Vos lieux de culte

« Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l’a engendré. » Même si cette phrase ne venait pas d’Albert Einstein, il vaudrait la peine de la méditer.

Car très souvent nous sommes incapables de faire ce changement de niveau. Et nous nous obstinons à vouloir résoudre les problèmes avec les recettes qui nous y ont amenés.

Pour avoir une électricité propre, nous couvrons nos toits de panneaux solaires, en refusant de voir que leur production en Chine est loin d’être verte. Sans parler des mines où l’on extrait le cuivre ou l’argent qu’ils contiennent.

Le monde industriel est notre horizon. Et nous attendons de lui la prospérité et le confort. En oubliant les nuisances qu’il a apportées : l’exploitation des faibles, la pollution de l’air, de l’eau et des sols, et aussi ces guerres si utiles pour faire tourner les usines et relancer l’économie.

L’idée d’une industrie verte est naïve. Une éolienne qui tourne ne produit pas de gaz à effet de serre. Mais la construction de ses éléments, leur transport, leur montage, leur démontage, leur élimination, oui. Et il en va de même des gigantesques data centers qui permettent à nos ordinateurs de fonctionner.

Nous ressemblons à ce fou qui rebouche un trou en en faisant un autre.

Qu’il faille changer de niveau semble une évidence. Seulement nous aimerions savoir à quoi ressemble ce niveau avant de nous y engager. Et cela n’est pas possible. Il faut d’abord sortir de l’ancien mode de pensée pour tout voir d’un œil nouveau.

Tant que l’on demandera des garanties à l’avance, aucun changement ne pourra avoir lieu. On ira toujours plus vite dans les mêmes erreurs qui deviendront toujours plus difficiles à rattraper.

L’histoire des croyants commence avec Abraham quittant son pays et sa famille pour aller dans l’inconnu, au-devant d’une promesse dont il ne verra pas lui-même la réalisation. Un geste qui devrait nous inspirer.

Oui, faire le pas sans savoir où l’on va. Mais en sachant que l’on n’est pas seul. Car Quelqu’un est là qui nous ouvre le chemin.

 

Jean-Nicolas Fell

pasteur de l’EERV à Yverdon-Les-Bains