Vos lieux de culte

Le souffle

Il peut être doux comme la respiration d’une mère ou faire frissonner et piquer les yeux, un froid matin d’hiver. Il peut être plus vif et plus fort, lorsqu’il déplace et soulève. 

Mais il peut être renouvelant Seigneur, quand il vient de toi. Tantôt Doux, ou plus vif, revigorant ou enveloppant, offre-moi d’accueillir Seigneur ton souffle de vie. 

Amen.

F.J.


Les « bullshit jobs » qui empoisonnent le bénévolat

Depuis un certain nombre d’année, églises, associations et sociétés diverses peinent à recruter des bénévoles. De nombreux facteurs peuvent expliquer cette difficulté. J’aimerais cependant m’interroger sur le rôle que l’administratif peut jouer dans ce phénomène.

Derrière le mot « administratif », j’entend tout une série de tâches, de formulaires à remplir, de tableaux à compléter, de formation à valider, de compétence à prouver, etc. : un ensemble d’éléments qui pris individuellement ne sont pas très chronophages et certainement justifiés, mais qui ensemble, représente une masse conséquente et décourageante.

Dans le monde professionnel, cet ensemble nébuleux est accompli car on n’a pas le choix. Cependant, de nombreux témoignages soulignent qu’il s’agit d’un facteur de stress considérable pour beaucoup d’entre nous. Différentes protestations, issus des milieux de la santé ou dernièrement du milieu paysan nous le montre. Mais nous sommes entrés dans un engrenage où seule la mise en place de nouvelles procédures peut remplacer les anciennes.

Et le milieu bénévole n’est pas épargné par ce phénomène. À force de vouloir tout contrôler et organiser, à force de vouloir faire entrer chacun et chacune dans un tableau excel, notre fonctionnement décourage bien des personnes pour qui l’engagement bénévole pourrait être justement un temps de respiration hors de ce système qui régit nos vies professionnelles.

« la loi, les règlement et les formulaires sont-ils fait pour aider les êtres humains ou les êtres humains sont-ils fait pour soutenir les règlements ? » En paraphrasant quelque peut les mots de Jésus, je suis interpelé par cette parole qui devrait plus que jamais aujourd’hui nous questionner.

L’église réformée vaudoise entame actuellement un processus de réorganisation. Je souhaite profondément que celui-ci puisse libérer de l’administratif les bénévoles de nos paroisses afin de leur donner les forces pour réaliser les projets qui leurs tiennent à cœur.

Christophe Collaud, pasteur EERV

 


Clin d’Dieu


Elles ont attiré mon regard.
En les observant,
j’ai pensé à cette grand-maman
qui s’occupait de son mari
lourdement handicapé.
Le matin, elle faisait 
le tour de son jardin
orné de pensées.
Elle m’avait dit :
«elles me regardent,
me sourient, me font du bien».
Elle était certaine
que par ce parterre de fleurs,
tu lui donnais, toi son Dieu,
la force d’accomplir sa journée.

Seigneur, prise dans les
bourrasques de la vie,
par ces fleurs,
tu as réveillé ma mémoire.
À mon oreille, tu as murmuré 
ces mots d’Hébreux 13.8:
je suis «le même, hier, aujourd’hui
et pour l’éternité».

Merci pour ton clin d’Dieu
empreint d’émerveillement.

SJB


Nos besoins spirituels


Quand une expression est toujours plus utilisée dans les conversations et les médias, c’est le signe qu’inconsciemment on cherche à imposer un chablon à la réalité. Et qu’ainsi tout soit plus simple. Tout soit plus clair.

Il est alors bon d’aller gratter ce qui se cache derrière. L’envie qui s’exprime ainsi. Et aussi cette question que la réalité nous pose et que l’on ne veut pas regarder en face.

Boire, manger, dormir, passer aux toilettes, ce sont des besoins naturels auxquels on ne peut pas échapper. La spiritualité, la foi, sont-elles du même ordre ? Je n’en suis pas sûr. Tous les grands spirituels ont mis en garde contre les envies d’élévation spirituelle qui sont souvent des façons de s’illusionner.

Bien sûr, dans notre monde agité, se détendre dans un endroit protégé et où règne le silence, cela fait du bien. On se sent plus paisible. Mais est-ce vraiment une démarche spirituelle, ou bien n’est-ce qu’une affaire d’équilibre mental, tout comme le bien-être que l’on ressent à contempler la flamme d’une bougie ?

La Bible, elle, nous présente des hommes dont le « besoin spirituel » - dont ils n’étaient pas conscients - était de se prendre une « dérouillée » de la part de Dieu : Jacob attaqué par un inconnu qui doit se battre toute une nuit et qui en restera boiteux à vie. Et bien sûr Paul jeté à terre sur le chemin de Damas et restant aveugle plusieurs jours.

Ces exemples le montrent bien : parfois les câlins ne suffisent pas. Ce qui fait grandir et passer une étape, ce sont plutôt les difficultés. Évidemment, ce n’est jamais très agréable. Mais c’est souvent réellement salutaire. Un vrai besoin pour notre foi.

 

Jean-Nicolas Fell

pasteur de l’EERV à Yverdon-les-Bains


VOULEZ-VOUS SWINGUER ?

 

Il parait que parler de l’état du monde, de la planète, donne le blues, j’aimerais vous inviter à déplacer le regard, à changer de musique, à faire un pas de côté ou plutôt de très nombreux pas de côté… du côté de la joie, de la fantaisie et de l’humour, bref… du swing donc !

Sous forme de saynètes inspirées des « Fables de la Fontaine », la célèbre troupe marseillaise Sketch’Up, quatre comédiens et un violoncelle, nous invite à « swinguer la vie » dimanche 21 avril prochain à 17h à la salle communale de Ste-Croix. Entre tendresse et hardiesse, humour et émotion, la troupe interroge notre rapport à la nature, au monde des vivants et par conséquent notre rôle en tant qu’humains.

Sans l’expliciter directement, sans jamais tomber dans la culpabilisation, le spectacle « Ecolo Swing » nous replace dans notre vocation d’humain : porter la Vie.

Nous sommes de passage sur cette terre, ni propriétaires, ni maîtres exclusifs. Juste des gérants, du présent et pour le futur, nos enfants et petits-enfants comptent sur nous.

Existe-t-il plus noble mission que celle de veiller et de faire prospérer le monde des vivants ? Plantes, animaux, humains, mais aussi paysages, ressources… tout est lié, relié. Ces liens sont complexes, sensibles, et nous ne comprenons pas tout. Mais nous ne sommes pas démunis, nous sommes même pleinement capables de remplir cette mission qui nous a été confiée, d’accomplir notre vocation d’humain de passage. Nous disposons d’un moyen formidable mis à notre disposition : le respect. Un respect en trois dimensions : respect de soi, respect des autres, respect de la création. 

Vous en conviendrez avec moi, à priori rien de compliqué, ni d’impossible. Juste admettre que je ne suis pas seul, que j’ai besoin des autres et qu’ensemble nous pouvons faire mieux et plus, si le respect est le moteur des relations. 

A sa manière, Ecolo Swing vient nourrir ce rêve. Il est une occasion de célébrer l’art de la fable, non pas celle de La Fontaine, mais celle de nos fontaines, de nos sources et de nos ressources. Et si nous commencions à passer du rêve à la réalité ?

Jean-Christophe Jaermann, pasteur