Vous avez dit «réorganiser l’Église»?
Publié leDepuis mi-2024, un grand chantier occupe une bonne partie des forces vives de l’Église réformée vaudoise au niveau régional: la réforme institutionnelle «Église 29 – Ensemble bâtir l’Église». Qu’est-ce qui rend ce travail de fond nécessaire? De quoi s’agit-il? Où en sommes-nous? Tour d’horizon.
Accompagner les changements de la société
Notre société change et la place que l’Église y occupe se transforme. Les priorités de la population évoluent et les pénuries s’accumulent: fidèles, bénévoles, paroissien·nes, confirmant·es, ministres, étudiant·es en théologie et autres laïques engagé·es par l’Église. Face à ces états de fait, une réponse doit être articulée et c’est ce qu’entend proposer «Église 29 – Ensemble bâtir l’Église». Au programme : alléger les structures et dynamiser, densifier la vie de l’Église sur le terrain en mettant la paroisse au cœur de l’Église. L’objectif: que l’Église puisse continuer d’exercer la mission confiée par l’État au service de toute la population vaudoise. Et tout cela, d’ici au printemps 2029.
Une réorganisation sur trois axes
La réforme repose sur trois piliers: la gouvernance cantonale (avec un fort volet règlementaire), la théologie des ministères et la réorganisation de l’Église en termes de structures et de territoire. Au niveaux régional et paroissial, c’est sur ce dernier point que l’essentiel des travaux actuels repose – les deux autres relevant exclusivement des prérogatives du Synode (le Parlement de l’Église). L’objectif est de diminuer le nombre de paroisses – 88 aujourd’hui – à 25 à 30 à l’aboutissement de la réforme.
Cartographier aujourd’hui pour imaginer demain
A Lausanne et Epalinges, concrètement, un groupe de travail, représentatif des divers lieux d’Église présents sur le sol régional (paroisses, lieux de solidarités, lieux d’accueil, lieux cantonaux, etc.) se réunit régulièrement. Dans un premier temps, il s’est agi de proposer un état des lieux de la Région Lausanne – Epalinges, de tous les lieux d’Église qu’elle rassemble et des activités qui y sont proposées. Dans un deuxième temps, un travail d’analyse sur l’organisation de la structure future est conduit – c’est la phase qui est en cours actuellement. Au centre des préoccupations: la réorganisation territoriale.
Il ne s’agit pas «simplement» de mettre des morceaux de territoire ensemble. En effet, cela représente un travail de discernement fin de ce qui doit continuer à vivre, ce qui pourrait être vécu autrement, ce qui devra être créé et ce à quoi il faudra renoncer. Pour ce travail de réflexion, voies de circulation, transports publics, localisation des lieux de célébration et de la vie de l’Église, ou encore gouvernance financière sont des points d’attention qui retiennent toute l’attention du groupe de travail.
Concrètement, en fonction des critères choisis par le Synode, une réorganisation de la Région Lausanne – Epalinges en une ou deux paroisses est étudiée. Des scenarii complets sont en cours d’élaboration par le groupe de travail, qui seront soumis à une consultation lors des Assemblées paroissiales d’automne, après l’avoir été auprès des autres lieux d’Eglise.
Ce travail de fond – et de longue haleine – offre à notre Église une opportunité formidable de prendre en main notre avenir, avec confiance et détermination. Et il s’inscrit dans la plus pure tradition réformée, à savoir être une Église réformée, à réformer toujours!
Catherine Hirsch, présidente du Conseil régional, et Samuel Maire, répondant information et communication.