Une porte intérieure (Luc 13,22-30)

2000-05-12

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N’y aura-t-il que peu de gens qui seront sauvés? C’est la question qu’un homme pose à Jésus alors qu’il est en route vers Jérusalem. Nous ne savons rien de cet homme ni de ce qui l’a conduit à poser cette question: des doutes quant à son propre salut ou celui de ses proches? Une réflexion d’ordre philosophique? Peut-être un peu tout cela. Il n’était pas simple, pour un juif, d’appliquer la Loi, et les écrits du judaïsme tardif affichent un certain pessimisme quant au nombre de sauvés. Jésus ne répond pas directement à la question. Il donne une injonction: Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite! Cette porte fait référence à la porte qui se trouvait à côté de la grande porte principale à l’entrée des villes. A la tombée de la nuit, on fermait la grande porte; restait ouverte cette petite porte, aux dimensions humaines. On ne pouvait donc pas passer à plusieurs, mais seulement un par un, et il fallait se la faire ouvrir. Jésus montre que le salut n’est pas collectif, ce n’est pas le salut de tout un peuple, mais un salut individuel. Cette porte étroite invite à un retour sur soi, à une introspection intérieure. La Réforme a rappelé l’importance du salut gratuit. La porte étroite symbolise cette gratuité. Pour recevoir ce salut gratuit, il faut reconnaître sa vulnérabilité et renoncer à l’illusion de se justifier soi-même.

Nathalie Schopfer

Prière:  

Seigneur, nous te louons pour ta grâce et ton Evangile qui viennent nous ouvrir de nouveaux chemins.