Carnet de voyage 5 - De la Vallée à l'Île Maurice

Grand Gaube, côté jour, côté nuit

La route longe les grandes propriétés des anciens magnats franco-mauriciens de la canne à sucre à Cap Malheureux puis file jusqu’à Grand Gaube, déjà sur la côte est. Nous faisons halte au bord d’une plage, dans un sous-bois respirant la douceur de vivre. La paroisse St-Joseph se situe dans un quartier modeste et dispose d’un grand terrain avec un lieu de culte, un presbytère et des locaux divers. On s’y sent bien, c’est le côté jour.

En face, elle possède d’autres terrains sur lesquels des maisons ont été érigées sans vergogne par des trafiquants. Dès la nuit installée, c’est un bal incessant de grosses cylindrées et de musique à tout crin dans cette plaque tournante de la drogue. On se sent plutôt mal, c’est le côté nuit.

Ce soir-là dans le presbytère, avec un pasteur protestant, un éducateur catholique et deux jeunes du coin, nous accueillons deux personnes qui essaient de se sortir de la drogue. Ils en sont à leur cinquième semaine, on les écoute, on échange, l’objectif est clair et le message aussi : s’en sortir avec l’aide de Dieu. En point de mire : une cure de désintoxication en résidentiel. Tentant de capter des bribes de créole, nous apportons un bien modeste témoignage. Notre simple présence donne de la valeur à leurs efforts. Chapeau à cette paroisse qui tient à faire briller la lumière au cœur des ténèbres.

Evelyne & Antoine Schluchter