Avec l'Ascension, Luc conclut son Évangile, et c'est avec le même mystère que commence le livre des Actes. Célébrée un jeudi, quarante jours après Pâques, cette montée au Ciel du Christ fait partie des fêtes chrétiennes les plus importantes du calendrier liturgique.

Mort et ressuscité, le Christ apparaît à ses disciples et les emmène à Béthanie où il leur promet de leur envoyer «la puissance d'en haut»; puis il les bénit et ses disciples, le voyant s'élever vers le Ciel, se prosternent devant lui avant de retourner à Jérusalem pleins de joie 
(Lc 24, 49-52).

Nous pouvons donc comprendre l'Ascension comme un nouveau départ, plutôt que comme une conclusion. Nous pouvons aussi la comprendre comme une nouvelle façon d'être avec nous, et non comme une séparation. C'est pourquoi les apôtres éprouvent une grande joie, et non la tristesse qui serait si compréhensible à la séparation d'un être cher, et encore plus s'il s'agit du Fils de Dieu, qui a changé leur vie et l'histoire du monde.

Cette magnifique plaque d'ivoire du Xe siècle, provient certainement de Metz. Aujourd’hui, on peut la voir à Vienne. On retrouve les éléments caractéristiques des représentations de l’Ascension: les apôtres et la Vierge dans la partie inférieure et le Christ s'élevant au Ciel au milieu des anges. 

Cependant, ce relief présente quelques détails tout à faire originaux. Ainsi, au lieu de se réjouir, les disciples se lamentent de voir le Christ disparaître. Certains se tiennent la tête dans un geste de stupéfaction intense, d’autres se cachent les yeux pour pleurer, d’autres encore font grise mine. Tous, en tout cas, sont très agités et aucun ne paraît joyeux, comme si, voyant leur Maître s'élever vers le Ciel, ils se sentaient abandonnés. D’autre part, l’artiste a créé une séparation très nette entre la terre et le Ciel, marquée par cette nuée au plein milieu de la plaque. Le Christ a donc définitivement quitté le monde, au point même qu’il tourne le dos aux disciples. Une telle représentation d’un Seigneur de dos est unique puisque dans l’art chrétien la Trinité regarde et veille continuellement sur la Création, ce qui signifie que chacune des trois personnes divines doit toujours être représentée de face. Enfin on remarque tout en haut de la scène et comme traversant le cadre, la main du Père qui accroche celle du Fils, Dieu le tirant, lui-même, vers le Ciel.

Jocelyne Müller

Pensée du jour

Chaque jour, au temple, comme à domicile, ils ne cessaient d'enseigner et d'annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Messie. (Actes 5,34-42 "v.42")

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