’avais jamais vu un homme aussi brutalisé. Ses yeux étaient bouffis, il avait des bleus sur le visage. On lui avait enfoncé une couronne d’épines sur la tête. Et son dos... la peau était déchiquetée à cause des coups de fouet. Sur sa tête, sur sa poitrine, sur les jambes... du sang, du sang. Son corps était comme une immense plaie ensanglantée...  Je vous le raconte et j’en tremble encore !

« Pourquoi ? » que je me suis dit. Pourquoi le crucifier, lui ? Je suis sûr que vous avez entendu parler de lui, Monsieur... Tout le monde le sait : Jésus, il était bon avec les enfants, il guérissait des malades, il nourrissait des foules avec presque rien, il chassait les démons ! Hé! Il a même ressuscité la fille du chef de la synagogue – et aussi Lazare, de Béthanie ! Ce Jésus, c’était un homme qui faisait du bien partout où il allait. Pourquoi le crucifier ? J’entendais la foule se moquer de lui et lui crier des insultes. Les chefs religieux, comme les petites gens du peuple... Lui? Il ne disait rien. Pas un mot, pas un cri. Même quand ils lui ont percé les mains avec MES clous. Ben c’est moi qui suis resté cloué sur place... à regarder mes clous s’enfoncer dans ses mains et ses pieds. À regarder son visage, aussi... Puis, les soldats m’ont poussé et ils ont mis la croix debout.

À la fin, Jésus a ouvert la bouche. Il a regardé la foule – ceux qui l’avaient insulté et torturé, ceux qui lui avaient craché au visage, ceux qui l’avaient percé avec MES clous... Il m’a regardé aussi... Puis il a levé la tête, regardant au Ciel, et il a dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Tout d’un coup, je me suis senti comme... comme si on m’avait frappé en pleine poitrine... C’était trop. J’ai eu mal au cœur – au cœur ici... Je suis tombé à genoux. Ça criait dans ma tête... J’ai compris que c’était par ma faute aussi que Jésus avait été cloué sur cette croix. Et je suis resté comme ça, longtemps, jusqu’à ce qu’il rende son dernier souffle. Et alors j’ai compris une autre chose : ce n’étaient pas MES clous qui l’avaient retenu sur la croix. C’était son amour pour moi... Son amour pour vous aussi, Monsieur… Alors vous comprenez sûrement, Monsieur, pourquoi maintenant, je n’en fabrique plus, des clous de crucifixion…

Cette histoire se passe au Moyen Age, au temps des chevaliers. Dans tout le royaume, un chevalier était célèbre pour son adresse au tir à l’arc. Il allait de châteaux en châteaux et gagnait tous les tournois&concours de tir. Un beau jour de fin d’été, il se rendit à la foire du Royaume voisin, où à cette époque de l’année il y avait une grande fête pour les récoltes. Bien sûr, il y avait aussi un tournoi de chevaliers ainsi qu’un grand concours de tir à l’arc.

Le chevalier entra dans la ville, traversa les échoppes des marchands, les rues remplies d’une population grouillante et affairée, et se dirigea au pied des murailles, là où se déroulaient les concours. C’est là qu’il vit un spectacle très surprenant : il fut stupéfait par la vision d’une grande palissade de bois sur laquelle une dizaine de cibles étaient peinte. Or pour chacune de ces cibles, il y avait une flèche en plein milieu, exactement au centre précis. Le chevalier était habitué à voir ces équipements d’entrainement mais rares étaient les cibles où la flèche était en plein milieu. Une ou deux, généralement, mais jamais toutes les cibles. Notre chevalier se demandait bien qui était ce dangereux concurrent qui venait de s’entraîner et qui semblait bien meilleur archer que lui. Il apostropha alors un écuyer qui passait par là et lui demanda: « Dis-moi l’ami, qui donc vient de tirer toutes ces flèches dans les cibles ? » L’écuyer répondit: « ça? Oh je crois que c’est le fils de notre seigneur. »

Le chevalier remercia l’écuyer et décida d’aller au château pour faire la connaissance de ce jeune prodige. Il s’annonça aux gardes qui le conduisirent au Seigneur du château. Quand le chevalier vit s’approcher le Seigneur, il fut surpris de voir un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de 25 ans. Il pensa que c’était le fils du seigneur, et non le seigneur lui-même. Il demanda donc : « Pardonnez-moi Monseigneur, mais est-ce vous qui avez tiré toutes les flèches dans les cibles derrière la muraille ? » Le seigneur répondit : « Non non, c’est mon fils, je l’appelle céans pour vous le présenter.» Et arriva donc un petit garçon qui devait avoir six ans, sept au plus.

