Vos lieux de culte

Royaume

Il y a des mots comme ça qui paraissent acquis. Des mots tellement répétés qu’on n’en mesure finalement plus la portée, ni le sens profond. « Royaume » est de ceux-là. Amusez-vous à parcourir les Evangiles, il y apparait presque à chaque page.

L’interpellation, il y a quelques jours, d’une paroissienne qui me demandait « Mais au fond, il veut dire quoi Jésus lorsqu’il parle de Royaume ? » m’invite ce matin à partager quelques éléments de la réflexion qu’elle a suscité.

Nous avons commencé par-là : évidemment, le Royaume qu’annonce et anticipe Jésus n’est pas un royaume de ce monde. C’est un Royaume autre, en fait tout autre ! Un Royaume extraordinaire, hors de l’ordinaire des royaumes d’ici-bas.

C’est un Royaume où règne l’Utopie de la fraternité, de l’amour, de la pauvreté, du pardon, de la justice, de la douceur… Il suffit pour l’entendre de relire les Béatitudes : « Heureux les pauvres, le Royaume des cieux est à eux… »

Il faut l’entendre : le Royaume est l’incroyable paradoxe qui reprend à rebrousse-poil toutes les ambitions humaines. Il est Utopie dans le sens qu’il est impossible à réaliser complétement en ce monde, mais Utopie nécessaire, aussi nécessaire que l’oxygène à la respiration ou le sel à la saveur des aliments.

Un monde où le Royaume n’est plus annoncé, n’est plus désiré, est un monde désespéré. Et j’en veux pour preuve une certaine image du monde d’aujourd’hui qui semble oublier jusqu’au mot spiritualité. Que ce soit alors plus que jamais la tâche de l’Eglise : désirer le Royaume, l’annoncer, le faire pressentir, envers et contre tout, car le Royaume en fait, c’est Lui, c’est Jésus, le Christ. La pauvreté, c’est lui, la douceur et la justice, c’est lui, la consolation, c’est lui, le pardon et la paix, c’est lui. C’est en lui que s’est réalisé l’impossible. Et il nous appelle à oser, nous aussi, l’impossible avec lui !

Jean-Christophe Jaermann

Pensée du jour

Contrer l’emballement négatif (Genèse 29,14b-30)

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