« Va, vis et deviens… une bénédiction pour les autres » » (17.08.25), rentrée

Lecture de Genèse 12 : Dieu appelle Abram à quitter son pays

1Le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père et va dans le pays que je te montrerai. 2Je ferai naître de toi un grand peuple ; je te bénirai et je rendrai ton nom célèbre. Tu seras une bénédiction pour les autres. 3Je bénirai ceux qui te béniront, mais je maudirai ceux qui te maudiront. À travers toi, toutes les familles de la terre seront bénies. »

4Abram, qui était âgé de soixante-quinze ans, sortit de Charan comme le lui avait dit le Seigneur et Loth partit avec lui. 5Abram prit donc avec lui sa femme Saraï et son neveu Loth ; ils emportaient toutes leurs richesses et ceux qui travaillaient avec lui à Charan. Ils se dirigèrent vers le pays de Canaan.

Lorsqu'ils arrivèrent au pays de Canaan, 6ils le traversèrent jusqu'au chêne de Moré, à Sichem. – À cette époque, les Cananéens habitaient la région. –

7Le Seigneur apparut à Abram et lui dit : « Je donnerai ce pays à ta descendance. » Abram construisit un autel pour le Seigneur à l'endroit où il lui était apparu. 8De là, il passa dans la région montagneuse, à l'est de Béthel ; il installa son camp entre la ville de Béthel, à l'ouest, et celle d'Aï, à l'est. Il y construisit un autre autel et il pria le Seigneur en l'appelant par son nom. 9Puis de campement en campement, Abram prit la direction du Néguev.

Prédication : « Va, vis et deviens… une bénédiction pour les autres »

Résumé : Comme Abram, nous sommes invités – avant de demander quoi que ce soit - à écouter la voix de Dieu qui nous invite à quitter nos sécurités et nos peurs pour aller vers le lieu qu’il a prévu pour nous, et à aller vers nous-mêmes et être une bénédiction pour les autres. Se jeter dans l’inconnu en Lui faisant confiance, tout un programme en cette rentrée scolaire !

Prédication à écouter ici.

Chers frères et sœurs en Christ,

C’est comment pour vous quand vous devez partir ?

  • La joie de partir : partir en vacances VS la tristesse de rentrer
  • Partir sans rien oublier, surtout pas les 184 doudoux
  • Partir en famille en te réjouissant déjà des discussions fructueuses dans la voiture : on va où ? J’m’ennuie ! J’ai besoin de faire pipiiii… Etc.
  • Partir inquiet et écouter Bison futé donnant les derniers conseils avant le départ, et avoir peur que Saroulmal
  • Partir avec la peur d’oublier quelque chose, et te rendre compte que tu as laissé la poussette sur l’aire de repos…
  • Tout plaquer et partir… en cacahouète…

Plus sérieusement. Le texte biblique que nous avons entendu tout à l’heure fait écho au célébrissime BOYS BAND 2B3 qui chantaient dans les années nonantes : Partir un jour sans retour (bon je m’arrête là).

Partir, c’est toujours se jeter un peu dans l’inconnu. On en rigole avec les vacances et les boys band, mais n’oublions pas les hommes et les femmes qui aujourd’hui, en ce moment, ont dû quitter leur pays pour émigrer vers un ailleurs sans garantie. Partir au péril de sa vie, comme ici sur la mer Méditerranée, ou ailleurs en Ukraine.

Partir et se jeter dans l’inconnu, c’est ce que nous faisons symboliquement à chaque rentrée scolaire qui comporte avec elle son lot de stress, d’anxiété, d’énervements (vous voyez ce dont je parle ?), puisque c’est vers l’inconnu que nous allons, quittant ce que nous avions connu…

Alors comment faire pour que cette rentrée se passe bien, pour que ce nouveau départ soit fructueux ? Ce matin j’aimerais ici vous soumettre 4 pistes présentes dans l’appel d’Abram qui décrit justement un départ : partir et se jeter dans l’inconnu. Ces 4 points les voici : l’écoute de Dieu, l’invitation à quitter et à se déplacer, l’invitation à aller vers soi-même et être une bénédiction pour les autres.

1. Écouter Dieu dans la prière

Avez-vous remarqué ? Dans ce texte, Abram de demande rien à Dieu. Il ne le prie pas en lui demandant par exemple une descendance ou un meilleur job de berger, non Abram ne parle pas à Dieu. Il l’écoute. 

Au fond, c’est une petite révolution religieuse qu’offre Abram. Ce dernier quitte sa religion primitive qui se présente comme des moyens d’obtenir de Dieu des choses en lui donnant d’autres choses en échange (sacrifices, prières, rites, piété...). Abram révolutionne donc le sens de la prière. La prière, ce n’est pas demander ou réclamer, mais c’est écouter Dieu, entendre ce qu’il a à nous dire. Donc la prière, c’est un moment d’intimité avec Dieu, où je peux Lui dire tout ce que j’ai sur le cœur, et Lui me parle. Il ne parle pas avec des mots, mais en transformant mon cœur, changeant mes idées, en montrant un chemin avec des signes. 

Abram écoute et ce faisant, il entend l’appel de Dieu à se mettre en route, sans savoir où cela va le mener. C’est cela la foi.