Le chevalier lui demanda: « Dis-moi mon garçon, c’est bien toi qui a tiré toutes les flèches là-bas ? » Le garçon répondit: « Oui oui, c’est bien moi, je les ai toutes tirées à 30 pas ! » Le chevalier était stupéfait! Il se sentit alors tout petit et de dépit, il prit son bel arc et le brisa en deux, ainsi que ses flèches. « Moi qui me croyait le meilleur archer, un enfant fait mieux que moi, je ne toucherai plus jamais un arc de ma vie, j’en fais le serment! »

« Mais dis-moi, dit-il encore au petit garçon, est-ce que tu as un truc pour tirer aussi bien ? Quel maître t’a enseigné ? » « Oh personne, répondit le garçon, simplement je tire les flèches d’abord et ensuite, je peins les cibles autour... »

Oui, parfois le sens pratique, la confiance et la simplicité des enfants gagnent sur le besoin de compétition des adultes. C'est peut-être pour cela que Jésus nous demande d'être comme des enfants pour parvenir au Royaume de Dieu.

Un banquier traversait le quartier des banques un jour de canicule. Sur la place centrale, il y avait une immense fontaine qui invitait les passants à s’y arrêter quelques instants afin de se rafraîchir. Avec son costard cravate, notre banquier n’en pouvait plus de chaleur. Il se posa sur le rebord de la fontaine et tendit le bras pour prendre de l’eau. Malheureusement, le bord était terriblement glissant et se penchant trop, il glissa et plongea bien involontairement dans la fontaine. Celle-ci était profonde et très glissante de l’intérieur également. A tel point, que le malheureux financier n’arrivait plus à en sortir. Il barbotait avec affolement et criait à qui voulait l’entendre : «Au secours, au secours, je ne sais pas nager, aidez-moi !»

Une brave dame, qui passait par là, l’entendit et se précipita à son secours. Elle lui tendait sa main et lui disant : « Donnez-moi votre main, Monsieur !» Mais le banquier continuait à barboter désespérément sans tendre la main. « Mais enfin Monsieur, donnez-moi votre main si vous voulez sortir ! Et dépêchez-vous, sinon vous allez bien finir par vous noyer.» Mais le banquier, inexplicablement, ne tendait toujours pas sa main à sa sauveteuse qui ne demandait pourtant qu’à l’aider.

La brave dame ne comprenait pas ce qui se passait et réfléchit rapidement. Puis tout-à-coup, le costard-cravate lui rappelant qu’elle avait affaire à un banquier, elle compris ce qui se passait ! « Mais bien sûr, se dit-elle, c’est un banquier, je ne peux pas lui dire de me donner sa main, il ne sait pas ce que c’est que de donner ! » Elle tendit alors à nouveau la main au banquier et lui dit : « Monsieur, s’il vous plait, PRENEZ ma main ! » Et alors immédiatement, le banquier prit la main de la dame et fut sauvé.

Comme quoi il peut être très important dans la vie, de chercher à comprendre son prochain, à entrer même en partie dans son mode de fonctionnement, afin de mieux l'accueillir, l'aider, sans pour autant perdre une once de nos convictions.

C'était un jardinier très bien organisé. Il passait toutes ses journées dans les jardins des autres et tous ses loisirs dans le sien. Il disposait d'un vaste terrain ensoleillé qu'il aménageait avec grand soin. Il avait longtemps étudié l'emplacement de chaque arbre, de chaque buisson qui allait être planté. Encore pire que le jardin d'une cure vaudoise. Quand tout fut planté, la satisfaction du jardinier fut grande.

