Depuis 1995, le 16 novembre est une journée internationale dédiée à la tolérance. 

J’ai souvent espéré qu’elle se révèle inutile. Je n’y pense plus depuis longtemps. L’humain est capable du pire. Sans m’y résigner, j’apprends à l’accepter. 

Au cœur de trop nombreuses querelles, la prétention à détenir la vérité de façon exclusive. Si j’ai raison de dire ce que je dis, de penser ce que pense, d’agir comme je le fais, tu ne saurais avoir raison si tu dis, penses, agis autrement que moi. Partant de là, si j’ai raison, tu as tort. Si je suis dans la vérité, tu es dans l’erreur.

Le recours au vocabulaire biblique peut briser ce cercle vicieux. En hébreu, le même mot est utilisé pour dire vérité et fidélité. En ce sens, la vérité est une relation vraie et fidèle. Elle s’oppose à l’hypocrisie ou à l’abandon; pas à l’erreur. Jésus le sait. Lui qui radicalise cette pensée en affirmant «Je suis la vérité». Ainsi incarnée, la vérité ne saurait se posséder. Elle se suit. Elle nous inspire et nous engage. Rien à voir avec un petit paquet de dogmes ou de certitudes au nom desquels les pires combats se légitiment. Et puis, en grec, la vérité, c’est littéralement l’absence de l’oubli. Selon les linguistes, plus que le souvenir, se joue dans ce mot quelque chose de l’ordre du dévoilement, de la révélation. La vérité me révèle à moi-même. Elle me dévoile ce que je suis appelée à devenir sous le regard de Dieu.

Autant de pistes pour vivre le 16 novembre, puis le décliner au quotidien.

Line Dépraz, pasteure à la cathédrale

Pensée du jour

Une parole brûlante (Esaïe 6,1-8)

Lire la suite Proposé par : Pain de ce jour