La Bible est un livre si vaste que l’on s’y perd facilement. On y découvre un monde très différent de celui dans lequel nous vivons. Avec une image de Dieu peu rationnelle et pleine de contradictions.
Beaucoup de gens sont déconcertés. Ils cherchent des informations supplémentaires. Comprendre le contexte de l’époque, la situation géopolitique et les mythologies environnantes. Ainsi, on y verra plus clair. Mais est-ce si sûr ?
Je ne suis pas convaincu. La Bible est inscrite dans une époque, une culture. Mais on ne peut la réduire à cela. Il y a les mots et les images utilisées. Mais il y a aussi et surtout ce qui est exprimé avec ces mots et ces images.
Derrière chaque texte de la Bible, il y a bien plus que le reflet d’une culture. Il y a aussi et surtout une expérience personnelle. Quelqu’un a vécu quelque chose de fort qui a bouleversé sa vie. Et c’est pourquoi il s’est mis à écrire. Pas forcément une confession ou un témoignage comme, nous, nous le ferions. Plutôt une histoire, une réflexion, un poème.
Mais un vécu est là en filigrane qui s’exprime. Un appel qui a été ressenti et reçu, et qui a fait que l’on s’est mis en chemin. Ou alors la sensation d’être rejoint, d’être compris, dans ce que l’on a de plus intime, de plus secret.
Entendre ce vécu qui a traversé les siècles pour parvenir jusqu’à nous, c’est souvent découvrir que, soi-même, on vit quelque chose de similaire. Seulement le travail, les obligations, nous empêchaient de le voir : il est si facile de recouvrir la source, que cela soit dans la Bible ou dans notre cœur. C’est la vie qu’il faut retrouver : celle qui vibre derrière un texte, et surtout celle pour laquelle Dieu nous a créés.
Jean-Nicolas Fell
pasteur à Yverdon-Les-Bains