Mais au printemps suivant, il eut la surprise de voir qu'un petit pommier avait poussé, tout seul, dans un endroit pas du tout prévu pour cela. Cependant, l'idée de l'arracher ne lui vint pas à l'esprit. C'était un arbre tout de même, c'est sacré pour un jardinier. Alors il s'habitua à ce squatter dans son beau jardin. Bien sûr, il négligeait ce clandestin, il s'en servait pour appuyer ses outils, souvent il était même brusque et il n'était pas rare qu'il cassât des branches. Le pommier poussait comme il pouvait, un peu de travers...

Un jour, il y eut une année de sécheresse et malgré tous ses efforts, le verger de notre jardinier souffra beaucoup. Beaucoup d'arbres ne donnèrent pas de fruits, cette année-là, certains même se desséchèrent. Le pommier, lui, avait l'habitude de ne pas faire l'objet de soins particuliers, à prospérer sans soins. Il offrit donc sans peine au jardinier un beau feuillage pour lui faire de l'ombre, et à l'automne, il fut le seul à donner une belle récolte de pommes. Le jardinier, reconnaissant, regarda alors le pommier biscornu d'un autre oeil, il décida de le choyer et cet arbre mal-aimé lui parut désormais magnifique.

Vous vous rappelez toutes et tous le tableau de Léonard de Vinci, représentant la Sainte-Cène, œuvre popularisée par Dan Brown il y a quelques années, pour son roman : le Da Vinci Code. Quand Léonard peignit son tableau, il chercha pendant des mois un visage qui exprimerait tout à la fois force, douceur et spiritualité, pour avoir le modèle du visage de Jésus. Il chercha longtemps, car évidemment, représenter le Christ était important, et un jour, il croisa un beau jeune homme dont le visage correspondait à l’idée qu’il se faisait de celui du Christ. C’était un jeune homme plein de vie, enthousiaste, joyeux, dynamique et il accepta bien volontiers de poser pour le maître.

Léonard continua son tableau, avec d’autres personnages, et un an plus tard, il se mit à chercher un visage qui exprimerait inquiétude, déception, drame, afin de pouvoir représenter Judas.C'est au fond d'une infâme taverne qu'il le trouva. Un homme visiblement désespéré, sans âge, crasseux, noyant ses soucis dans l’alcool, payé sans doute avec quelques pièces mendiées. Léonard n’eut aucune peine à convaincre le misérable de poser, car bien sûr il y avait quelque argent à la clé, et il aurait fait n’importe quoi pour trois sous.

Alors que le pauvre hère posait pour Léonard et son visage de Judas, il se confia péniblement un jour au grand peintre et lui dit : « J'étais un homme bien, mais j'ai perdu ma femme et mes enfants, je suis tombé malade et j'ai perdu mon travail.» Et il ajouta ceci : « Maître, vous ne m'avez pas reconnu, mais c'est moi que vous êtes venu chercher il y a un an et qui a posé pour le visage du Christ ! »

Un moniteur d’auto-école avait un fils qui ne cessait de le harceler : « Papa, quand est-ce que je pourrais conduire ? quand est-ce que je pourrais conduire ? » Comme il était encore loin d’avoir l’âge mais que son père avait envie d’avoir la paix, il emmena un beau dimanche son fils, sur une piste d’essai qu’il utilisait souvent avec ses élèves. Il dit à son fils : « On va faire comme ça : toi, tu t’installes au volant, j’ai mis un coussin sur le siège afin que tu aies une bonne vision. Mais comme tu ne peux pas atteindre les pédales, je m’en occupe avec la double commande, toi tu te contentes de gérer le volant ! » « Formidable papa, on y va, on y va, dit l’enfant, je veux pouvoir tout conduire, des voitures, des camions, c’est un sentiment de puissance formidable ! »

Le père démarra la voiture, à petite allure, et l’enfant montrait d’excellentes prédispositions, il maniait très bien le volant. Il adorait ça et un plaisir total le traversait avec l’impression de dominer le monde. Petit à petit, le père accéléra et au fur et à mesure que la vitesse augmenta, l’enfant perdait de son inaltérable assurance… l’inquiétude commençait à se lire sur son visage et des gouttes de transpiration commençait à perler ! Mais il ne voulait pas montrer à son papa que la peur le gagnait peu à peu, il serrait les dents et continuait à conduire.

