InSpiRe: traverser les difficultés professionnelles en groupe

Une équipe de l’Eglise Martin Luther King Lausanne ouvre un espace de rencontre dédié aux jeunes adultes qui traversent des difficultés au travail ou une phase de burn-out. Rencontre avec Benjamin Corbaz et Nastassia Gobet, qui portent ce projet.

Quelle est la genèse du groupe «InSpiRe»?

Benjamin Corbaz (BC): Cette idée folle nous est venue suite à une formation à l’innovation que j’ai suivie et pour laquelle nous devions faire des entretiens avec des personnes hors Église. 

Nastassia Gobet (NG): Lors de ces entretiens, nous avons constaté que les jeunes adultes sont beaucoup touché·es par des difficultés au travail, notamment des relations toxiques qui peuvent mener au burnout. Il y a un besoin de sens, d'entraide et d'encouragement.

BC: Il y a vraiment quelque chose de l’ordre de l’évangile à offrir à ces personnes, un accueil inconditionnel, dans un espace safe, confortable pour elles, où elles puissent peut-être reprendre confiance, prendre soin d’elles-mêmes et se relever après des difficultés. Et le nom, « InSpiRe ! » ce n’est pas seulement reprendre son souffle, endosse aussi le côté spirituel. Ce n’est pas forcément notre « focale » numéro un, mais il y aura une petite partie spirituelle.

 

Comment décririez-vous l'environnement et l'ambiance que vous cherchez à créer au sein du groupe «InSpiRe»?

NG: Une ambiance simple et libre pour avancer ensemble avec de l'encouragement, de la solidarité, du bien-être et du fun.

BC: Pour le groupe d’organisation, le plus important, c’est que chaque personne se sente à l’aise et accueillie telle qu'elle est, avec ses forces et ses fragilités. Un espace d’accueil inconditionnel, ça, c’est la chose la plus importante. Un espace safe, sécure, ou chaque personne puisse être qui elle veut être. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’obligation de participation et que nous avons décidé de faire cela tous les premiers mercredis de chaque mois, en se disant qu’il y a cette grande liberté, qu’il est possible de venir sans s’inscrire, de pouvoir au besoin renoncer à venir à la dernière minute… C’est de ce genre de liberté qu’ont besoin les personnes qui vivent des difficultés au travail.

 

Quelles activités proposerez-vous aux participant·es pour les aider à cultiver leur estime de soi?

NG: Nous voulons varier les activités créatives, ludiques, solidaires. Il s'agit, je pense, plutôt de comment elles sont abordées que les activités en elles-mêmes. Le but n'est pas de devenir expert dans une technique ou une activité et de fonder sa confiance dans un domaine restreint, mais de (re)décrouvrir des choses en toute liberté, qui font du bien, qui ont du sens. Le groupe peut être comme un tremplin.

BC: Il y a différents aspects, notamment, une personne spécialiste du burn-out m’a recommandé l’auto-louange, qui est une manière d’écrire, pour dire des choses très positives sur soi, mais de manière toujours exagérée et, petit à petit, reprendre confiance en soi. C’était aussi l’idée de faire des activités où l’on n’est pas forcément à l’aise, mais d’être dans un environnement qui permette de s’encourager mutuellement et de pouvoir se rendre compte que, ce que je fais, il y a d’autres personnes qui trouvent que c’est super beau.

 

Comment «InSpiRe» collaborera-t-il avec d'autres organisations ou professionnel·les?

BC: C’est en cours de création, nous avons contacté plusieurs organisations. Notre groupe est en contact avec la Pastorale œcuménique dans le monde du travail, notamment, pour l’EERV, Nicolas Besson, avec qui nous prévoyons de collaborer, de près ou de loin. Il y a aussi plusieurs maisons et plusieurs personnes spécialistes du burnout avec qui nous avons pris contact, même si nous ne savons pas encore bien où cela va nous conduire.

 

Pourquoi est-il important, selon vous, d'offrir un espace comme «InSpiRe»?

BC: Je trouve que le fait que, aujourd’hui, la plupart des jeunes rencontrent des difficultés au travail, cela dit quelque chose sur notre société et je crois que l’Église doit se profiler dans ce domaine-là, pour offrir ce qu’elle sait faire, c’est à dire accueillir de manière inconditionnelle, offrir un espace pour la communauté, pour cheminer ensemble et recevoir cette bonne nouvelle que nous sommes aimé·es de Dieu. Et que, peut-être, grâce à la spiritualité, nous pouvons reprendre des forces pour reprendre le chemin.

 

Finalement, si vous deviez présenter le projet, en une phrase?

BC: Pour moi qui ai vécu un burnout, j’ai traversé un désert, et ça a été compliqué pour moi de me retrouver seul face à cette situation. L’idée, là, c’est de cheminer ensemble, en toute liberté, en toute transparence, en toute sincérité, pour pouvoir se faire du bien et reprendre la route.

NG: «InSpiRe» existe pour offrir une parenthèse bienfaisante, un espace pour cheminer ensemble.

 

Propos recueillis par Samuel Maire

Informations

Benjamin Corbaz, pasteur, 079 963 03 76.
Rencontre chaque premier mercredi du mois (prochaines fois: 1er mai, 5 juin) à l'Espace Martin Luther King, sous l'église Saint-Laurent, à Lausanne.
Sans inscription. Plus d’infos sur la page de l'Eglise Martin Luther King.

Pensée du jour

Sidération (Job 2,11-13)

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