Bientôt le soir, demain dimanche 9 novembre
J’aime à penser que Jésus, le rabbi de Nazareth, avait une façon bien à lui d’accueillir et de s’approcher des gens. Il savait aller au devant de gens de la bonne société mais aussi les plus petits et les gens anodins, pour ne pas dire insignifiants ou marginaux. On songera bien sûr aux lépreux, aux aveugles, aux paralytiques, parmi lesquels aucuns d’eux n’étaient les bienvenus au Temple.
Et puis parmi eux, surtout, les enfants, qui dans la société juive de l’époque ne sont considérés que comme de “futurs adultes en puissance”, que l’on élève dans le but de devenir de bons pratiquants. Ces enfants, encore novices dans la vie et la foi, que Jésus prendra pourtant par la main pour en placer un au centre de l’attention des grands et faire de lui un modèle à suivre : “si vous ne devenez pas comme ce petit enfant, vous ne pourrez pas entrer dans le Royaume de Dieu”, leur dira-t-il. (Luc 18, 17) Cela devait décoiffer les hommes mâles, matures, bien installés dans la vie religieuse de l’époque.
Un Christ qui s’approche des femmes également, Des femmes de tous bords, des femmes nobles et bien installées dans la vie juive, comme des femmes étrangères, qui avaient le double inconvénient d’être femme et d’être étrangère, justement. On songera à la rencontre avec la Samaritaine au puits, à qui il demande de l’eau parce qu’il a soif (Jean 4), lui le mâle juif d’alors, lui, profondément et humblement humain ce jour-là.
Le tableau ne serait pas complet, si on oubliait de mentionner toutes ces personnes, hommes et femmes qui - en retour - s’approchent de lui, parce qu’ils et elles pressentent qu’ils seront accueillis et non rabroués de coups. Parmi elles, parmi eux, cette femme atteinte de pertes de sang depuis 12 ans, et donc impure depuis tout ce temps-là, et qui ose toucher le manteau de Jésus dans l’espoir d’être guérie. (Luc 8, 42-44) Et elle le sera, après avoir été remarquée par Jésus et reconnue par lui, et replacée dans le monde des vivants.
On pourrait multiplier les exemples. C’est là la marque de fabrique de ce maître de sagesse, ce Fils de l’Homme par excellence, qui ne fait cas de personne et ne se laisse impressionner par aucuns. Ce Fils de l’Homme, ce Fils de Dieu qui fait le choix préférentiel pour les petits et les exclus. Et qui justement sait les inclure dans le giron de son amour.
Nous serions bien mal de continuer à croire que le plan de Dieu n’est destiné qu’à une seule catégorie de personnes, bien pensante et bien séante. Ce serait mal connaître le Christ, son Fils, notre frère !
Amen !
Sandro Restauri, pasteur