Son père, qui bien sûr observait discrètement son fils, avait tout compris et, rappelons-le, conduire était son métier et la voiture avait double commandes. A un moment donné, l’enfant lâcha le volant brusquement et cria : « Papa, je ne veux plus conduire ! ». Evidemment, le père avait anticipé cette réaction, il pila les freins et la voiture s’arrêta net sans problème.

Peut-être que parfois dans nos vies, il nous faut savoir lâcher le volant et confier la conduite à Notre Père.

Un sage Africain avait un ami à Lausanne. Ils s’étaient connus en Afrique ou le Vaudois effectuait un voyage avec sa famille. L’Africain avait été leur guide et leur avait montré les sites les plus remarquables de son pays. Plein de reconnaissance, le Vaudois avait invité le sage à venir chez lui pour lui faire découvrir à son tour sa région. D’abord réticent, l’Africain avait fini par céder devant l’insistance de son ami, et un beau jour, il atterrit à l’aéroport de Cointrin.

Le lendemain, les deux amis se rendirent au centre ville. Avec son visage d’ébène, sa grande taille et ses magnifiques habits, l’Africain attirait les regards. Le Vaudois était fier de marcher à ses côtés. Soudain, à la place St-François, la place des banques, l’Africain s’arrêta. « Est-ce que tu entends ce que j’entends ? » demanda-t-il. Quelque peu déconcerté, le Vaudois tendit l’oreille mais il ne perçut rien d’autre que la grande rumeur du trafic routier. « Il y a un grillon qui chante ici, poursuivit l’Africain, sûr de lui. « Tu te trompes, répliqua le Vaudois, je n’entends que le bruit de la ville. Et puis, pourquoi y aurait-il des grillons à cet endroit ? « Je ne me trompe pas, j’entends bel et bien le chant d’un grillon », insista l’Africain. Et il se mit à rechercher résolument au milieu d’un grand rond de fleurs.

Quelques instants plus tard, il montra à son ami, toujours aussi sceptique, un petit insecte ; un magnifique grillon chanteur ! « Tu as vu ? c’était bien un grillon, dit l’Africain. « C’est vrai, admit le Vaudois. Vous autres Africains, vous avez l’ouïe beaucoup plus fine que nous les Européens… « Alors là tu te trompes mon ami, sourit le sage. Regarde attentivement... » L’Africain tira de sa poche une pièce de monnaie et la laissa tomber discrètement sur le trottoir. Immédiatement, une demi-douzaine d’employés de banque se tournèrent pour voir d’où venait le bruit. « Tu as vu ? Demanda l’Africain, le tintement de cette petite pièce était beaucoup plus bref et plus faible que le chant du grillon, as-tu remarqué combien ici l’ont cependant entendu ? »

Un brave homme entre en trombe dans une pharmacie. C’est la fin de la journée, juste avant la fermeture.

" Bonjour Monsieur, dit le pharmacien, fatigué après une longue journée de tests Covid et un peu agacé d’avoir encore un client alors qu’il se dirigeait déjà vers la porte pour fermer, que puis-je pour vous ? "

" Le hoquet dit l’homme, il me faut un remède contre le hoquet, vite, c’est urgent ! "

Le pharmacien, sans même réfléchir et d’instinct, poussé également il est vrai par l’envie de traiter au plus vite ce client afin de pouvoir fermer, lui colle alors une baffe à décorner un boeuf, à tel point que le client recule, vacille et tombe dans un étalage de pommades, complètement héberlué !