  • Nous aussi, ce matin, en cette rentrée, nous pouvons entendre pour nous cette invitation à écouter simplement Dieu, sans rien lui demander, juste l’écouter et le laisser venir transformer nos cœurs

2. « Quitte et déplace-toi »

« Quitte ton pays, ta parenté, et la maison de ton père, et va dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation. Je te bénirai. » Vous en conviendrez, cela fait mince comme feuille de route ! Abram entre dans l’aventure de la foi, c’est-à-dire de la confiance absolue, en acceptant la promesse absurde d’avoir une descendance alors qu’il est déjà âgé. Quelle leçon de vie que celle de notre père dans la foi qu’est Abraham !

Quitter. Le terme bien souvent comporte une connotation négative. Pourtant, il peut aussi être une opportunité, un besoin, une nécessité. C’est un appel lancé par Dieu à Abram. Une nécessité, pour celui ou celle qui veut suivre le Christ. Quitte ton ancien ancrage, un nouvel ancrage viendra. Déplace-toi. Oui je le crois fermement, la foi est toujours un déplacement qui peut être parfois une rupture avec ce qui était, mais qui en tout cas ouvre sur un devenir autre. Car la foi invite toujours au mouvement, invite à être « en marche » …

En fait c’est cela que Dieu dit à Abram : mets-toi en marche, et je te montrerai ensuite le pas suivant..

  • Nous aussi, ce matin, en cette rentrée, nous pouvons nous poser la question de ce que nous allons quitter, laisser derrière nous. Ou ce que nous avons à quitter, pour suivre l’appel de Dieu…

3. « Va vers toi-même »

En fait, en hébreu, la parole que Dieu adresse à Abram est très exactement celle-ci : « Va lève-toi ! Va, pour toi-même, hors de ton pays ». « Va pour toi-même » qui peut aussi être traduit par « va vers toi-même » ! Le départ vers une terre inconnue n’est pas que géographique. C’est aussi l’occasion d’un pèlerinage intérieur qui nous fait découvrir qui nous sommes en vérité. 

Va vers toi-même : comme Abraham, Dieu nous appelle à quitter nos zones de confort pour aller avec confiance sur le chemin de la vie proclamer l’espérance. Et comme Abraham, je suis d’abord appelé à aller vers moi-même, vers qui je suis en vérité, devant Dieu, avec mes côtés sombres et lumineux. Car c’est auprès de qui je suis en vérité que la promesse se réalisera…

Mais attention : si on peut comprendre la marche d’Abram comme un chemin pour se découvrir soi-même, le texte biblique nous indique que le chemin sera plus long que prévu. Le texte dit de campement en campement, c-à-d d’étapes en étapes. Non, la réalisation de la promesse n’est pas directe, automatique, immédiate, mais elle prend du temps et demande de la patience. Ainsi nous réalisons qu’Abram devra encore attendre 25 ans pour que s’accomplisse la promesse d’une postérité. Lui n’en verra pas les fruits. Ce sont ses descendants qui finalement seront les propriétaires en droit du pays de Canaan.

  •  Nous aussi, ce matin, en cette rentrée, nous pouvons nous poser la question de comment nous allons aller vers nous-mêmes, dans un pèlerinage intérieur et comment cultiver la patience pour la réalisation de la promesse de Dieu pour nous

4. « Sois une bénédiction pour les autres »

Enfin, Dieu promet à Abram qu’il sera une bénédiction pour les autres. Que c’est à la fois simple et beau ! Mais n’est-ce pas aussi la vocation de chaque chrétien, chrétienne, dans le monde, que d’être une bénédiction pour les autres ?

En tant qu’émigré, dans un autre pays, Abram pourra ainsi apporter son autre compréhension de Dieu, sa foi, sa confiance en la Vie, et devenir bénédiction pour les autres.

En tant que personne, ici en Suisse, tu peux apporter ta compréhension de Dieu, ta foi, ta confiance en la Vie, et devenir bénédiction pour les autres. 

Comment ? en apportant de la chaleur, ou de la fraicheur (en temps de canicule), de l’amour ou de la gentillesse, de la lumière ou de la reconnaissance, etc. Soutenir un camarade à l’école ou une collègue en difficulté, œuvrer pour le bien là où je suis, c’est aussi cela être une bénédiction pour les autres.

En conclusion, pour cette rentrée scolaire qui s’ouvre demain, je t’invite donc à écouter Dieu qui te dit, en citant ce titre de film : « Va, vis et deviens… une bénédiction pour les autres ». Comme Abram, fais Lui totalement confiance. Il sait le bon chemin pour toi. Alors va avec confiance, ose quitter ce que tu dois quitter et va vers toi-même, car je te le dis : quelle belle personne tu es. Si, si, je te jure. Tu es une si belle personne que Dieu t’invite à rayonner autour de toi en devenant bénédiction pour les autres ! Et cultive la patience, la promesse de Dieu ne se réalisera pas tout de suite dans ta vie, mais Il sera là, avec toi, dans ton pèlerinage de vie. En fait, il suffit que tu Lui fasses confiance, comme Abraham, il suffit que tu te mettes en route. Et le reste viendra. Il suffit d’avoir la foi.

Alors… départ !

Amen

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