Retrouvez les messages du Conseil synodal et du Conseil d'État à l'occasion du Jeûne fédéral, 22 septembre 2025.
Messages du Jeûne fédéral
Publié leJeûner et prier pour discerner. © Getty Images – unsplash
Qu’est-ce que le Jeûne fédéral est censé déclencher ?
Le message du Conseil synodal
Plusieurs initiatives d’appel à la prière et au Jeûne dans des moments troublés ont émergé au fil de l’histoire du christianisme et de nos traditions réformées (maladies, guerres…) mais c’est le 1er août 1832 que la Diète fédérale fixe une journée de Jeûne, de repentance et de prière au troisième dimanche de septembre pour l’ensemble du pays.
Il reste aujourd’hui dans cette fête du calendrier – qui nous appelle dans les faits davantage au plaisir d’un week-end prolongé qu’au jeûne – l’invitation à prier pour notre pays, les autorités politiques et les défis majeurs qui s’imposent à nous. C’est bien ainsi. Nous nous invitons les uns, les unes et les autres à prier au Jeûne fédéral.
Mais il est bon de nous rappeler que bien avant la Confédération suisse, la pratique du jeûne dans la Bible est régulièrement associée au discernement d’une vocation : jeûner et prier pour discerner ce à quoi je suis appelé. Une bonne piqûre de rappel pour nous toutes et tous pour ne pas nous contenter de prier pour les autres, mais pour réfléchir à nos engagements : où suis-je attendu et comment m’impliquer dans l’Eglise et la société fragiles qui sont les nôtres.
Le Conseil synodal vous souhaite un week-end du Jeûne inspirant.
Le message du Conseil d'État
Chères Concitoyennes, chers Concitoyens,
Ces derniers mois, plusieurs événements ont marqué le canton de Vaud : la 77e Fête nationale de gymnastique, la Coupe du Monde de basketball des moins de 19 ans et « Au Choeur de la Cité », lié au 750e anniversaire de la cathédrale de Lausanne pendant le Festival de la Cité. Tous, à leur manière, témoignent d’une forme de communion au sens large, comprise comme un partage d’expériences et d’émotions collectives. Le terme dépasse depuis longtemps son usage religieux. Le dictionnaire Littré en 1885 le définit déjà comme une « communion de sentiments, d’idées, accord parfait », et le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales confirme encore aujourd’hui ce sens élargi : « Accord profond, sympathie entre des personnes », ou «
Affinité entre l’homme et le monde extérieur».
On retrouve cette idée de communion dans plusieurs oeuvres littéraires. Marguerite Yourcenar dans L’OEuvre au noir (1968) raconte les dialogues entre Zénon, médecin et philosophe et le prieur des Cordeliers au sujet des crises qui secouent la Flandre de la Renaissance. Malgré leurs différences, ils se rejoignent sur des valeurs humanistes comme la charité et l’amour du prochain, qu’ils considèrent comme un socle d’action commune dans un monde troublé.
Communier dans les temps incertains, mais aussi dans la joie comme lors de trois événements mentionnés ci-dessus. Or, dans le roman Que ma joie demeure de Jean Giono (1935), la joie est une recherche. Les habitants du plateau de Grémone en Provence la trouvent dans une communion, quasiment spirituelle, avec la nature : « Il y avait des odeurs qui marchaient et elles étaient si fortes que les feuilles se pliaient sur leur passage. Et ainsi, elles laissaient derrière elles de longs sillages d’ombres.
Toutes les salles de la forêt, tous les couloirs, les piliers et les voûtes, silencieusement éclairés, attendaient. […] Le vent se fit attendre. Puis il vint. Et la forêt se mit à chanter pour la première fois de l’an. ». Quiconque tenant le livre entre ses mains assiste donc à une communion entre les personnages du roman et les éléments de la nature qui nous dépasse lors de ce concert dans une forêt décrite comme un édifice dédié à pareille célébration.
Communier dans la joie à laquelle Beethoven a consacré une symphonie qui raisonnera, les 9 et 10 octobre prochain, dans les murs de la cathédrale de Lausanne, toujours à l’occasion de son 750e anniversaire. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de communier dans une joie béate et candide, contre laquelle aussi bien Giono que Yourcenar étaient immunisés, mais d’y puiser les ressources nécessaires pour faire face, ensemble, aux défis de notre époque.
Le Jeûne fédéral nous rappelle que nous avons besoin de tels moments de communion. Ceux-ci nous invitent à dépasser ce qui nous sépare pour renforcer ce qui nous rassemble : le respect, la solidarité et la volonté de bâtir ensemble un avenir porteur de confiance.
Puissions-nous, en ce jour, faire vivre cette communion dans nos familles, nos communautés et notre Canton. Puissions-nous garder vivante cette petite flamme qui nous relie les uns aux autres.
Hormis le lundi férié et la traditionnelle tarte aux pruneaux, ça veut dire quoi ? Petit rappel d'un fête nationale aux racines chrétiennes.
Initié pour célébrer un consensus national au moment où celui-ci était encore fragile, le jeûne fédéral reste aujourd’hui encore une fête œcuménique.
Réformes.ch vous explique tout dans son dossier consacré au Jeûne fédéral.
A découvrir également en vidéo, avec la série «Plaît-il ?», deux minutes pour tout comprendre.