" Mais vous êtes complètement fou, dit-il totalement stupéfait, qu’est-ce qui vous à pris ? "

" Eh bien, rétorqua le pharmacien, vous voyez bien que votre hoquet a disparu, c’est un vieux truc qui marche toujours très bien, et en plus ça ne vous coûtera rien du tout. Vous pouvez me remercier ! "

" Mais, répliqua le client, c’est ma femme qui a le hoquet, c’est pas moi ! "

Cette histoire nous montre qu'avant d'agir, il est important de se mettre bien à l'écoute de notre prochain. Il faut connaître tous les points de vue avant de se faire son opinion. Sinon, on court le risque que cela tourne à la catastrophe même en voulant bien faire ! Le prophète Esaïe nous demande d'"élargir notre tente", peut-être que ce n'est pas seulement à prendre au propre, mais aussi au figuré en prenant du recul pour chaque chose et en les déposant devant Dieu.

Le propriétaire d'une grande ferme avait besoin d'un aide, pour s'occuper des étables et du fenil. Il mit une annonce dans le journal local, mais le seul qui se présenta, fut un jeune étranger. Il vint à la ferme et l'agriculteur lui dit: « Bon, tu n'es pas d'ici, tu es un étranger, mais est-ce que tu t'y connais en travaux agricole, au moins ? » « Oui Monsieur, répondit le jeune homme, je sais dormir par une nuit de tempête.»

« Je cherche quelqu'un pour travailler à ma ferme, ça m'est égal que tu saches dormir par une nuit de tempête, est-ce que tu as déjà travaillé dans une ferme?» « Je sais dormir par une nuit de tempête, répondit encore une fois le jeune étranger. »

Le paysan secoua la tête: « Je m’en fiche que tu saches dormir par une nuit de tempête... Ouais, tu n'as pas l'air très malin, mais de toute façon je n'ai personne d'autre, alors on verra bien. Allez, installe-toi !» «Soyez tranquille patron, rétorqua le jeune homme, je sais dormir par une nuit de tempête.» Le patron leva les épaules, et alla lui montrer les tâches à accomplir.

Après plusieurs semaines sans histoire, le patron, très occupé, ne s'était pas trop soucié du jeune étranger qui semblait bien faire son travail. Mais une nuit, il fut réveillé par un vent terrible qui hurlait dans les arbres et secouait les fenêtres. Inquiet, le paysan sauta du lit, de peur que toutes sortes de dégâts soit causés à la ferme et aux animaux. Il alla frapper à la porte du jeune étranger, lui cria de se réveiller pour l'aider… mais le jeune homme, qui savait dormir par une nuit de tempête, rappelons-le, ne se réveilla pas…

Le fermier n'avait plus de temps à perdre, il dévala les escaliers et se précipita à l'étable. Mais là, tous les animaux étaient calmes, toutes les portes et fenêtres solidement fermées, le foin et la paille couverts de bâches, rien n'offrait prise au vent. Les animaux n'avaient aucune crainte. L'étrange étranger venait d'un pays en guerre. A chaque fois qu'il avait terminé sa journée, il prenait toujours soin de tout bien fermer, de tout arrimer, de tout soigneusement ranger, afin d'être en permanence, prêt à affronter la tempête.

Le paysan arbora un large sourire, et alla lui aussi se rendormir… Ce soir-là, il apprit à dormir par une nuit de tempête.

Une petite fille avait très mauvais caractère. Un jour, son père, paysan, lui donna un sac de clous et lui dit : « A chaque fois que tu t’énerveras, tu planteras un clou dans ce poteau et un autre dans cet autre poteau ! » Il désigna précisément les 2 poteaux. Le premier jour, la petite fille, de toute sa rage, planta 37 clous dans chaque poteau ! Les semaines qui suivirent, à mesure qu'elle apprenait à contrôler son humeur, elle plantait de moins en moins de clous dans les poteaux... Elle découvrit aussi qu'il lui était plus facile de contrôler son humeur que d'aller planter ces fichus clous dans ces fichus poteaux !

Le jour vint où elle contrôla son humeur toute la journée. Après en avoir informé son père, ce dernier lui suggéra de retirer un clou dans chaque poteau, à chaque jour où elle contrôlerait son humeur. Les jours passèrent et la petite fille pût finalement annoncer à son père qu'il ne restait plus aucun clou à retirer des 2 poteaux.

