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Bientôt le soir, demain dimanche 23 novembre

   C’est demain le dernier dimanche du temps ordinaire. Le dimanche du “Christ Roi”. L’image invite à contempler le Christ régnant, trônant en maître du monde, imposant sa splendeur face à toutes les autorités au ciel et sur la terre. J’aime cette image : elle me touche et elle m’inspire. Elle nourrit ma foi. 

   Mais qu’en serait-il si j’habitais sous d’autres latitudes, si je vivais dans une toute autre culture? Dans un pays au régime dictatorial et peu respectueux des minorités ? 
   Comment comprendrais-je cette image si, de surcroît, j’étais une femme, noire, lesbienne et pauvre et que j’étais malmenée par un frère ou un père qui se croient légitimes d’agir de la sorte? Me sentirais-je alors  rejointe par une telle image d’un homme, pour ne pas dire un mec, qui en impose du haut de son ciel, moi qui peine simplement à me tenir debout ici-bas ?

   Oui, tout langage sur Dieu est limité et partiel, pour ne pas dire partial. Nos paroles et nos concepts ne recouvrent jamais qu’une partie seulement de la vérité de qui est Dieu. Si cette image du “Christ Roi” parle à beaucoup et rend leur foi authentique et vraie, il n’est pas sûr qu’elle le soit pour tous et toutes aujourd’hui autour de nous. 

   A partir de là, il serait bon de s’interroger sur les limites de notre proclamation et notre théologie - bref notre façon de parler de Dieu et en son nom. A ne pas y prêter garde, nous risquons de faillir dans notre mission reçue par le Christ au soir de sa Résurrection, ? (Matthieu 28, 20) 
   Et on se souviendra que notre mission consiste à rejoindre TOUS les hommes et les femmes de la terre, les gens de tous bords et les exclus, et leur témoigner de cette vie pleine et abondante que le Christ veut et revendique pour eux et elles. A leur proclamer une vie libérée des entraves que le monde et la société érigent en barrières. Des entraves qui ont pour nom : sexismes, idéologismes, luttes de pouvoir, orgueils, violences et phobies de toute sorte, pour n’en citer que quelques-unes. 

   L’inclusivité, la vraie, en Eglise pour le moins, commencera lorsque les croyants seront capables de remettre en question les discours sur Dieu qui, de façon insidieuse et pas toujours avouée, excluent, oppriment, tiennent à l’écart, voire stigmatisent, des hommes et des femmes de tout bord et de tous âges
   Lorsque les croyants sauront déjouer ces discours sur Dieu qui écartent de la table du festin des frères et des sœurs; lesquels ne demandent rien d’autre qu’à être aimé·e·s avec ce qu’ils et elles sont ; et qui ne demandent qu’à aimer à leur tour leur prochain, comme eux-mêmes, elles-mêmes.

   Car le secret de l’inclusivité, dans l’Eglise, mais aussi dans le monde, commence par cette capacité à aimer, et à se savoir aimé par plus Grand-que-soi. C’est ce que le Christ, Sagesse de Dieu pour le monde, n’a cesse de redire avec délicatesse au creux de notre oreille.


   Amen !

 

Sandro Restauri, pasteur

 

 

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Pour nous, c'est juste [...] mais lui n'a rien fait de mal. (Luc 23,41)

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