Son père le prit alors par la main, l'amena devant les poteaux et lui dit : « Tu as travaillé dur, ma fille, je suis très fier de toi, sache-le. Mais regarde tous ces trous que tu as fait. Le poteau de droite est fait de bois dur, chaque trou reste bien visible ; cette dureté représente le coeur des hommes, chaque fois que tu te fâches, tu laisses des cicatrices exactement comme ça dans leur coeur ; ils te pardonneront peut-être, mais ils n’oublieront jamais, le trou sera toujours là pour le leur rappeler !

Regarde maintenant le second poteau ; celui-ci est taillé dans du bois tendre. Les traces que tu avais faites en plantant les clous se sont refermées. Ce poteau représente le coeur de Dieu ; à la différence des hommes, Dieu, lui, non seulement pardonne, mais il oublie ton péché.

C’est l’histoire petite graine qui tomba sur un trottoir, dans une fissure de béton, recouverte de poussière. Terreau bien dérisoire comparée à la terre grasse d’un pré ! Mais la graine se blottit tout au fond et prit racine. A côté de cette lézarde, se dressait un banc public, sur lequel venait souvent s’asseoir un jeune homme au regard tourmenté. Le coeur rempli d’angoisse, il avait toujours l’air tendu et les poings crispés.

Malgré toutes les difficultés, tous les obstacles, la graine avait fini par germer. Et c’étaient deux petites feuilles vert tendre et dentelées qui tentaient de se frayer un passage à travers le béton. Le regard du jeune homme tomba sur les feuilles et il se mit à ricaner: « Vous n’y arriverez jamais, vous êtes comme moi! » Et il les piétina. Le lendemain, le jeune homme revint s’asseoir sur le banc, l’air toujours aussi sombre, et il vit que les feuilles s’étaient redressées. Il y en avait même 4 maintenant ! Cette fois-ci, le jeune homme ne fit rien et continua à venir observer la plante.

Au bout de quelques jours, parut la fleur d’un jaune brillant, comme un cri de bonheur. Et alors, pour la première fois depuis longtemps, le jeune homme, abattu, sentit que la rancune et l’amertume qui pesaient sur son coeur commençaient à se dissiper. Il releva la tête, respira à pleins poumons, se redressa et se dit: « Maintenant, j’en suis sûr! Il est possible de réussir, l’Espérance existe ! »

Un jour, un pasteur prit en stop un homme, dont la camionnette était tombée en panne. C’était un artisan indépendant. Sa journée avait mal commencé avec des factures de débiteurs qu’il n’arrivait pas à faire rentrer, et elle avait mal terminé avec la panne de son véhicule. Pendant tout le trajet, le pasteur voyait bien que l’artisan était en souci.

Lorsqu’il le déposa chez lui, l’artisan proposa au pasteur de rester un instant boire un café pour le remercier. Mais avant de franchir le seuil de sa maison, il s’arrêta un moment devant un petit arbre dont il caressa les branches. Lorsqu’il ouvrit la porte de chez lui, une transformation s’était opérée sur son visage. Il devint détendu et souriant alors qu’il embrassait son épouse et ses enfants.

Lorsqu’il raccompagna le pasteur à sa voiture, ce dernier lui demanda pourquoi il avait caressé les branches en arrivant. L’artisan répondit : « C’est mon arbre à souci. Je sais que je ne peux éviter les problèmes et les soucis que me cause ma petite entreprise, mais il y a une chose que je ne veux pas, c’est qu’ils s’invitent dans ma maison. Alors je les accroche à mon arbre à soucis tous les soirs avant de rentrer chez moi, en attendant de les retrouver le matin. »

Il ajouta en souriant : « Ce qu’il y a de plus étonnant, c’est que le matin, les soucis sont souvent moins nombreux que ceux que j’avais accroché la veille. »

Cette histoire plongea le pasteur dans une profonde réflexion et il se dit à lui-même: « Mais depuis combien de temps n'ai-je pas déposé mes propres fardeaux au pied de la croix ? »


 

Un paroissien, vitrier de son état, demanda un jour à son pasteur au sortir du culte dominical :

«Monsieur le pasteur, que faut-il penser de l’argent ?»

Le pasteur répondit : «Cher ami, vous êtes vitrier, je crois ?»

«Oui tout-à-fait, répondit le paroissien.»

«Lorsque vous regardez à travers de votre fenêtre, dans la rue, que voyez-vous ?»

«Eh bien, fit le paroissien, je vois la circulation, les gens, la vie du village...»

«Exactement, confirma le pasteur, et j’imagine qu’en tant que vitrier, vous savez comment on fabrique un miroir ?»

«Oui répondit l’homme, on applique une fine pellicule d’argent, du nitrate d’argent pour être précis, et après traitement, la vitre se transforme en miroir.»

«Et dites-moi, continua le pasteur, quand vous vous regardez dans le miroir, qu’est-ce que vous voyez ?»

«Et bien je me vois moi-même, évidemment, dit le paroissien.»

«Voilà mon cher, conclua le pasteur, vous venez de répondre vous-même à votre question. Quand vous regardez à travers une vitre, vous voyez les autres, la vie, et quand vous appliquez une couche d’argent sur la même vitre… vous ne voyez plus que vous-même !»

Un maître qui avait plusieurs disciples. Sa sagesse était réputée, et il décida de parcourir les villages, avec son chariot et 3 de ses disciples, afin de propager son enseignement. Au bout de quelques heures de route, le maître se sentit fatigué et il dit à ses disciples: « Mes amis, je vais dormir qques instants, veillez bien sur les bagages, soyez vigilants et regardez bien ce qui pourrait tomber du chariot! »

Les disciples firent signe qu’ils avaient compris, le maître s’installa confortablement dans le chariot et s’endormit. A un moment, le chariot toucha une pierre, et la gourde du maître, qui était en équilibre, tomba du chariot. Les 3 disciples écarquillèrent les yeux et regardèrent intensément la gourde rebondir sur le chemin et disparaître à l’horizon. Quand le maître se réveilla, il demanda si tout était en ordre. Les disciples répondirent que oui, sauf la gourde qui était tombée! « Quoi, dit le maître, ma gourde est tombée et vous ne l’avez pas ramassée? dans quoi est-ce que je vais mettre de l’eau, maintenant? » Les disciples répondirent qu’ils avaient scrupuleusement obéis à leur maître, en regardant très attentivement ce qui pourrait tomber du chariot! « Vous êtes des ânes, répliqua le maître, ce n’est pas ce que je voulais dire! Dorénavant, si qque chose tombe sur la route, vous le ramassez et vous le remettez dans le chariot! c’est compris? » « Oui, maître, répondirent en choeur les disciples! »

Le maître s’endormit à nouveau et les disciples redoublaient de surveillance.A un moment donné, les boeufs, qui tiraient le chariots s’arrêtèrent, et firent leurs besoins, ensuite de quoi ils reprirent leur marche. 2 disciples sautèrent alors immédiatement à terre, et ramassèrent les crottes pour les jeter dans le chariot. Une crotte tomba sur le maître qui s’éveilla du coup… « Mais qu’est-ce que vous faites? Qu’est-ce que c’est que cette cochonnerie? » Les disciples répondirent qu’ils obéissaient, car il leur avait dit de ramasser tout ce qui tomberait par terre! Le maître se prit la tête dans les mains, soupira et prit une plume et un parchemin. Il écrivit la liste de tous les objets qui se trouvaient dans le chariot, et qu’il faudrait ramasser s’ils venaient à tomber! Les disciples firent signe qu’ils avaient compris, et quelques minutes plus tard, le maître reprit sa sieste.

C’est alors que le chariot buta sur une grosse pierre, et c’est le maître, endormi, qui perdit l’équilibre et tomba à terre. Il roula en bas le fossé et finit dans la rivière qui longeait la route. Il hurla: « Au secours, au secours, je ne sais pas nager! » Les disciples, tout empruntés, consultèrent la liste du maître, virent que son nom n’y figurait pas... et ils continuèrent leur route, toujours aussi obéissant. Ce jour-là l’humanité perdit un grand philosophe qui se noya dans une rivière!

Autrefois dans un Royaume lointain gouverné par le roi Milinda, existait un vieux prêtre qui agaçait le roi. En effet, le vieux prêtre prétendait que le pardon demandé à Dieu, donnait l’absolution de nos crimes, si nombreux soient-ils, devant Dieu.Le roi Milinda convoqua donc le vieux prêtre au palais. Celui-ci arriva, lentement, en raison de son grand âge. Assis du haut de son trône, le roi tançait son visiteur du regard, et lui dit ceci :

« Tu prétends que l’homme qui a commis tout le mal possible, pendant 100 ans, et qui, juste avant de mourir, demande pardon à Dieu, obtiendra de renaître et d’entrer dans la joie du Ciel. Mais que celui qui ne commet qu’un seul crime, en sera privé, s’il ne se repent pas ! Trouves-tu que cela soit juste ? Cent crimes pèseraient moins lourds qu’un seul ? C’est inadmissible et contraire aux lois de mon royaume !

Le vieux prêtre répondit au roi : Si je prends un petit caillou et que je le pose à la surface du lac, va-t-il couler ou surnager ? « Il coulera, répondit le roi ! » Et si je prends 100 grosses pierres, que je les place dans une barque, et que je pousse la barque au milieu du lac, les pierres vont-elles couler ou surnager ? Elles surnageront, bien sûr, répondit encore le roi ! Alors tu conviens donc, poursuivit le vieux prêtre, que cent pierres et une barque sont plus légères qu’un petit caillou !

Le roi ne savait plus quoi répondre et le vieux sage lui expliqua encore qu’il en allait de même pour nous les humains. Si un homme qui fait le mal, ne fusse qu’une seule fois, mais refuse la miséricorde de Dieu, alors il se perdra dans les abîmes. C'est le petit caillou. Par contre, si un homme a beaucoup péché et qu'il se tourne vers Dieu, celui-ci lui accordera sa miséricorde, c’est la barque !

Un grand-papa, très âgé, à l'hôpital. Sa vie était arrivée à son terme et il le savait. Il avait peur. Bien sûr, de par son éducation protestante, il pensait bien qu'une vie existât après la mort. Mais au moment de franchir le pas, il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur, comme nous tous certainement en pareil cas.

A cet instant, l'aumônier de l'hôpital, une vieille connaissance, entra dans sa chambre et lui demanda s'ils pouvaient échanger un moment. Bien qu'ils n'aient jamais vraiment eu de discussions sur la vie et la mort, les deux hommes se connaissaient bien et s'appréciaient. Le vieil homme, heureux de cette présence, donna son accord et put ainsi partager ses craintes.

Le vieillard lui dit à l'aumônier: "Vois-tu, si je pouvais voir le Christ devant moi en ce moment, je pense que je serais rassuré et je ferais le grand voyage en toute confiance." L'aumônier répondit: "Ecoute: on va faire comme si j'étais le Christ. Tu fais abstraction totale de moi, ton ami aumônier, et tu me parles comme si tu avais notre Seigneur en face de toi, à ma place. Qu'en dis-tu?" Ainsi fut fait, et le vieillard eut alors un long monologue avec le Christ, utilisant l'aumônier comme... support visuel, dirons-nous.

Le lendemain, le vieil homme rendit son dernier soupir. Sa fille qui était présent, dit à l'infirmière de garde: "Mon père m'a dit qu'il avait eu une longue conversation avec son ami l'aumônier avant de mourir. Une conversation qui l'a mise en paix et lui a permis de partir serein et confiant. Cela se voit sur son visage, il a l'air détendu et heureux. L'infirmière répondit: "Vous voulez parler de l'aumônier de l'hôpital?" "Oui oui, vous le connaissez forcément, précisa la fille du vieil homme." "Ah ben ça oui que je le connais, très bien même... Mais là où je ne comprends pas, c'est qu’il est en mission en Afrique depuis plus de six mois !"

Pensée du jour

Demander le discernement (Genèse 32,2-13)

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